PoĂšme , Victor HUGO. PoĂ©sie Française est Ă  la fois une anthologie de la poĂ©sie classique, du moyen-Ăąge au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle, et Ă©galement un espace de visibilitĂ© pour l'internaute, amateur Ă©clairĂ© ou professionnel qui dĂ©sire y publier ses oeuvres Ă  titre gratuit. Retour Ă  l’accueil de PoĂ©sie Française. Nos autres univers : Vos PoĂšmes ; Tous les auteurs;
On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une sƓur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort
 – Puis, le vaste et profond silence de la mort ! 11 juillet 1846, en revenant du cimetiĂšre. Victor Hugo Cliquez ci-dessous pour dĂ©couvrir un poĂšme sĂ©lectionnĂ© au hasard. Message aux membres de Poetica Mundi ! Chers membres de la communautĂ© Poetica Mundi, n'oubliez pas D'aller consulter les publications de la communautĂ© poĂšmes, quiz, messages ;De tĂ©lĂ©charger vos nouveaux avantages livres, activitĂ©s, poĂšmes Ă  imprimer, etc. ;Et de m'envoyer vos demandes spĂ©ciales. Cliquez sur le lien suivant pour vous connecter ou devenir membre. Merci de me soutenir et de me permettre de vous offrir plus de 16 000 poĂšmes sur ce site sans publicitĂ© et de la poĂ©sie sur YouTube !Johann
PaucameÊ est le livre IV du recueil de poÚmes Les Contemplations [1], [2], écrit par Victor Hugo, publié en 1856.Pauca meÊ signifie « Quelques vers pour ma fille » ou « Le peu de ce qu'il reste de ma fille », c'est un livre entiÚrement dédié à la mort tragique de Léopoldine.. Ce livre est surtout connu pour contenir le poÚme le plus célÚbre de la poésie française Demain
EnvoyĂ© par Rouany Wahiba Elaboration d'une fiche pĂ©dagogique sur le poĂšme Le Mendiant» de Victor Hugo Le Mendiant Un pauvre homme passait dans le givre et le cognai sur ma vitre ; il s'arrĂȘta devantMa porte, que j'ouvris d'une façon Ăąnes revenaient du marchĂ© de la ville,Portant les paysans accroupis sur leurs le vieux qui vit dans une niche au basDe la montĂ©e, et rĂȘve, attendant, solitaire,Un rayon du ciel triste, un liard de la terre,Tendant les mains pour l'homme et les joignant pour lui criai Venez vous rĂ©chauffer un vous nommez-vous ? » Il me dit Je me nommeLe pauvre. » Je lui pris la main Entrez, brave homme.»Et je lui fis donner une jatte de vieillard grelottait de froid ; il me parlait,Et je lui rĂ©pondais, pensif et sans l'entendre. Vos habits sont mouillĂ©s », dis-je, il faut les Ă©tendre,Devant la cheminĂ©e. » Il s'approcha du manteau, tout mangĂ© des vers, et jadis bleu,É talĂ© largement sur la chaude fournaise,PiquĂ© de mille trous par la lueur de braise,Couvrait l'Ăątre, et semblait un ciel noir pendant qu'il sĂ©chait ce haillon dĂ©solĂ©D'oĂč ruisselait la pluie et l'eau des fondriĂšres,Je songeais que cet homme Ă©tait plein de priĂšres,Et je regardais, sourd Ă  ce que nous disions,Sa bure oĂč je voyais des constellations. Victor Hugo,Les Contemplations1856 Module poĂ©sie SĂ©quence I; SĂ©ance 1 Niveau 2Ăšme annĂ©e bac DurĂ©e 2H ActivitĂ© Lecture mĂ©thodique. CapacitĂ© Analyser un poĂšme de maniĂšre mĂ©thodique. CompĂ©tence s'approprier les outils de la lecture et de l'analyse d'un poĂšme. Support Le mendiant» de Victor Hugo DĂ©roulement de la sĂ©ance Introduction Le mendiant est un court poĂšme de Victor Hugo 1802-1885, tirĂ© des Contemplations 1856; un recueil regroupant 158 poĂšmes. Hugo est un Ă©crivain, poĂšte, homme politique, acadĂ©micien et intellectuel engagĂ© français du XIXe siĂšcle. Il est considĂ©rĂ© comme le plus important des Ă©crivains romantiques de langue française. Identification du texte quel est le genre du texte? PoĂšme Quel en est l'auteur? Victor Hugo Le titre? Celui du recueil? Le mendiant»; Les Contemplations. HypothĂšses de lecture D'aprĂšs le titre du poĂšme, dites sur quoi s'articule le poĂšme? Les Ă©lĂšves Ă©mettent des hypothĂšses de lecture par exemple la description du mendiant, son Ă©tat d'Ăąme,
 Axes de lecture illusion du rĂ©el Un tableau de la vie ordinaire Quels sont les personnages de ce poĂšme? Deux personnages le poĂšte le narrateur et un pauvre. Que fait le poĂšte-narrateur vis-Ă -vis du pauvre? Il reçoit le pauvre, Ma porte, que j'ouvris d'une façon civile. OĂč et quand se passe cette scĂšne? La scĂšne se passe en dĂ©cembre; le givre et le vent; le vieillard grelotait de froid.Un dĂ©cor reprĂ©sentant des scĂšnes simples de la rĂ©alitĂ© quotidienne paysans accroupis sur leurs bĂąts, Ăąne; marchĂ©. Comment le mendiant est reprĂ©sentĂ© par le poĂšte? Hugo emploie un vocabulaire familier pour la description du mendiant C'Ă©tait le vieux qui vit dans une niche au bas / De la montĂ©e, et rĂȘve, attendant, solitaire. Puis la vision devient de plus en plus proche ce qui engendre la modification du tonTendant les mains pour l'homme et les joignant pour Dieu. Il s'agit mendiant qui rĂȘve et rejet de la frĂ©quentation des hommes solitaire, uniquement contact avec la nature un rayon de ciel triste. Le pauvre est un ĂȘtre plus prĂšs de dieu que les autres hommes. Le dĂ©passement du rĂ©el Expliquez le vers suivant Semblait un ciel noir Ă©toilĂ©? Hugo compare le manteau du pauvre Ă  un ciel vaste ; bleu initialement mais il devient sombre avec le temps. Relevez Ă  partir du texte, les mots ou les occurrences qui renvoient au mendiant? Un pauvre vers 1 le vieux vers 6 Le pauvre vers 12 brave homme vers 12 Le vieillard vers 14 cet homme Ă©tait plein de priĂšres vers 24 Qu'est ce qui caractĂ©rise ce mendiant? Le mendiant devient un envoyĂ© de Dieu, intermĂ©diaire entre Dieu et le poĂšte pleins de priĂšres. La particularitĂ© du poĂšte passer de la rĂ©alitĂ© Ă  des visions particuliĂšres grĂące Ă  son regard. L'implication du poĂšte Qu'Ă©prouve le poĂšte envers le mendiant? Le poĂšte Ă©prouve de l'affection sympathie et Ă©motion pour ce mendiant. Quelle Ă©tait l'attitude du poĂšte face Ă  ce mendiant? La pensĂ©e et le songe Et je lui rĂ©pondais, pensif et sans l'entendre au vers 15; Je songeais que cet homme Ă©tait plein de priĂšres au vers 24. Le mendiant est devenu un saint. Relation mystique entre la pauvretĂ© et la dignitĂ©. Le regard et la vision Et je regardais, sourd Ă  ce que nous disions au vers 25. Le manteau reprĂ©sente le ciel de la nuit dans lequel la braise, les Ă©toiles, sortent et billent. Le sentiment Ă©veille l'imagination du poĂšte. Sa bure oĂč je voyais des constellations au vers 26la vision envahit tout, le poĂšte poursuit sa vision intĂ©rieure. Le poĂšte voit Ă  travers le mendiant, ce dernier prend une autre dimension d'oĂč il lui enrichit l'imagination et le plonge dans un autre monde rĂ©gi par un halo mystique; en d'autres termes le mendiant symbolise la muse du poĂšte. SynthĂšseLe poĂšme dresse un tableau d'une scĂšne banale et d'un personnage ordinaire. Il fait l'Ă©loge de la pauvretĂ© en montrant sa valeur spirituelle. Le mendiant consacre sa vie Ă  la priĂšre. Le poĂšte, Ă  travers ce poĂšme dĂ©peint une autre rĂ©alitĂ© qui repose sur la spiritualitĂ© d'un mendiant qui nourrit l'imagination, la vision et les sentiments du poĂšte.
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Parnos Ăąmes nous Ă©changeons, nous nous pĂ©nĂ©trons intimement, nous co-existons ou co-vivons avec d’autres Ăąmes, fort au-delĂ  de nos chĂ©tives barriĂšres corporelles. On peut donc lire dans Les Contemplations un traitĂ© du deuil, de son usage ou mode d’emploi, dont Hugo fixe par Ă©crit les Ă©tapes, les pĂ©ripĂ©ties et les insidieuses On vit, on parle, on a le ciel et les nuagesSur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ;On lit Virgile et Dante ; on va joyeusementEn voiture publique Ă  quelque endroit charmant,En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ;Le regard d'une femme en passant vous agite ;On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois !On Ă©coute le chant des oiseaux dans les boisLe matin, on s'Ă©veille, et toute une familleVous embrasse, une mĂšre, une sƓur, une fille !On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jourOn mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ;La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ;On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ;Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend,On se sent faible et fort, on est petit et grand ;On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ;Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ;On arrive, on recule, on lutte avec effort ...Puis, le vaste et profond silence de la mort !

Ledernier vers constitue une analyse à lui seul. Victor Hugo utilise deux images trÚs symbolique : le houx et la bruyÚre. Le houx vert ne perd jamais sa couleur, il reste intacte toute l'année. Il est reconnu pour porter bonheur. La bruyÚre est, quant à elle, toujours en fleur. Elle vit perpétuellement et ne meurt jamais.

Les grandsclassiques PoĂ©sie Française 1 er site français de poĂ©sie On vit, on parle, on a le ciel et les nuages » (IV, 11). Bilan [Carnet de lecture] RĂ©digez un paragraphe pour prĂ©senter le projet de Victor Hugo dans Les Contemplations. Comparez vos productions avec des camarades de classe. Parcours 2 : Les Contemplations, une porte d’entrĂ©e pour feuilleter l’Ɠuvre 1 18-10-2006 155326 Pierre InvitĂ© Sujet Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio Bonjour , J'ai un commetaire a faire de Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalations. Voici le texte On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort... - Puis, le vaste et profond silence de la mort ! 11 juillet 1846, En revenant du peut ĂȘtre touver 2 partis le bonhuer, et la mort mais je n'arrive pas a trouver les sous parties.... Est ce que vous pouvez m'aider svp?? 2 RĂ©ponse de Marc 18-10-2006 160239 Marc Membre DĂ©connectĂ© Inscrit 03-06-2006 Messages 226 Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio Ce sujet d'ailleurs double n'aurait-il pas mieux sa place sous le titre Ecriture et langue française?Pauvre poĂšme, jettĂ© froidement sur une table opĂ©ratoire. Qu faut-il lui faire, au juste? Que doit-on chercher dedans? 3 RĂ©ponse de pierre 18-10-2006 165940 pierre InvitĂ© Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio et bien c'est un commentaire literraire de ce poĂšme, et j'arrive pas a trouver les sous parties.... Vous pouvez m'aider svp?? 4 RĂ©ponse de Marc 18-10-2006 172015 Marc Membre DĂ©connectĂ© Inscrit 03-06-2006 Messages 226 Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio Je ne pense pas que ce poĂšme ait des parties distinctes. On y voit deux aspects de la vie celui matĂ©riel, des actions et celui spirituel, des pensĂ©es. Mais je ne vois pas de fracture entre les deux ils se fondent l'un dans l'autre. 5 RĂ©ponse de pierre 18-10-2006 174702 pierre InvitĂ© Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio ok mais si il y a un commentaire Ă  faire, c'est qu'il y a au moin deux parties, enfin noramelment^^...COmme partie il devrait y avoir le bonhuer puis la mort, non?Pour les sous parites j'en sais rien du tout et c'est pour ça que je demande votre aide... 6 RĂ©ponse de Marc 18-10-2006 175210 Marc Membre DĂ©connectĂ© Inscrit 03-06-2006 Messages 226 Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio Pour commencer quel est l'Ă©noncĂ© de l'exercice? 7 RĂ©ponse de Bounigne 18-10-2006 175454 Bounigne ModĂ©rateur DĂ©connectĂ© Inscrit 27-10-2005 Messages 678 Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio Salut Pierre !Éclaire-nous un peu de quoi veux-tu parler dans tes parties ?Que veux-tu dire dans ta premiĂšre partie 'le bonheur' ?PS J'ai dĂ©placĂ© ton sujet pour le mettre dans une partie plus appropriĂ©e. 8 RĂ©ponse de P'tit prof 18-10-2006 203915 P'tit prof Membre DĂ©connectĂ© Inscrit 01-06-2005 Messages 8 570 Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio Encore un potache qui veut nous faire faire son travail !Seulement, nous ne pouvons rien pour lui, car nous ne savons pas dans quelle sĂ©quence s'inscrit ce poĂšme, de quel objet d'Ă©tude il relĂšve, donc ce que le prof attend de voir mis en se pose la question en quoi ce texte illustre-t-il l'objet d'Ă©tude ?Qu'il liste ses Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse, qu'il les trie, et son plan sera fait. ... ne supra crepidam sutor iudicaret. Pline l'Ancien 9 RĂ©ponse de Bookish Prat 18-10-2006 212559 Bookish Prat Membre DĂ©connectĂ© De Grenoble Inscrit 09-09-2006 Messages 2 959 Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio P'tit prof a Ă©critQu'il se pose la question en quoi ce texte illustre-t-il l'objet d'Ă©tude ?Qu'il liste ses Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse, qu'il les trie, et son plan sera n'est pas le seul site Ă  thĂšme linguistique infestĂ© par petits et gros malins. Sur , qui est une grosse galaxie dans cet univers-lĂ , ses web... ses responsables ont dĂ» publier une charte de bonne conduite bilingue Ă  l'encontre de certains professionnels qui utilisaient les ressources des forums Ă  des fins ceux que cela concerne, il peut ĂȘtre utile d'inclure dans un texte un marqueur discret et indĂ©lĂ©bile au fil des copiĂ©s-collĂ©s, un signe diacritique rĂ©current rare ou erronĂ© par exemple afin de prouver Ă©ventuellement que vous en ĂȘtes l'auteure. Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom. 10 RĂ©ponse de Piotr 18-10-2006 214821 Piotr ModĂ©rateur DĂ©connectĂ© De Carcassonne Inscrit 17-09-2005 Messages 5 853 Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio Pierre a Ă©critJ'ai peut ĂȘtre touvĂ© 2 parties [...] Est ce que vous pouvez m'aider svp ? ?Bien sĂ»r que nous pouvons t'aider, avec plaisir. Il y a effectivement deux parties, les critĂšres sont grammaticaux * les 19 premiers vers, construits avec sujet + verbe + complĂ©ment; * enfin ce mĂąle vers vint, avec une ellipse lumineuse et une opposition monumentale entre ce petit dernier et tous les prĂ©cĂ©dents. Pour ce qui est des sous-parties, je n'en ai vu que dans la deuxiĂšme partie avant et aprĂšs la virgule. DĂ©solĂ© ! elle est pas belle, la vie ? 11 RĂ©ponse de P'tit prof 19-10-2006 000817 P'tit prof Membre DĂ©connectĂ© Inscrit 01-06-2005 Messages 8 570 Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio Oui, Piotr. Mais notre jeune ami ne parle pas des parties du poĂšme, mais des parties de son commentaire ! Il lui en faut deux, sans doute une exigence de son professeur que je me garderais bien de contredire... ... ne supra crepidam sutor iudicaret. Pline l'Ancien 12 RĂ©ponse de pierre 19-10-2006 190523 pierre InvitĂ© Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio P'tit prof a Ă©critEncore un potache qui veut nous faire faire son travail !Seulement, nous ne pouvons rien pour lui, car nous ne savons pas dans quelle sĂ©quence s'inscrit ce poĂšme, de quel objet d'Ă©tude il relĂšve, donc ce que le prof attend de voir mis en se pose la question en quoi ce texte illustre-t-il l'objet d'Ă©tude ?Qu'il liste ses Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse, qu'il les trie, et son plan sera ne comprend pas trop ce que tu veux dire...Comment ça lister l, trier les Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse?? je suis en 1ĂšreS et je suis pas trĂšs fort en français... 13 RĂ©ponse de pierre 19-10-2006 190636 pierre InvitĂ© Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio P'tit prof a Ă©critOui, Piotr. Mais notre jeune ami ne parle pas des parties du poĂšme, mais des parties de son commentaire ! Il lui en faut deux, sans doute une exigence de son professeur que je me garderais bien de contredire...En français, mes proffesseurs mon oujours dit de faire au moin 2 parties voir 3 parties si c'Ă©tait possible, non? 14 RĂ©ponse de P'tit prof 19-10-2006 192912 P'tit prof Membre DĂ©connectĂ© Inscrit 01-06-2005 Messages 8 570 Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio Vous connaissez le poisson rouge calculateur ?Ses dresseurs lui ont appris Ă  compter, mais ils ne lui ont pas appris Ă  communiquer les rĂ©sultats !Etre en premiĂšre S n'est pas une excuse, au contraire les Ă©lĂšves de cette section d'excellence se doivent d'ĂȘtre bons en ne me ferez pas croire que vous ne savez pas ce qu'est une liste je reconnais que lister est du jargon contemporain, mais c'est commode, et un tri !Avant de vous soucier du nombre de parties que va comporter votre Ă©noncĂ©, demandez-vous quel sera son contenu. Le maçon rassemble ses briques avant de monter son mur !Dernier mot ce devoir vous est donnĂ© dans le cadre d'un objet d'Ă©tude. Quel est ce objet d'Ă©tude ? Car le devoir consiste Ă  montrer en quoi le texte illustre particuliĂšrement cet objet... ... ne supra crepidam sutor iudicaret. Pline l'Ancien 15 RĂ©ponse de krokodilo 20-10-2006 175410 krokodilo InvitĂ© Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio PremiĂšre partie du commentaire Hugo Ă©tait un bon vivant, un bon vivant gargantuesque, un noceur, et cela se ressent dans la puissance Ă©vocatrice de ses Ă  partir de ses mĂ©moires et des tĂ©moignages d'Ă©poque, insister sur ses partie En revenant du cimetiĂšre, il avait le moral dans les chaussettes, sinon il aurait pondu davantage qu'un petit vers terre Ă  terre, compte tenu de sa productivitĂ© inhumaine, bien Ă©loignĂ©e de la philosophie des trente-cinq heures glisser habilement une transition vers les dĂ©bats de sociĂ©tĂ© et dĂ©velopper l'aspect politique de ce poĂšme.merci de me communiquer la note que vous aurez obtenue grĂące Ă  mon aide. 16 RĂ©ponse de Bookish Prat 21-10-2006 050508 Bookish Prat Membre DĂ©connectĂ© De Grenoble Inscrit 09-09-2006 Messages 2 959 Re Commentaire Victor Hugo "On vit, on Parle" extrait des contempalatio krokodilo a Ă©critPremiĂšre partie du commentaire Hugo Ă©tait un bon vivant, un bon vivant gargantuesque, un noceur, et cela se ressent dans la puissance Ă©vocatrice de ses Ă  partir de ses mĂ©moires et des tĂ©moignages d'Ă©poque, insister sur ses partie En revenant du cimetiĂšre, il avait le moral dans les chaussettes, sinon il aurait pondu davantage qu'un petit vers terre Ă  terre, compte tenu de sa productivitĂ© inhumaine, bien Ă©loignĂ©e de la philosophie des trente-cinq heures glisser habilement une transition vers les dĂ©bats de sociĂ©tĂ© et dĂ©velopper l'aspect politique de ce poĂšme.merci de me communiquer la note que vous aurez obtenue grĂące Ă  mon aide.Ca me rappelle un >madmad Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.
Extraitdu document. Victor HUGO (1802-1885) - On vit, on parle On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant
RĂ©sumĂ© du document À quoi songeaient les deux cavaliers dans la forĂȘt » nous prĂ©sente deux cavaliers, apparaissant, l'un sous la forme d'un je », l'autre sous le prĂ©nom d'Hermann, galopant dans la forĂȘt dans une scĂšne nocturne. Alors qu'ils ne cessent de galoper, un dialogue semble se crĂ©er entre eux. Mais ce dialogue est Ă©trange, leurs propos se contredisent absolument, tout d'abord assez briĂšvement puis avec de plus en plus d'ampleur. Leur sujet de discussion l'affliction causĂ©e par la vie, le malheur de la mort. DĂšs, lors, comment comprendre qu'un poĂšme Ă©crit avant la mort du son ange » soit placĂ© au cƓur du recueil dĂ©diĂ© Ă  la douleur paternelle du deuil ? Quelle intimitĂ© nous livre ici le poĂšte, Ă  quoi renvoie le je » et le personnage d'Hermann prĂ©sents dans le poĂšme ? Ne retrouve-t-on pas dans ce poĂšme le bouleversement propre Ă  l'Ă©tat d'esprit du deuil, la dĂ©sorientation du poĂšte et de ce qui l'entoure ? Extraits [...] Ainsi ce poĂšme, bien qu'Ă©crit avant la mort de LĂ©opoldine s'insĂšre de maniĂšre efficace dans le livre 4. Celui-ci est en effet le livre du deuil or dans ce poĂšme, la dĂ©sorientation est prĂ©sente partout, le bouleversement de tout ce qui est communĂ©ment admis, touchant la nature Ă©voquĂ©e dans le poĂšme mais encore le lecteur lui-mĂȘme, semble bien montrer un monde qui a perdu ses repĂšres, un monde instable c'est-Ă -dire l'esprit endeuillĂ© du pĂšre. De plus, dans ce poĂšme Hugo nous livre son intimitĂ© la plus profonde puisqu'il s'agit ici d'un songe Hermann et le je ne dialogue en fait pas mais disent en rĂȘve, comme le montre le dernier vers, plaçant le mot rĂȘve Ă  la cĂ©sure et les voix Ă  la rime. [...] [...] Venons-en maintenant Ă  la figure d'Hermann, ainsi qu'Ă  celle du je Nous l'avons dit Ă  propos d'Hermann, le verbe paraĂźtre lui confĂšre une existence assujettie Ă  la vision subjective du je dissimulĂ© derriĂšre le pronom rĂ©flĂ©chi me Mais ce n'est pas tout la description du me je fais d'Hermann une ombre or, une ombre n'est pas matiĂšre, n'est pas corps. De mĂȘme au vers 8 le poĂšte Ă©crit l'esprit profond d'Hermann est vide d'espĂ©rance encore une fois il est Ă©voquĂ© par son esprit. A-t-il un corps ? Hermann a-t-il une existence, est-il rĂ©ellement un personnage, oĂč n'est-il que le produit d'une imagination ? Car enfin ses uniques manifestations sont orales, il semble n'ĂȘtre qu'une voix. Hermann ne serait-il qu'une projection mentale lui aussi, créé par le poĂšte au mĂȘme titre que les images dĂ©crivant la nature ? [...] [...] Tout rĂ©sonne comme dans un lieu sans fin, sans cloison. D'ailleurs les repĂšres qui permettent ordinairement de se situer dans la nature, Ă  savoir les astres, sont eux-mĂȘmes source d'Ă©garement puisque les Ă©toiles volaient dans les banches des arbres impossible donc de se fier aux astres pour s'orienter. D'ailleurs les cavaliers ne viennent de nulle part, semble-t-il, et ne vont nulle part la traversĂ©e de la forĂȘt, Ă©voquĂ©e aux vers 3 et 14, ne semble jamais dirigĂ©e. Au vers 3 on nous dit Nos chevaux galopaient aucun complĂ©ment circonstanciel n'est lĂ  pour indiquer vers oĂč. [...] [...] Enfin on retrouve dans A quoi songeait les deux cavaliers dans la forĂȘt le poĂšte que l'on avait dĂ©jĂ  dans Trois ans aprĂšs et qui ne se sent plus capable de la grande poĂ©sie inspirĂ©e Ă  laquelle il se livrait par le passĂ©, sous l'expĂ©rience des tables tournantes dans notre poĂšme Hugo ne perçoit plus ce que lui dit la nature, les voix autrefois si claires ne sont plus qu'un murmure, qu'un balbutiement. Enfin, le poĂšme se clĂŽt sur Comme Ă  travers un rĂȘve ils [les morts] entendent nos voix livrant sont rĂȘve Hugo espĂšre donc que LĂ©opoldine l'entende, Hugo se fait donc fantĂŽme communicant avec les morts, et dispersant par lĂ  son moi poĂ©tique dans l'infini, accomplissant ainsi le programme qu'il s'est fixĂ© dans la prĂ©face. [...] [...] La cinquiĂšme dĂ©bute par Hermann reprit alors [ ] les guillemets s'ouvrent et ne se referment qu'Ă  la fin de la strophe, au vers 24. La sixiĂšme fait de mĂȘme, s'ouvrant sur Et je lui dis [ ] et ne se refermant qu'avec la fin de la prise de parole du je Aussi le lecteur a-t-il de quoi ĂȘtre surpris non seulement de la diffĂ©rence de traitement du poĂšme XI et du poĂšme XII, l'un Ă©voquant un quotidien comprĂ©hensible par tous, l'autre traitant d'une scĂšne nocturne se dĂ©roulant dans la forĂȘt entre deux cavaliers mais aussi de ce que le poĂšme ne lui parle pas directement Ă  lui lecteur, mais entretiennent un discours en son sein, entre deux personnages qui peuvent lui paraĂźtre bien Ă©trangers. [...]

Le 1er site d’information sur l’actualitĂ©. Retrouvez ici une archive du 25 juin 1954 sur le sujet VICTOR HUGO A-T-IL ÉTÉ CATHOLIQUE ?

Victor Hugo PrĂ©sente-t-on Victor Hugo ? À l'Ă©vidence, aprĂšs treize piĂšces de théùtre, neuf romans, vingt recueils de poĂ©sie et 83 ans d'existence, dont 65 annĂ©es d'Ă©criture, l'homme qui a mis un ... [+] Le soir, Ă  la campagne, on sort, on se promĂšne, Le pauvre dans son champ, le riche en son domaine ; Moi, je vais devant moi ; le poĂšte en tout lieu Se sent chez lui, sentant qu'il est partout chez Dieu. Je vais volontiers seul. Je mĂ©dite ou j'Ă©coute. Pourtant, si quelqu'un veut m'accompagner en route, J'accepte. Chacun a quelque chose en l'esprit ; Et tout homme est un livre oĂč Dieu lui-mĂȘme Ă©crit. Chaque fois qu'en mes mains un de ces livres tombe, Volume oĂč vit une Ăąme et que scelle la tombe, J'y lis. Chaque soir donc, je m'en vais, j'ai congĂ©, Je sors. J'entre en passant chez des amis que j'ai. On prend le frais, au fond du jardin, en famille. Le serein mouille un peu les bancs sous la charmille ; N'importe je m'assieds, et je ne sais pourquoi Tous les petits enfants viennent autour de moi. DĂšs que je suis assis, les voilĂ  tous qui viennent. C'est qu'ils savent que j'ai leurs goĂ»ts; ils se souviennent Que j'aime comme eux l'air, les fleurs, les papillons Et les bĂȘtes qu'on voit courir dans les sillons. Ils savent que je suis un homme qui les aime, Un ĂȘtre auprĂšs duquel on peut jouer, et mĂȘme Crier, faire du bruit, parler Ă  haute voix; Que je riais comme eux et plus qu'eux autrefois, Et qu'aujourd'hui, sitĂŽt qu'Ă  leurs Ă©bats j'assiste, Je leur souris encor, bien que je sois plus triste ; Ils disent, doux amis, que je ne sais jamais Me fĂącher ; qu'on s'amuse avec moi ; que je fais Des choses en carton, des dessins Ă  la plume ; Que je raconte, Ă  l'heure oĂč la lampe s'allume, Oh! des contes charmants qui vous font peur la nuit ; Et qu'enfin je suis doux, pas fier et fort instruit. Aussi, dĂšs qu'on m'a vu Le voilĂ  !» tous accourent. Ils quittent jeux, cerceaux et balles; ils m'entourent Avec leurs beaux grands yeux d'enfants,sans peur,sans fiel, Qui semblent toujours bleus, tant on y voit le ciel ! Les petits – quand on est petit, on est trĂšs-brave – Grimpent sur mes genoux; les grands ont un air grave ; Ils m'apportent des nids de merles qu'ils ont pris, Des albums, des crayons qui viennent de Paris ; On me consulte, on a cent choses Ă  me dire, On parle, on cause, on rit surtout ; – j'aime le rire, Non le rire ironique aux sarcasmes moqueurs, Mais le doux rire honnĂȘte ouvrant bouches et coeurs, Qui montre en mĂȘme temps des Ăąmes et des perles. J'admire les crayons, l'album, les nids de merles ; Et quelquefois on dit quand j'ai bien admirĂ© Il est du mĂȘme avis que monsieur le curĂ©.» Puis, lorsqu'ils ont jasĂ© tous ensemble Ă  leur aise, Ils font soudain, les grands s'appuyant sur ma chaise, Et les petits toujours groupĂ©s sur mes genoux, Un silence, et cela veut dire Parle-nous.» Je leur parle de tout. Mes discours en eux sĂšment Ou l'idĂ©e ou le fait. Comme ils m'aiment, ils aiment Tout ce que je leur dis. Je leur montre du doigt Le ciel, Dieu qui s'y cache, et l'astre qu'on y voit. Tout, jusqu'Ă  leur regard, m'Ă©coute. Je dis comme Il faut penser, rĂȘver, chercher. Dieu bĂ©nit l'homme, Non pour avoir trouvĂ©, mais pour avoir cherchĂ©. Je dis Donnez l'aumĂŽne au pauvre humble et penchĂ© ; Recevez doucement la leçon ou le blĂąme. Donner et recevoir, c'est faire vivre l'Ăąme ! Je leur conte la vie, et que, dans nos douleurs, Il faut que la bontĂ© soit au fond de nos pleurs, Et que, dans nos bonheurs, et que, dans nos dĂ©lires, Il faut que la bontĂ© soit au fond de nos rires ; Qu'ĂȘtre bon, c'est bien vivre, et que l'adversitĂ© Peut tout chasser d'une Ăąme, exceptĂ© la bontĂ© ; Et qu'ainsi les mĂ©chants, dans leur haine profonde, Ont tort d'accuser Dieu. Grand Dieu! nul homme au monde N'a droit, en choisissant sa route, en y marchant, De dire que c'est toi qui l'as rendu mĂ©chant ; Car le mĂ©chant, Seigneur, ne t'est pas nĂ©cessaire ! Je leur raconte aussi l'histoire ; la misĂšre Du peuple juif, maudit qu'il faut enfin bĂ©nir ; La GrĂšce, rayonnant jusque dans l'avenir ; Rome ; l'antique Égypte et ses plaines sans ombre, Et tout ce qu'on y voit de sinistre et de sombre. Lieux effrayants ! tout meurt; le bruit humain finit. Tous ces dĂ©mons taillĂ©s dans des blocs de granit, Olympe monstrueux des Ă©poques obscures, Les Sphinx, les Anubis, les Ammons, les Mercures, Sont assis au dĂ©sert depuis quatre mille ans ; Autour d'eux le vent souffle, et les sables brĂ»lants Montent comme une mer d'oĂč sort leur tĂȘte Ă©norme ; La pierre mutilĂ©e a gardĂ© quelque forme De statue ou de spectre, et rappelle d'abord Les plis que fait un drap sur la face d'un mort ; On y distingue encor le front, le nez, la bouche, Les yeux, je ne sais quoi d'horrible et de farouche Qui regarde et qui vit, masque vague et hideux. Le voyageur de nuit, qui passe Ă  cĂŽtĂ© d'eux, S'Ă©pouvante, et croit voir, aux lueurs des Ă©toiles, Des gĂ©ants enchaĂźnĂ©s et muets sous des voiles.
Ilest temps d’analyser en profondeur le mystĂšre de ce phĂ©nomĂšne : Éric Zemmour attire les Ă©lecteurs et les lecteurs comme un aimant et ces admirateurs et admiratrices donnent l’impression d’avoir longtemps attendu un tel discours politique qui leur parle et les remobilise. Chaque fois qu’un simple citoyen est interrogĂ© sur cette attirance presque irrĂ©sistible, la
ï»ż"On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort... - Puis, le vaste et profond silence de la mort !" Hugo, Les Contemplations, IV, XI En 1843, Victor Hugo a perdu sa fille LĂ©opoldine, noyĂ©e avec son mari Charles Vacquerie, lors d’une promenade en barque sur la Seine, Ă  Villequier. Elle avait dix-neuf ans. En 1846, Juliette Drouet, sa maĂźtresse, perd une fille de vingt ans, Claire Pradier, morte de tuberculose. C’est en revenant du cimetiĂšre que le poĂšte compose un texte qu’il fera figurer dans le recueil des Contemplations en 1856. ProblĂ©matique possible En quoi ce poĂšme, Ă  travers l’expĂ©rience de la mort, propose-t-il une rĂ©flexion sur l’existence ? I- Le rĂ©sumĂ© d’une vie a- La jeunesse Le poĂšme commence par l’enfance et son insouciance soulignĂ©e par le rythme binaire on vit, on parle, on a le ciel et les nuages / Sur la tĂȘte » puis continue par l’éveil de la vie intellectuelle on lit Virgile et Dante » mais inconscience des menaces qui pĂšsent sur l’homme on ne comprend pas les avertissements des vieux sages ». On ne sait pas lire non plus la nature ciel et nuages / rejet Sur la tĂȘte », jours gais et sombres, menaces, mais on ne voit que son cĂŽtĂ© charmant » ; le chant des oiseaux dans les bois » s’oppose Ă  la tempĂȘte » v. 17. Le poĂšme met l’accent sur les voyages qui forment la jeunesse et sont source de gaietĂ© ; peu importe l’endroit, pourvu qu’il soit charmant » cf quelque », c’est-Ă -dire n’importe lequel ; on rit » de tout, joyeusement », des Ă©clats de l’auberge ». C’est pourtant pendant un voyage dans une auberge » qu’Hugo apprendra la mort de sa fille LĂ©opoldine. On passe des premiers Ă©mois de l’adolescence, un regard 
 vous agite », Ă  l’amour partagĂ©, on aime, on est aimĂ© » renforcĂ© par la polyptote. b- L’évocation d’une journĂ©e de jeune homme Une journĂ©e entiĂšre est Ă©voquĂ©e le matin », on dĂ©jeune » repas de midi, tout le jour ». La premiĂšre valeur est la famille ». Le jeune amoureux est devenu pĂšre de famille famille unie et complĂšte, toute une famille » contre-rejet et trois gĂ©nĂ©rations reprĂ©sentĂ©es, on note le mot fille » et le point d’exclamation en fin de vers. Cette famille nous entoure d’affection, vous embrasse » ; rien ne semble pouvoir entamer ce bonheur » amour » rime avec tout le jour » ! La sĂ©rĂ©nitĂ© est totale on s’éveille », terme qui marque une certaine spontanĂ©itĂ© ; le rythme est parallĂšle toute une famille
 et trois composants, tout le jour » 
 et trois composants ; aucune restriction n’est apportĂ©e toute 
 tout ». Le pĂšre est au centre de cette famille contre-rejet vous embrasse » ; mais celle-ci est au centre de ses pensĂ©es » espoir » pour l’avenir de ses enfants ? L’autre grande valeur reprĂ©sentĂ©e est le travail ». Le jeune voyageur est maintenant engagĂ© dans la vie professionnelle, mais allusion mĂȘlĂ©e » Ă  l’amour » de la famille » DĂ©sormais il s’agit de pensĂ©e » et non plus d’amusements ». Travail apparemment accaparant obligĂ© de lire » en dĂ©jeunant ! Serait-ce aussi l’indice d’une moins grande attention portĂ©e Ă  la famille » ? De plus, le journal » a remplacĂ© les livres. c- Les tumultes de l’ñge mĂ»r Au vers 13, la vie arrive avec 
 » implicitement, avant il ne s’agissait pas de la vie !? On note d’ailleurs que la vie » devient sujet grammatical. Les combats sont menĂ©s sur plusieurs fronts vie affective passions » et non amour, terme soulignĂ© par la diĂ©rĂšse passi-ons », troublĂ©es » cf adultĂšre et/ou amour troublĂ© » par la mort de la fille ; deuil », fĂȘte », mais tout passe » le temps efface mĂȘme le deuil ? ; vie intellectuelle luttes politiques . On jette sa parole » implique la violence, la parole est assimilĂ©e Ă  une arme ; sombres assemblĂ©es » hostilitĂ©, renforcĂ©e par les allitĂ©rations en /s/. II- Une mĂ©ditation sur la condition humaine a- Les destinataires de cette mĂ©ditation Apparemment, Hugo s’adresse Ă  l’humanitĂ© tout entiĂšre 22 occurrences du pronom on » inclusif qui englobe tout le monde, contrairement aux je » des autres textes hugoliens. Mais parfois, il s’adresse uniquement Ă  des lecteurs 
 masculins le regard d’une femme 
 vous agite » ; une mĂšre, une sƓur, une fille » uniquement le sexe fĂ©minin ; on jette sa parole aux sombres assemblĂ©es » pas de vie politique pour les femmes Ă  son Ă©poque. b- une philosophie assez pessimiste Ce texte est une sobre mĂ©ditation sur la destinĂ©e humaine. Il prĂ©sente des faits sans commentaire pas une seule question ; trois exclamations bonheur ! », fille ! », mort ! ». Ironie des adjectifs possessifs on se croit propriĂ©taire de quelque chose ! son journal » sa pensĂ©e » 
 »sa parole » Mais impression de fatalitĂ© l’homme n’est pas maĂźtre de son destin. Au dĂ©but du texte, on » est sujet, l’homme agit et dĂ©cide ; au vers 13, puis au vers 15, la vie » et le sort » deviennent sujets ; l’humanitĂ© est une mer ballottĂ©e au grĂ© du vent. »Le navire, c’est l’homme. » Impuissance et incomprĂ©hension face Ă  la rupture de la mort. AprĂšs de nombreux points virgules qui soulignent la continuitĂ©, l’enchaĂźnement des actes d’une vie, les trois points de suspension et le tiret, prĂ©sent dans la premiĂšre Ă©dition marquent une rupture, renforcĂ©e par le puis », seul mot de liaison du texte. Le mystĂšre de la mort est vraiment vaste et profond » ! Ce poĂšme rĂ©sume une vie de l’insouciance au deuil. Les ciels et les nuages du premier vers laissent place au vaste et profond silence de la mort ». C’est une vision pessimiste de l’existence qui nous est peinte ici. Ouverture possible avec Demain dĂšs l’aube ». source
RhĂ©toriqueet orateur (s) dans l'oeuvre de Hugo. Ce texte peut ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©, dans la mise en page de son auteur, au format pdf. Le dernier tiers du XIX e siĂšcle a Ă©tĂ© marquĂ© par l’extinction de l’enseignement rhĂ©torique en France, symbolisĂ©e par la suppression de la classe de rhĂ©torique dans les annĂ©es 1880. Les grandsclassiques PoĂ©sie Française 1 er site français de poĂ©sie Les Grands classiques Tous les auteurs Victor HUGO On vit, on parle... On vit, on parle... On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort... - Puis, le vaste et profond silence de la mort !
Sujet: Commentaire Victor Hugo : "On vit, on Parle" extrait des contempalatio. Bonjour , J'ai un commetaire a faire de Victor Hugo : "On vit, on Parle" extrait des contempalations. Voici le texte : On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă 
Kevin SCHWINNINGER 2 [Geben Sie Text ein] Commentaire ComposĂ© On vit, on parle... » est un poĂšme extrait du recueil les Contemplations » 1856 , composĂ© par Victor Hugo, auteur du XIXe siĂšcle 1802 – 1885. Ce livre est consacrĂ© Ă  LĂ©opoldine, fille de Hugo morte Ă  l’ñge de seulement dix-neuf ans. Ce fut dix ans plus tard, au retour du cimetiĂšre de Saint- MandĂ©, oĂč venait d’ĂȘtre inhumĂ©e Claire Pradier, la jeune fille de Juliette Drouet, Ă  savoir l’aimĂ©e de Victor Hugo, que le poĂšte trouve enfin les mots pour exprimer sa douleur. Cette Ɠuvre qui paraĂźt comme une biographie gĂ©nĂ©rale de l’homme, et donc aussi des lecteurs du poĂšme, a comme thĂšme la vie et la mort. Lors de sa lecture on a l’impression que l’auteur tire des conclusions, voire des leçons, de la mort des deux jeunes filles. Par consĂ©quence il va de soi que le poĂšme prend sa place dans un recueil portant le titre les Contemplations ». Se posent dĂšs lors les questions suivantes comment le poĂšte parvient- il Ă  nous donner la vision d’une vie que chacun d’entres -nous connaĂźt si b ien et quelle forme prend ce poĂšme ? Quels aspects de la vie et de la mort nous sont prĂ©sentĂ©s Ă  travers cette Ɠuvre ? Pourquoi le regard critique et rĂ©trospectif sont- ils parmi les facteurs les plus importants orientant l’analyse de ce poĂšme ? Le poĂšme est un monologue intĂ©rieur, caractĂ©risĂ© par l’omniprĂ©sence de l’auteur, qui se fonde dans un rĂ©cit d’actions. Le dĂ©roulement, voire l’ordre de la vie, tombent Ă  l’oeil de chaque lecteur. Dans cette Ɠuvre le poĂšte reprend toutes les Ă©tapes de sa vie. Au ver s 2- 3 il cite la formation en parlant des livres des vieux sages » et de Virgile et Dante 1 ». Plus loin, dans les vers 4 -5 il Ă©voque la vie sociale lorsqu’il parle de voiture publique » et de l’auberge et du gĂźte ». Par la suite Hugo aborde les amo urs dans les vers 6-8, les caractĂ©ristiques d’une vie en famille dans les vers 9 -12 et pour terminer les diffĂ©rentes formes de l’engagement dans une vie sociale. Une remarque intĂ©ressante Ă  faire sur cette progression linĂ©aire dans le poĂšme est celle, que les Ă©pisodes deviennent de plus en plus longs - la formation  2 vers - la vie sociale  2 vers - les amours  2 vers - la famille  3 vers 1 Virgile et Dante Ont tout les deux Ă©crit sur la descente vers l’enfer.. »
Aceux qui ignorent, enseignez-leur le plus de choses que vous pourrez; la société est coupable de ne pas donner l'instruction gratis; elle répond de la nuit qu'elle produit. Cette ùme est pleine d'ombre, le péché s'y commet. Le coupable n'est pas celui qui fait le péché, mais celui qui fait l'ombre. Par: Victor Hugo.
L’homme en songeant descend au gouffre prĂšs du dolmen qui domine Rozel,À l’endroit oĂč le cap se prolonge en presqu’ spectre m’attendait ; l’ĂȘtre sombre et tranquilleMe prit par les cheveux dans sa main qui grandit,M’emporta sur le haut du rocher, et me dit Sache que tout connaĂźt sa loi, son but, sa route ;Que, de l’astre au ciron, l’immensitĂ© s’écoute ;Que tout a conscience en la crĂ©ation ;Et l’oreille pourrait avoir sa vision,Car les choses et l’ĂȘtre ont un grand parle, l’air qui passe et l’alcyon qui vogue,Le brin d’herbe, la fleur, le germe, l’ donc l’univers autrement ?Crois-tu que Dieu, par qui la forme sort du nombre,Aurait fait Ă  jamais sonner la forĂȘt sombre,L’orage, le torrent roulant de noirs limons,Le rocher dans les flots, la bĂȘte dans les monts,La mouche, le buisson, la ronce oĂč croĂźt la mĂ»re,Et qu’il n’aurait rien mis dans l’éternel murmure ?Crois-tu que l’eau du fleuve et les arbres des bois,S’ils n’avaient rien Ă  dire, Ă©lĂšveraient la voix ?Prends-tu le vent des mers pour un joueur de flĂ»te ?Crois-tu que l’ocĂ©an, qui se gonfle et qui lutte,Serait content d’ouvrir sa gueule jour et nuitPour souffler dans le vide une vapeur de bruit,Et qu’il voudrait rugir, sous l’ouragan qui vole,Si son rugissement n’était une parole ?Crois-tu que le tombeau, d’herbe et de nuit vĂȘtu,Ne soit rien qu’un silence ? et te figures-tuQue la crĂ©ation profonde, qui composeSa rumeur des frissons du lys et de la rose,De la foudre, des flots, des souffles du ciel bleu,Ne sait ce qu’elle dit quand elle parle Ă  Dieu ?Crois-tu qu’elle ne soit qu’une langue Ă©paissie ?Crois-tu que la nature Ă©norme balbutie,Et que Dieu se serait, dans son immensitĂ©,DonnĂ© pour tout plaisir, pendant l’éternitĂ©,D’entendre bĂ©gayer une sourde-muette ?Non, l’abĂźme est un prĂȘtre et l’ombre est un poĂ«te ;Non, tout est une voix et tout est un parfum ;Tout dit dans l’infini quelque chose Ă  quelqu’un ;Une pensĂ©e emplit le tumulte n’a pas fait un bruit sans y mĂȘler le comme toi, gĂ©mit ou chante comme moi ;Tout parle. Et maintenant, homme, sais-tu pourquoiTout parle ? Écoute bien. C’est que vents, ondes, flammesArbres, roseaux, rochers, tout vit !Tout est plein d’ comment ? Oh ! voilĂ  le mystĂšre tu ne t’es pas en route Ă©vanoui, n’a créé que l’ĂȘtre le fit radieux, beau, candide, adorable,Mais imparfait ; sans quoi, sur la mĂȘme hauteur,La crĂ©ature Ă©tant Ă©gale au crĂ©ateur,Cette perfection, dans l’infini perdue,Se serait avec Dieu mĂȘlĂ©e et confondue,Et la crĂ©ation, Ă  force de clartĂ©,En lui serait rentrĂ©e et n’aurait pas crĂ©ation sainte oĂč rĂȘve le prophĂšte,Pour ĂȘtre, ĂŽ profondeur ! devait ĂȘtre Dieu fit l’univers, l’univers fit le créé, parĂ© du rayon baptismal,En des temps dont nous seuls conservons la mĂ©moire,Planait dans la splendeur sur des ailes de gloire ;Tout Ă©tait chant, encens, flamme, Ă©blouissement ;L’ĂȘtre errait, aile d’or, dans un rayon charmant,Et de tous les parfums tour Ă  tour Ă©tait l’hĂŽte ;Tout nageait, tout la premiĂšre fauteFut le premier sentit une poids prit une forme, et, comme l’oiseleurFuit emportant l’oiseau qui frissonne et qui lutte,Il tomba, traĂźnant l’ange Ă©perdu dans sa mal Ă©tait fait. Puis, tout alla s’aggravant ;Et l’éther devint l’air, et l’air devint le vent ;L’ange devint l’esprit, et l’esprit devint l’ tomba, des maux multipliant la somme,Dans la brute, dans l’arbre, et mĂȘme, au-dessous d’eux,Dans le caillou pensif, cet aveugle vils qu’à regret les anges Ă©numĂšrent !Et de tous ces amas des globes se formĂšrent,Et derriĂšre ces blocs naquit la sombre mal, c’est la matiĂšre. Arbre noir, fatal rĂ©flĂ©chis-tu pas lorsque tu vois ton ombre ?Cette forme de toi, rampante, horrible, sombre,Qui liĂ©e Ă  tes pas comme un spectre vivant,Va tantĂŽt en arriĂšre et tantĂŽt en avant,Qui se mĂȘle Ă  la nuit, sa grande sƓur funeste,Et qui contre le jour, noire et dure, proteste,D’oĂč vient-elle ? De toi, de ta chair, du limonDont l’esprit se revĂȘt en devenant dĂ©mon ;De ce corps qui, créé par ta faute premiĂšre,Ayant rejetĂ© Dieu, rĂ©siste Ă  la lumiĂšre ;De ta matiĂšre, hĂ©las ! de ton ombre dit — Je suis l’ĂȘtre d’infirmitĂ© ;Je suis tombĂ© dĂ©jĂ  ; je puis tomber encore. —L’ange laisse passer Ă  travers lui l’aurore ;Nul simulacre obscur ne suit l’ĂȘtre aromal ;Homme, tout ce qui fait de l’ombre a fait le c’est ici le rocher fatidique,Et je vais t’expliquer tout ce que je t’indique ;Je vais t’emplir les yeux de nuit et de front triste, aux funĂšbres vent d’en haut sur moi passe, et, ce qu’il m’arrache,Je te le jette ; prends, et d’abord, sacheQue le monde oĂč tu vis est un monde effrayantDevant qui le songeur, sous l’infini ployant,LĂšve les bras au ciel et recule soleil est lugubre et ta terre est habitez le seuil du monde vous n’ĂȘtes pas hors de Dieu complĂ©tement ;Dieu, soleil dans l’azur, dans la cendre Ă©tincelle,N’est hors de rien, Ă©tant la fin universelle ;L’éclair est son regard, autant que le rayon ;Et tout, mĂȘme le mal, est la crĂ©ation,Car le dedans du masque est encor la figure.— Ô sombre aile invisible Ă  l’immense envergure !Esprit ! esprit ! esprit ! m’écriai-je spectre poursuivit sans m’avoir entendu Faisons un pas de plus dans ces choses tu veux, tu fais, tu construis et tu fondes,Et tu dis — Je suis seul, car je suis le n’a que moi dans sa morne deçà, c’est la nuit ; au-delĂ , c’est le est un Ɠil que la science moi qui suis la fin et qui suis le sommet. —Voyons ; observes-tu le bƓuf qui se soumet ?Écoutes-tu le bruit de ton pas sur les marbres ?Interroges-tu l’onde ? et, quand tu vois des arbres,Parles-tu quelquefois Ă  ces religieux ?Comme sur le versant d’un mont prodigieux,Vaste mĂȘlĂ©e aux bruits confus, du fond de l’ombre,Tu vois monter Ă  toi la crĂ©ation rocher est plus loin, l’animal est plus le faĂźte altier et vivant, tu parais !Mais, dis, crois-tu que l’ĂȘtre illogique nous trompe ?L’échelle que tu vois, crois-tu qu’elle se rompe ?Crois-tu, toi dont les sens d’en haut sont Ă©clairĂ©s,Que la crĂ©ation qui, lente et par degrĂ©s,S’élĂšve Ă  la lumiĂšre, et, dans sa marche entiĂšre,Fait de plus de clartĂ© luire moins de matiĂšreEt mĂȘle plus d’instincts au monstre dĂ©croissant,Crois-tu que cette vie Ă©norme, remplissantDe souffles le feuillage et de lueurs la tĂȘte,Qui va du roc Ă  l’arbre et de l’arbre Ă  la bĂȘte,Et de la pierre Ă  toi monte insensiblement,S’arrĂȘte sur l’abĂźme Ă  l’homme, escarpement ?Non, elle continue, invincible, admirable,Entre dans l’invisible et dans l’impondĂ©rable,Y disparaĂźt pour toi, chair vile, emplit l’azurD’un monde Ă©blouissant, miroir du monde obscur,D’ĂȘtres voisins de l’homme et d’autres qui s’éloignent,D’esprits purs, de voyants dont les splendeurs tĂ©moignent,D’anges faits de rayons comme l’homme d’instincts ;Elle plonge Ă  travers les cieux jamais atteints,Sublime ascension d’échelles Ă©toilĂ©es,Des dĂ©mons enchaĂźnĂ©s monte aux Ăąmes ailĂ©es,Fait toucher le front sombre au radieux orteil,Rattache l’astre esprit Ă  l’archange soleil,Relie, en traversant des millions de lieues,Les groupes constellĂ©s et les lĂ©gions bleues,Peuple le haut, le bas, les bords et le milieu,Et dans les profondeurs s’évanouit en Dieu !Cette Ă©chelle apparaĂźt vaguement dans la vieEt dans la mort. Toujours les justes l’ont gravie Jacob en la voyant, et Caton sans la Ă©chelons sont deuil, sagesse, exil, cette Ă©chelle vient de plus loin que la qu’elle commence aux mondes du mystĂšre,Aux mondes des terreurs et des perditions ;Et qu’elle vient, parmi les pĂąles visions,Du prĂ©cipice oĂč sont les larves et les crimes,OĂč la crĂ©ation, effrayant les abĂźmes,Se prolonge dans l’ombre en spectre au-dessous du globe oĂč vit l’homme banni,Hommes, plus bas que vous, dans le nadir livide,Dans cette plĂ©nitude horrible qu’on croit vide,Le mal, qui par la chair, hĂ©las ! vous asservit,DĂ©gorge une vapeur monstrueuse qui vit !LĂ  sombre et s’engloutit, dans des flots de dĂ©sastres,L’hydre Univers tordant son corps Ă©caillĂ© d’astres ;LĂ , tout flotte et s’en va dans un naufrage obscur ;Dans ce gouffre sans bord, sans soupirail, sans mur,De tout ce qui vĂ©cut pleut sans cesse la cendre ;Et l’on voit tout au fond, quand l’Ɠil ose y descendre,Au delĂ  de la vie, et du souffle et du bruit,Un affreux soleil noir d’oĂč rayonne la nuit !Donc, la matiĂšre pend Ă  l’idĂ©al, et tireL’esprit vers l’animal, l’ange vers le satyre,Le sommet vers le bas, l’amour vers l’ le grand qui croule elle fait le de tant d’azur tant de terreur s’engendre,Comment le jour fait l’ombre et le feu pur la cendre,Comment la cĂ©citĂ© peut naĂźtre du voyant,Comment le tĂ©nĂ©breux descend du flamboyant,Comment du monstre esprit naĂźt le monstre matiĂšre,Un jour, dans le tombeau, sinistre vestiaire,Tu le sauras ; la tombe est faite pour savoir ;Tu verras ; aujourd’hui tu ne peux qu’entrevoir ;Mais, puisque Dieu permet que ma voix t’avertisse,Je te d’abord, qu’est-ce que la justice ?Qui la rend ? qui la fait ? oĂč ? quand ? Ă  quel moment ?Qui donc pĂšse la faute ? et qui le chĂątiment ?L’ĂȘtre créé se meurt dans la lumiĂšre il sait oĂč le bien cesse, oĂč le mal commence ;Il a ses actions pour suffitQu’il soit mĂ©chant ou bon ; tout est dit. Ce qu’on fit,Crime, est notre geĂŽlier, ou, vertu, nous ouvre Ă  son insu de lui-mĂȘme le livre ;Sa conscience calme y marque avec le doigtCe que l’ombre lui garde ou ce que Dieu lui agit, et l’on gagne ou l’on perd Ă  mesure ;On peut ĂȘtre Ă©tincelle ou bien Ă©claboussure ;LumiĂšre ou fange, archange au vol d’aigle ou bandit ;L’échelle vaste est lĂ . Comme je te l’ai dit,Par des zones sans fin la vie universelleMonte, et par des degrĂ©s innombrables ruisselle,Depuis l’infĂąme nuit jusqu’au charmant en la traversant devient mauvais ou haut plane la joie ; en bas l’horreur se que l’ñme, aimante, humble, bonne, sereine,Aspire Ă  la lumiĂšre et tend vers l’idĂ©al,Ou s’alourdit, immonde, au poids croissant du mal,Dans la vie infinie on monte et l’on s’élance,Ou l’on tombe ; et tout ĂȘtre est sa propre ne nous juge point. Vivant tous Ă  la fois,Nous pesons, et chacun descend selon son ! nous n’approchons que les paupiĂšres closesDe ces immensitĂ©s d’en si tu l’oses !Regarde dans ce puits morne et vertigineux,De la crĂ©ation compte les sombres nƓuds,Viens, vois, sonde Au-dessous de l’homme qui contemple,Qui peut ĂȘtre un cloaque ou qui peut ĂȘtre un temple,Être en qui l’instinct vit dans la raison dissous,Est l’animal courbĂ© vers la terre ; au-dessousDe la brute est la plante inerte, sans paupiĂšreEt sans cris ; au-dessous de la plante est la pierre ;Au-dessous de la pierre est le chaos sans dans cette ombre et sois mon faute qu’on fait est un cachot qu’on s’ mauvais, ignorant quel mystĂšre les couvre,Les ĂȘtres de fureur, de sang, de trahison,Avec leurs actions bĂątissent leur prison ;Tout bandit, quand la mort vient lui toucher l’épauleEt l’éveille, hagard, se retrouve en la geĂŽleQue lui fit son forfait derriĂšre lui rampant ;TibĂšre en un rocher, SĂ©jan dans un marche sans voir ce qu’il fait dans l’ pĂąlirait s’il voyait sa victime ;C’est lui. L’oppresseur vil, le tyran, sombre fou,En frappant sans pitiĂ© sur tous, forge le clouQui le clouera dans l’ombre au fond de la tombeaux sont les trous du crible cimetiĂšre,D’oĂč tombe, graine obscure en un tĂ©nĂ©breux champ,L’effrayant tourbillon des mĂ©chantFait naĂźtre en expirant le monstre de sa vie,Qui le saisit. L’horreur par l’horreur est gronde enfermĂ© dans la montagne Ă  pic ;Quand Dalila descend dans la tombe, un aspicSort des plis du linceul, emportant l’ñme fausse ;PhrynĂ© meurt, un crapaud saute hors de la fosse ;Ce scorpion au fond d’une pierre dormant,C’est Clytemnestre aux bras d’Égisthe son amant ;Du tombeau d’Anitus il sort une ciguĂ« ;Le houx sombre et l’ortie Ă  la piqĂ»re aiguĂ«Pleurent quand l’aquilon les fouette, et l’aquilonLeur dit Tais-toi, ZoĂŻle ! et souffre, Ganelon !Dieu livre, choc affreux dont la plaine au loin gronde,Au cheval Brunehaut le pavĂ© FrĂ©dĂ©gonde ;La pince qui rougit dans le brasier hideuxEst faite du duc d’Albe et de Philippe deux ;Farinace est le croc des noires boucheries ;L’orfraie au fond de l’ombre a les yeux de Jeffryes ;Tristan est au secret dans le bois d’un tombent dans la mort tous ces brigands, Macbeth,Ezzelin, Richard trois, Carrier, Ludovic Sforce,La matiĂšre leur met la chemise de ! comme en son bonheur, qui masque un sombre arrĂȘt,Messaline ou l’horrible Isabeau frĂ©mirait,Si, dans ses actions du sĂ©pulcre voisines,Cette femme sentait qu’il lui vient des racines,Et qu’ayant Ă©tĂ© monstre, elle deviendra fleur !À chacun son forfait ! Ă  chacun sa douleur !Claude est l’algue que l’eau traĂźne de havre en havre ;XercĂšs est excrĂ©ment, Charles neuf est cadavre ;HĂ©rode, c’est l’osier des berceaux vagissants ;L’ñme du noir Judas, depuis dix-huit cents ans,Se disperse et renaĂźt dans les crachats des hommes ;Et le vent qui jadis soufflait sur les SodomesMĂȘle, dans l’ñtre abject et sous le vil chaudron,La fumĂ©e Érostrate Ă  la flamme tout, bĂȘte, arbre et roche, Ă©tant vivant sur terre,Tout est monstre, exceptĂ© l’homme, esprit que sa noirceur chasse du firmamentDescend dans les degrĂ©s divers du chĂątimentSelon que plus ou moins d’obscuritĂ© la en est la prison, la bĂȘte en est le bagne,L’arbre en est le cachot, la pierre en est l’ ciel d’en haut, le seul qui soit splendide et clair,La suit des yeux dans l’ombre, et, lui jetant l’aurore,TĂąche, en la regardant, de l’attirer chute ! dans la bĂȘte, Ă  travers les barreauxDe l’instinct obstruant de pĂąles soupiraux,Ayant encor la voix, l’essor et la prunelle,L’ñme entrevoit de loin la lueur Ă©ternelle ;Dans l’arbre elle frissonne, et, sans jour et sans yeux,Sent encor dans le vent quelque chose des cieux ;Dans la pierre elle rampe, immobile, muette,Ne voyant mĂȘme plus l’obscure silhouetteDu monde qui s’éclipse et qui s’évanouit,Et face Ă  face avec son crime dans la en ces trois cachots traĂźne sa faute elle en a la forme, elle en a la mĂ©moire ;Elle sait ce qu’elle est ; et, tombant sans appuis,Voit la clartĂ© dĂ©croĂźtre Ă  la paroi du puits ;Elle assiste Ă  sa chute, et, dur caillou qui roule,Pense Je suis Octave ; et, vil chardon qu’on foule,Crie au talon Je suis Attila le gĂ©ant ;Et, ver de terre au fond du charnier, et rongeantUn crĂąne infect et noir, dit Je suis hibou, malgrĂ© l’aube, ours, en bravant le pĂątre,Elle accomplit la loi qui l’enchaĂźne d’en haut ;Pierre, elle Ă©crase ; Ă©pine, elle pique ; il le monstre est enfermĂ© dans son horreur aurait beau vouloir dĂ©pouiller l’épouvante ;Il faut qu’il reste horrible et reste chĂątiĂ© ;Ô mystĂšre ! le tigre a peut-ĂȘtre pitiĂ© !Le tigre sur son dos, qui peut-ĂȘtre eut une aile,À l’ombre des barreaux de la cage Ă©ternelle ;Un invisible fil lie aux noirs Ă©chafaudsLe noir corbeau dont l’aile est en forme de faulx ;L’ñme louve ne peut s’empĂȘcher d’ĂȘtre le monstre est tenu, sous le ciel qui l’éprouve,Dans l’expiation par la sans la comprendre et d’un Ɠil hĂ©bĂ©tĂ©,L’Inde a presque entrevu cette ronce devient griffe, et la feuille de roseDevient langue de chat, et, dans l’ombre et les cris,Horrible, lĂšche et boit le sang de la souris ;Qui donc connaĂźt le monstre appelĂ© mandragore ?Qui sait ce que, le soir, Ă©claire le fulgore,Être en qui la laideur devient une clartĂ© ?Ce qui se passe en l’ombre oĂč croĂźt la fleur d’étĂ©Efface la terreur des antiques effrayants ! cavernes sur obscure du mal, du crime et du remord !Donc, une bĂȘte va, vient, rugit, hurle, mord ;Un arbre est lĂ , dressant ses branches hĂ©rissĂ©es,Une dalle s’effondre au milieu des chaussĂ©esQue la charrette Ă©crase et que l’hiver dĂ©truit,Et, sous ces Ă©paisseurs de matiĂšre et de nuit,Arbre, bĂȘte, pavĂ©, poids que rien ne soulĂšve,Dans cette profondeur terrible, une Ăąme rĂȘve !Que fait-elle ? Elle songe Ă  Dieu !FatalitĂ© !ÉchĂ©ance ! retour ! revers ! autre cĂŽtĂ© !Ô loi ! pendant qu’assis Ă  table, joyeux groupes,Les pervers, les puissants, vidant toutes les coupes,Oubliant qu’aujourd’hui par demain est guettĂ©,Étalent leur mĂąchoire en leur folle gaĂźtĂ©,VoilĂ  ce qu’en sa nuit muette et colossale,Montrant comme eux ses dents tout au fond de la salle,Leur rĂ©serve la mort, ce sinistre rieur !Nous avons, nous, voyants du ciel supĂ©rieur,Le spectacle inouĂŻ de vos rĂ©gions songeur, fallait-il qu’en ces nuits tu tombasses !Nous Ă©coutons le cri de l’immense d’un rocher, d’un loup ou d’une fleur,Parfois nous apparaĂźt l’ñme Ă  mi-corps sortie,Pauvre ombre en pleurs qui lutte, hĂ©las ! presque engloutie ;Le loup la tient, le roc Ă©treint ses pieds qu’il tord,Et la fleur implacable et fĂ©roce la entendons le bruit du rayon que Dieu lance,La voix de ce que l’homme appelle le silence,Et vos soupirs profonds, cailloux dĂ©sespĂ©rĂ©s !Nous voyons la pĂąleur de tous les fronts travers la matiĂšre, affreux caveau sans portes,L’ange est pour nous visible avec ses ailes assistons aux deuils, au blasphĂšme, aux regrets,Aux fureurs ; et, la nuit, nous voyons les forĂȘts,D’oĂč cherchent Ă  s’enfuir les larves enfermĂ©es,S’écheveler dans l’ombre en lugubres partout, partout ! dans les flots, dans les bois,Dans l’herbe en fleur, dans l’or qui sert de sceptre aux rois,Dans le jonc dont HermĂšs se fait une baguette,Partout, le chĂątiment contemple, observe ou guette,Sourd aux questions, triste, affreux, pensif, hagard ;Et tout est l’Ɠil d’oĂč sort ce terrible chĂątiment ! dĂ©dale aux spirales funĂšbres !Construction d’en bas qui cherche les tĂ©nĂšbres,Plonge au-dessous du monde et descend dans la nuit,Et, Babel renversĂ©e, au fond de l’ombre fuit !L’homme qui plane et rampe, ĂȘtre crĂ©pusculaire,En est le est clĂ©mence et colĂšre ;Fond vil du puits, plateau radieux de la tour ;DegrĂ© d’en haut pour l’ombre, et d’en bas pour le y descend, la bĂȘte aprĂšs la mort y monte ;Pour la bĂȘte, il est gloire, et, pour l’ange, il est honte ;Dieu mĂȘle en votre race, hommes infortunĂ©s,Les demi-dieux punis aux monstres lĂ  vient que parfois, mystĂšre que Dieu mĂšne !On entend d’une bouche en apparence humaineSortir des mots pareils Ă  des rugissements,Et que, dans d’autres lieux et dans d’autres moments,On croit voir sur un front s’ouvrir des ailes d’ forçat, l’homme, esprit, pense, et, matiĂšre, en lui ne se peut dresser sur son comme la brute abreuvĂ© de nĂ©ant,Vide toutes les nuits le verre noir du chaĂźne de l’enfer, liĂ©e au pied de l’homme,RamĂšne chaque jour vers le cloaque impurLa beautĂ©, le gĂ©nie, envolĂ©s dans l’azur,MĂȘle la peste au souffle idĂ©al des poitrines,Et traĂźne, avec Socrate, Aspasie aux un cĂŽtĂ© pourtant l’homme est monstre a le carcan, l’homme a la retiens ceci l’homme est un est une prison oĂč l’ñme reste dans l’homme, agit, fait le bien, fait le mal,Remonte vers l’esprit, retombe Ă  l’animal ;Et pour que, dans son vol vers les cieux, rien ne lieSa conscience ailĂ©e et de Dieu seul remplie,Dieu, quand une Ăąme Ă©clĂŽt dans l’homme au bien poussĂ©,Casse en son souvenir le fil du passĂ© ;De lĂ  vient que la nuit en sait plus que l’ monstre se connaĂźt lorsque l’homme s’ monstre est la souffrance, et l’homme est l’ est l’unique point de la crĂ©ationOĂč, pour demeurer libre en se faisant meilleure,L’ñme doive oublier sa vie ! au seuil de tout l’esprit rĂȘve ne voit pas Dieu, mais peut aller Ă  lui,En suivant la clartĂ© du bien, toujours prĂ©sente ;Le monstre, arbre, rocher ou bĂȘte rugissante,Voit Dieu, c’est lĂ  sa peine, et reste enchaĂźnĂ© a l’amour pour aile, et pour joug le est sur ce qu’il voit par lui-mĂȘme semĂ©e ;La nuit sort de son Ɠil ainsi qu’une fumĂ©e ;Homme, tu ne sais rien ; tu marches, pĂąlissant !Parfois le voile obscur qui te couvre, ĂŽ passant,S’envole et flotte au vent soufflant d’une autre sphĂšre,Gonfle un moment ses plis jusque dans la lumiĂšre,Puis retombe sur toi, spectre, et redevient mages, tes penseurs ont essayĂ© de voir ;Qu’ont-ils vu ? qu’ont-ils fait ? qu’ont-ils dit, ces fils d’Ève ? ! autour de toi la crĂ©ation ĂȘtres inconnus t’entourent dans ton vas, tu viens, tu dors sous leur regard obscur,Et tu ne les sens pas vivre autour de ta une lĂ©gion d’ñmes t’est asservie ;Pendant qu’elle te plaint, tu la foules aux tes pas vers le jour sont par l’ombre que tu nommes chose, objet, nature morte,Sait, pense, Ă©coute, entend. Le verrou de ta porteVoit arriver ta faute et voudrait se vitre connaĂźt l’aube, et dit Voir ! croire ! aimer !Les rideaux de ton lit frissonnent de tes les mauvais desseins quand, rĂȘveur, tu te plonges,La cendre dit au fond de l’ñtre sĂ©pulcral Regarde-moi ; je suis ce qui reste du ! l’homme imprudent trahit, torture, bĂȘte en son enfer voit les deux bouts du crime ;Un loup pourrait donner des conseils Ă  ! homme ! aigle aveuglĂ©, moindre qu’un moucheron !Pendant que dans ton Louvre ou bien dans ta chaumiĂšreTu vis, sans mĂȘme avoir Ă©pelĂ© la premiĂšreDes constellations, sombre alphabet qui luitEt tremble sur la page immense de la nuit,Pendant que tu maudis et pendant que tu nies,Pendant que tu dis Non ! aux astres ; aux gĂ©nies Non ! Ă  l’idĂ©al Non ! Ă  la vertu Pourquoi ?Pendant que tu te tiens en dehors de la loi,Copiant les dĂ©dains inquiets ou robustesDe ces sages qu’on voit rĂȘver dans les vieux bustes,Et que tu dis Que sais-je ? amer, froid, mĂ©crĂ©ant,Prostituant ta bouche au rire du nĂ©ant,À travers le taillis de la nature Ă©norme,Flairant l’éternitĂ© de ton museau difforme,LĂ , dans l’ombre, Ă  tes pieds, homme, ton chien voit ! je t’entends. Tu dis — Quel deuil ! la bĂȘte est peu,L’homme n’est rien. Ô loi misĂ©rable ! ombre ! abĂźme ! —Ô songeur ! cette loi misĂ©rable est faut donc tout redire Ă  ton esprit chĂ©tif !À la fatalitĂ©, loi du monstre captif,SuccĂšde le devoir, fatalitĂ© de l’ de toutes parts l’épreuve se consomme,Dans le monstre passif, dans l’homme intelligent,La nĂ©cessitĂ© morne en devoir se changeant ;Et l’ñme, remontant Ă  sa beautĂ© premiĂšre,Va de l’ombre fatale Ă  la libre je te le redis, pour se transfigurer,Et pour se racheter, l’homme doit doit ĂȘtre aveuglĂ© par toutes les quoi, comme l’enfant guidĂ© par des lisiĂšres,L’homme vivrait, marchant droit Ă  la est sa puissance et sa voit la rose, et nie ; il voit l’aurore, et doute ;OĂč serait le mĂ©rite Ă  retrouver sa route,Si l’homme, voyant clair, roi de sa volontĂ©,Avait la certitude, ayant la libertĂ© ?Non. Il faut qu’il hĂ©site en la vaste nature,Qu’il traverse du choix l’effrayante aventure,Et qu’il compare au vice agitant son miroir,Au crime, aux voluptĂ©s, l’Ɠil en pleurs du devoir ;Il faut qu’il doute ! hier croyant, demain impie ;Il court du mal au bien ; il scrute, sonde, Ă©pie,Va, revient, et, tremblant, agenouillĂ©, debout,Les bras Ă©tendus, triste, il cherche Dieu partout ;Il tĂąte l’infini jusqu’à ce qu’il l’y sente ;Alors, son Ăąme ailĂ©e Ă©clate frĂ©missante ;L’ange Ă©blouissant luit dans l’homme transparent,Le doute le fait libre, et la libertĂ©, captivitĂ© sait ; la libertĂ© suppose,Creuse, saisit l’effet, le compare Ă  la cause,Croit vouloir le bien-ĂȘtre et veut le firmament ;Et, cherchant le caillou, trouve le ainsi que du ciel l’ñme Ă  pas lents s’ le monstre, elle expie ; en l’homme, elle ton fauve univers est le forçat de constellations, sombres lettres de feu,Sont les marques du bagne Ă  l’épaule du votre rĂ©gion tant d’épouvante abonde,Que, pour l’homme, marquĂ© lui-mĂȘme du fer chaud,Quand il lĂšve les yeux vers les astres, lĂ -haut,Le cancer resplendit, le scorpion flamboie,Et dans l’immensitĂ© le chien sinistre aboie !Ces soleils inconnus se groupent sur son frontComme l’effroi, le deuil, la menace et l’affront ;De toutes parts s’étend l’ombre incommensurable ;En bas l’obscur, l’impur, le mauvais, l’exĂ©crable,Le pire, tas hideux, fourmillent ; tout au fond,Ils Ă©changent entre eux dans l’ombre ce qu’ils font ;Typhon donne l’horreur, Satan donne le crime ;Lugubre intimitĂ© du mal et de l’abĂźme !Amours de l’ñme monstre et du monstre univers !Baiser triste ! et l’informe engendrĂ© du pervers,La matiĂšre, le bloc, la fange, la gĂ©henne,L’écume, le chaos, l’hiver, nĂ©s de la haine,Les faces de beautĂ© qu’habitent des dĂ©mons,Tous les ĂȘtres maudits, mĂȘlĂ©s aux vils limons,Pris par la plante fauve et la bĂȘte fĂ©roce,Le grincement de dents, la peur, le rire atroce,L’orgueil, que l’infini courbe sous son niveau,Rampent, noirs prisonniers, dans la nuit, noir porte, affreuse et faite avec de l’ombre, est lourde ;Par moments, on entend, dans la profondeur sourde,Les efforts que les monts, les flots, les ouragans,Les volcans, les forĂȘts, les animaux brigands,Et tous les monstres font pour soulever le sur cet amas d’ombre, et de crime, et de peine,Ce grand ciel formidable est le scellĂ© de pourquoi, songeur dont la mort est le vƓu,Tant d’angoisse est empreinte au front des cĂ©nobites !Je viens de te montrer le gouffre. Tu l’ mondes, dans la nuit que vous nommez l’azur,Par les brĂšches que fait la mort blĂȘme Ă  leur mur,Se jettent en fuyant l’un Ă  l’autre des votre globe oĂč sont tant de geĂŽles infĂąmes,Vous avez des mĂ©chants de tous les univers,CondamnĂ©s qui, venus des cieux les plus divers,RĂȘvent dans vos rochers ou dans vos arbres ploient ;Tellement stupĂ©faits de ce monde qu’ils voient,Qu’eussent-ils la parole, ils ne pourraient en sent quelques-uns frissonner et lĂ  les songes vains du bronze et de l’ reprĂ©sente-toi cette sombre figure Ce gouffre, c’est l’égout du mal vient aboutir de tous les points du cielLa chute des punis, tĂ©nĂ©breuse cette profondeur, morne, Ăąpre, infortunĂ©e,De chaque globe il tombe un flot vertigineuxD’ñmes, d’esprits malsains et d’ĂȘtre vĂ©nĂ©neux,Flot que l’éternitĂ© voit sans fin se Ă©toile au front d’or qui brille, laisse pendreSa chevelure d’ombre en ce puits immortelle, vois, et frĂ©mis en voyant VoilĂ  le prĂ©cipice exĂ©crable oĂč tu ! qui que vous soyez, qui passez dans ces ombres,Versez votre pitiĂ© sur ces douleurs sans fond !Dans ce gouffre, oĂč l’abĂźme en l’abĂźme se fond,Se tordent les forfaits, transformĂ©s en supplices,L’effroi, le deuil, le mal, les tĂ©nĂšbres complices,Les pleurs sous la toison, le soupir expirĂ©Dans la fleur, et le cri dans la pierre murĂ© !Oh ! qui que vous soyez, pleurez sur ces misĂšres !Pour Dieu seul, qui sait tout, elles sont nĂ©cessaires ;Mais vous pouvez pleurer sur l’énorme cachotSans dĂ©ranger le sombre Ă©quilibre d’en haut !HĂ©las ! hĂ©las ! hĂ©las ! tout est vivant ! tout pense !La mĂ©moire est la peine, Ă©tant la ! comme ici l’on souffre et comme on se souvient !Torture de l’esprit que la matiĂšre tient !La brute et le granit, quel chevalet pour l’ñme !Ce mulet fut sultan, ce cloporte Ă©tait est un exilĂ©, la roche est un que, quelque part, par hasard, quelqu’un ritQuand ces rĂ©alitĂ©s sont lĂ , remplissant l’ombre ?La ruine, la mort, l’ossement, le dĂ©combre,Sont vivants. Un remords songe dans un l’Ɠil profond qui voit, les antres sont des ! le cygne est noir, le lys songe Ă  ses crimes ;La perle est nuit ; la neige est la fange des cimes ;Le mĂȘme gouffre, horrible et fauve, et sans abri,S’ouvre dans la chouette et dans le colibri ;La mouche, Ăąme, s’envole et se brĂ»le Ă  la flamme ;Et la flamme, esprit, brĂ»le avec angoisse une Ăąme ;L’horreur fait frissonner les plumes de l’oiseau ;Tout est fleurs souffrent sous le ciseau,Et se ferment ainsi que des paupiĂšre closes ;Toutes les femmes sont teintes du sang des roses ;La vierge au bal, qui danse, ange aux fraĂźches couleurs,Et qui porte en sa main une touffe de fleurs,Respire en soupirant un bouquet d’ sur les laideurs et les ignominies,Pleurez sur l’araignĂ©e immonde, sur le ver,Sur la limace au dos mouillĂ© comme l’hiver,Sur le vil puceron qu’on voit aux feuilles pendre,Sur le crabe hideux, sur l’affreux scolopendre,Sur l’effrayant crapaud, pauvre monstre aux doux yeux,Qui regarde toujours le ciel mystĂ©rieux !Plaignez l’oiseau de crime et la bĂȘte de que Domitien, cĂ©sar, fit avec joie,Tigre, il le continue avec horreur. VerrĂšs,Qui fut loup sous la pourpre, est loup dans les forĂȘts ;Il descend, rĂ©veillĂ©, l’autre cĂŽtĂ© du rĂȘve ;Son rire, au fond des bois, en hurlement s’achĂšve ;Pleurez sur ce qui hurle et pleurez sur ces tombeaux vivants, masquĂ©s d’obscurs arrĂȘts,Penchez-vous attendri ! versez votre priĂšre !La pitiĂ© fait sortir des rayons de la le louveteau, plaignez le matiĂšre, affreux bloc, n’est que le lourd monceauDes effets monstrueux, sortis des sombres pitiĂ©. Voyez des Ăąmes dans les ! le cabanon subit aussi l’écrou ;Plaignez le prisonnier, mais plaignez le verrou ;Plaignez la chaĂźne au fond des bagnes insalubres ;La hache et le billot sont deux ĂȘtres lugubres ;La hache souffre autant que le corps, le billotSouffre autant que la tĂȘte ; ĂŽ mystĂšres d’en haut !Ils se livrent une Ăąpre et hideuse bataille ;Il Ă©brĂšche la hache, et la hache l’entaille ;Ils se disent tout bas l’un Ă  l’autre Assassin !Et la hache maudit les hommes, sombre essaim,Quand, le soir, sur le dos du bourreau, son ministre,Elle revient dans l’ombre, et luit, miroir sinistre,Ruisselante de sang et reflĂ©tant les cieux ;Et, la nuit, dans l’étal morne et silencieux,Le cadavre au cou rouge, effrayant, glacĂ©, blĂȘme,Seul, sait ce que lui dit le billot, tronc ! que la terre est froide et que les rocs sont durs !Quelle muette horreur dans les halliers obscurs !Les pleurs noirs de la nuit sur la colombe blancheTombent ; le vent met nue et torture la branche ;Quel monologue affreux dans l’arbre aux rameaux verts !Quel frisson dans l’herbe ! Oh ! quels yeux fixes ouvertsDans les cailloux profonds, oubliettes des Ăąmes !C’est une Ăąme que l’eau scie en ses froides lames ;C’est une Ăąme que fait ruisseler le ! l’univers est hagard. Chaque soir,Le noir horizon monte et la nuit noire tombe ;Tous deux, Ă  l’occident, d’un mouvement de tombe,Ils vont se rapprochant, et, dans le firmament,Ô terreur ! sur le joug, Ă©crasĂ© lentement,La tenaille de l’ombre effroyable se ! les berceaux font peur. Un bagne est dans un pitiĂ©, vous tous et qui que vous soyez !Les hideux chĂątiments, l’un sur l’autre broyĂ©s,Roulent, submergeant tout, exceptĂ© les on voit passer dans ces profondeurs noires,Comme un rayon lointain de l’éternel amour ;Alors, l’hyĂšne AtrĂ©e et le chacal Timour,Et l’épine CaĂŻphe et le roseau Pilate,Le volcan Alaric Ă  la gueule Ă©carlate,L’ours Henri huit, pour qui Morus en vain pria,Le sanglier Selim et le porc Borgia,Poussent des cris vers l’Être adorable ; et les bĂȘtesQui portĂšrent jadis des mitres sur leurs tĂȘtes,Les grains de sable rois, les brins d’herbe empereurs,Tous les hideux orgueils et toutes les fureurs,Se brisent ; la douceur saisit le plus farouche ;Le chat lĂšche l’oiseau, l’oiseau baise la mouche ;Le vautour dit dans l’ombre au passereau Pardon !Une caresse sort du houx et du chardon ;Tous les rugissements se fondent en priĂšres ;On entend s’accuser de leurs forfaits les pierres ;Tous ces sombres cachots qu’on appelle les fleursTressaillent ; le rocher se met Ă  fondre en pleurs ;Des bras se lĂšvent hors de la tombe dormante ;Le vent gĂ©mit, la nuit se plaint, l’eau se lamente,Et, sous l’Ɠil attendri qui regarde d’en haut,Tout l’abĂźme n’est plus qu’un immense ! espĂ©rez ! espĂ©rez, misĂ©rables !Pas de deuil infini, pas de maux incurables,Pas d’enfer Ă©ternel !Les douleurs vont Ă  Dieu comme la flĂšche aux cibles ;Les bonnes actions sont les gonds invisiblesDe la porte du deuil est la vertu, le remords est le pĂŽleDes monstres garrottĂ©s dont le gouffre est la geĂŽle ;Quand, devant JĂ©hovah,Un vivant reste pur dans les ombres charnelles,La mort, ange attendri, rapporte ses deux ailesÀ l’homme qui s’en enfers se refont Ă©dens ; c’est lĂ  leur globe est un oiseau que le mal tient et je vous le dis,Les vertus, parmi vous, font ce labeur augusteD’augmenter sur vos fronts le ciel ; quiconque est justeTravaille au approche. EspĂ©rez. Rallumez l’ñme Ă©teinte !Aimez-vous ! aimez-vous ! car c’est la chaleur sainte,C’est le feu du vrai sombre univers, froid, glacĂ©, pesant, rĂ©clameLa sublimation de l’ĂȘtre par la flamme,De l’homme par l’ dans l’ocĂ©an d’ombre que Dieu domine,L’archipel tĂ©nĂ©breux des bagnes s’illumine ;Dieu, c’est le grand aimant ;Et les globes, ouvrant leur sinistre prunelle,Vers les immensitĂ©s de l’aurore Ă©ternelleSe tournent lentement !Oh ! comme vont chanter toutes les harmonies,Comme rayonneront dans les sphĂšres bĂ©niesLes faces de clartĂ©,Comme les firmaments se fondront en dĂ©lires,Comme tressailleront toutes les grandes lyresDe la sĂ©rĂ©nitĂ©,Quand, du monstre matiĂšre ouvrant toutes les serres,Faisant Ă©vanouir en splendeurs les misĂšres,Changeant l’absinthe en miel,Inondant de beautĂ© la nuit diminuĂ©e,Ainsi que le soleil tire Ă  lui la nuĂ©eEt l’emplit d’arcs-en-ciel,Dieu, de son regard fixe attirant les tĂ©nĂšbres,Voyant vers lui, du fond des cloaques funĂšbresOĂč le mal le pria,Monter l’énormitĂ© bĂ©gayant des louanges,Fera rentrer, parmi les univers archanges,L’univers paria !On verra palpiter les fanges Ă©clairĂ©es,Et briller les laideurs les plus dĂ©sespĂ©rĂ©esAu faĂźte le plus haut,L’araignĂ©e Ă©clatante au seuil des bleus pilastresLuire, et se redresser, portant des Ă©pis d’astres,La paille du cachot !La clartĂ© montera dans tout comme une sĂšve ;On verra rayonner au front du bƓuf qui rĂȘveLe cĂ©leste croissant ;Le charnier chantera dans l’horreur qui l’encombre,Et sur tous les fumiers apparaĂźtra dans l’ombreUn Job resplendissant !Ô disparition de l’antique anathĂšme !La profondeur disant Ă  la hauteur Je t’aime !Ô retour du banni !Quel Ă©blouissement au fond des cieux sublimes !Quel surcroĂźt de clartĂ© que l’ombre des abĂźmesS’écriant Sois bĂ©ni !On verra le troupeau des hydres formidablesSortir, monter du fond des brumes insondablesEt se transfigurer ;Des Ă©toiles Ă©clore aux trous noirs de leurs crĂąnes,Dieu juste ! et, par degrĂ©s devenant diaphanes,Les monstres s’azurer !Ils viendront, sans pouvoir ni parler ni rĂ©pondre,Éperdus ! on verra des aurĂ©oles fondreLes cornes de leur front ;Ils tiendront dans leur griffe, au milieu des cieux calmes,Des rayons frissonnants semblables Ă  des palmes ;Les gueules baiseront !Ils viendront ! ils viendront ! tremblants, brisĂ©s d’extase,Chacun d’eux dĂ©bordant de sanglots comme un vase,Mais pourtant sans effroi ;On leur tendra les bras de la haute demeure,Et JĂ©sus, se penchant sur BĂ©lial qui pleure,Lui dira C’est donc toi !Et vers Dieu par la main il conduira ce frĂšre ;Et, quand ils seront prĂšs des degrĂ©s de lumiĂšrePar nous seuls aperçus,Tous deux seront si beaux, que Dieu dont l’Ɠil flamboieNe pourra distinguer, pĂšre Ă©bloui de joie,BĂ©lial de JĂ©sus !Tout sera dit. Le mal expirera, les larmesTariront ; plus de fers, plus de deuils, plus d’alarmes ;L’affreux gouffre inclĂ©mentCessera d’ĂȘtre sourd, et bĂ©gaiera Qu’entends-je ?Les douleurs finiront dans toute l’ombre ; un angeCriera Commencement !
B3G9T3.
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  • on vit on parle victor hugo analyse