Le4 octobre 1801 la cathĂ©drale est rendue aux catholiques et Ă  partir de 1813 dĂ©butent les grands travaux de restauration. Les façades et la statuaire sont restituĂ©es par les sculpteurs Jean Vallastre (1765-1833), Étienne Malade et Philippe Grass (1801-1876). En 1823, sous la Restauration on plaça une statue Ă©questre de Louis XIV sculptĂ©e par Jean Vallastre dans la Arrivée dans un autre village. Un peu plus loin
 dans la forêt. Ici y avait un ruisseau qui nous donnait de l’eau, de l’eau et des grenouilles. Les Allemands sont montés à l’assaut là. Pouvez-vous nous parler du campement et le de la vie quotidienne ? Alors là il y avait l’ouverture du feu. Il y avait une mitrailleuse et puis j’avais des sentinelles un peu partout, avec des téléphones qu’on avait fauchés à la SNCF, des téléphones portables ! Mes gars étaient à la lisière du bois, et de là venaient les Allemands. Ils montaient à découvert ? Oui, ils montaient à découvert. Ici ils étaient un peu cachés . Alors comme le matin j’avais reçu la mission Jedburg3, des Anglais, j’ai rassemblé tout le monde et on a envoyé les couleurs . Est-ce que là on est au bon endroit pour que vous nous parliez de cette bataille ? Ah oui ! Parce que vous parliez de la lisière de la forêt, mais on ne la voit pas
 On ne la voit plus, maintenant ! Donc ici on est dans un lieu particulier du maquis, puisque c’est ici qu’a eu lieu la bataille, que les Allemands ont donné l’assaut. Le bataillon spécialisé dans les attaques de maquis, que j’avais repéré le matin vers six heures dans Magny-les-Jussey, s’apprêtait à attaquer le maquis. Ils avaient toutes les informations sur le maquis. On a été vendus. J’avais reçu, de bonne heure le matin, la mission Jedburgh qui avait été parachutée dans la nuit. Et puis j’avais décidé, contrairement aux instructions de Londres, de résister, c’est-à-dire de ne pas fuir. J’aurais pu fuir mais j’ai trouvé que devant des Anglais, des Français qui foutent le camp, ça la fichait mal ! Alors j’ai préféré engager le combat. J’avais donné comme instruction à mes gars, les sections entre Saponcourt et ici, j’avais réparti les tâches et j’avais donné comme instruction formelle, sous peine de mort, de ne pas tirer avant moi. J’avais déjà eu un problème une fois au cours d’une embuscade, qui avait coûté la vie à un de mes gars. Alors ils ont obéi. Les guetteurs étaient reliés au PC, plus haut, par téléphone et ils s’énervaient en disant ils montent à l’assaut, ils sont en ligne sur un rang, il y en a une centaine qui monte ». Dans la clairière, dans les prés, sûrs d’eux
 Et comme ils avaient déjà opéré sur des maquis qui prenaient la fuite, ils pensaient que, probablement, on prendrait la fuite. J’étais à la lisière et j’ai aperçu un officier et puis une mitrailleuse, enfin un groupe de mitrailleurs qui montaient par un petit chemin. On ne passait jamais par là. Ils se sont arrêtés à peu près à hauteur de la stèle4, en direction de la lisière. Ils visaient la lisière, j’ai ajusté le lieutenant qui est tombé tout de suite mais, malheureusement, la mitrailleuse m’a arrosé aussi et elle a touché un arbre qui était à proximité de moi. Et là, j’ai été assommé, je suis tombé dans les pommes –d’ailleurs j’ai toujours les restants de cette première opération– . tous mes gars ont déclenché le tir et, comme les Allemands étaient pratiquement à découvert, ils ont fait des cartons formidables parce qu’il y en a un qui m’a dit un Allemand était a 3 m de moi et je ne tirais pas
 mais je l’ai eu tout de suite ».. C’était presque
 En l’espace d’une demi-heure environ, les premières rafales de mes gars ont coûté la vie à une dizaine d’Allemands. Dix tués qui ont été enterrés là, après le ruisseau, par les Allemands eux-mêmes. Et puis il y a eu une bonne trentaine de blessés chez eux, puisque le toubib de Magny-les-Jussey voyait partir les ambulances en permanence, jusque dans la soirée. On a fait un carton formidable ! Mais j’ai eu des blessés, parce que vous avez vu la stèle là-bas, vous avez vu où se trouve le panneau, eh bien il y avait une mitrailleuse quadruple qui nous arrosait, il y avait des mortiers qui nous tiraient dessus. Ils savaient exactement l’emplacement du maquis. Alors ça nous arrivait dessus. J’ai eu beaucoup de blessés, dont des blessés très graves. J’en ai eu quatre qu’il fallait absolument évacuer, l’un perdait ses tripes, l’autre c’était la colonne vertébrale, l’autre c’était
 Je les ai fait évacuer, quand je me suis réveillé, parce qu’entre-temps moi j’étais j’ étais allongé, là. C’est Mouton», un de mes gars, qui m’a traîné par les pieds jusqu’à mon PC. Je me suis réveillé là, je me suis mis debout, et puis je suis reparti. Je suis redescendu pour encourager les gars, etc. On a continué le tir, j’ai tiré à la mitraillette, il était 16 h 45 au plus tard, et puis à 17 heures je sentais que ça ne collait pas du tout. L’aviation anglaise était passée au- dessus de nous parce que la mission Jedburgh avait prévenu en disant le maquis est attaqué ». Ils avaient donné la position de l’endroit où on se trouvait. les avions ont fait 2 ou 3 passages, mais sans nous avoir repérés c’est tout ce qu’ils pouvaient faire pour nous soutenir. Comme ils savaient que, normalement, on devait quitter les lieux
 Alors j’ai dit on décroche ». J’avais beaucoup d’armes et de munitions que je n’avais pas utilisées. On avait enterré tout ça. J’avais de quoi armer une deuxième compagnie parce que j’avais pris des armes en pagaille aux Allemands et j’avais eu des parachutages. J’avais eu un parachutage qu’on avait fait pas très loin d’ici, à auteur de Venisey, mais les armes n’étaient pas dégraissées. J’ai alors appelé le chef des prisonniers, c’est le cas de le dire, c’était le plus élevé en grade et je lui ai dit voilà Je vous emmène, ou qu’est-ce que vous voulez faire ?» Il a dit on va partir avec vous ». C’est un genre de conversation complètement incroyable. Poser une telle question ! Moi je savais que je les emmènerais de toute façon, mais j’avais demandé s’ils étaient décidés à rejoindre leurs copains ou pas. Alors il m’a dit eh bien on peut porter ce que vous vous ne pouvez pas porter ». J’ai dit justement il y a des armes qui ne sont pas dégraissées, vous pouvez les porter » . Et ils ont pris les armes pas dégraissées sur le dos ! Ils ont porté les armes ! Vous voyez, des prisonniers allemands qui portent de l’armement de parachutage. .. Vous racontez ça, on se dit mais ce mec il est fou » ! Mais, demandez à tous mes gars
 Alors à 17 heures, 17 h 30, on a commencé à décrocher A ce moment- là, j’avais senti que quelque chose bricolait. Étant à Paris, j’avais lu dans Match, non ce n’était pas Match c’étais signal
 Signal c’était la revue allemande, que les Allemands, en Union soviétique, en Russie, pour chasser les maquis, s’infiltraient avec des groupes de commandos. Je me suis dit ils sont peut-être capables d’essayer de faire la même chose ». Et c’est ce qu’ils ont essayé de faire, parce qu’on avait fait à peine un kilomètre, on s’est heurtés, justement, à un groupe, une section, une section qui nous a bombardés. Ils nous ont bombardé au FM, enfin pas au FM, au VB, et j’ai encore reçu un éclat dans le dos. Donc j’ai encore été écorné ! Et les Allemands sont restés debout, les prisonniers avec l’armement qu’ils portaient 
 En face ild devaient se demander ce qui se passait
 et après nous avoir bien arrosés ils ont pris la fuite. Ils sont partis et nous on est allés à Anchemoncourt, un peu plus loin, où j’avais déjà eu un embryon de maquis. Ici l’emplacement du maquis c’est un éperon, on surplombe. Et une fois au maquis, on n’en sortait plus. On ne partait qu’en opération. Le gars qui arrivait au maquis, qu’on m envoyait, je lui demandais vous avez vos papiers d’identité ? » je les vouvoyais, ce n’est qu’après que je les tutoyais. Je disais vous avez des papiers d’identité? -oui, oui, oui »  Ils me les montraient. Vous serez Cafouilleux, et vous vous serez Mouton. Les gars n’avaient plus d’identité, autrement dit, ça m’est arrivé, des gars ont été tués au cours d’opérations et les Allemands sont venus pour les fouiller, eh bien ils ne savaient pas qui c’était. Et puis le village où ça se passait, le maire non plus 
 Mais nous on savait. Alors pour les familles des victimes, par exemple c’était un problème ! Oui. mais on y arrivait toujours, pour le moment, c’était bien. Il n’y en a qu’un qui était originaire de la région de Luxeuil, un célibataire, alors là ça a été plus difficile. Mais on a fini par le savoir, après ! On l’avait enterré ici au cimetière et puis on a retrouvé sa famille. Et quelqu’un qui serait venu au maquis et qui aurait voulu ensuite quitter le maquis
 Le recrutement ? il n’y avait pratiquement pas de recrutement. Quelqu’un qui voulait venir au maquis touchait un de mes agents de liaison, les agents de liaison femmes surtout. C’était elles qui savaient recruter. Elles recrutait mieux que les hommes. Parce que les filles, ah il n’y en avait pas ici, mais elles sont plus
 elles perçoivent plus facilement la personnalité qu’un garçon, que les garçons eux-mêmes. Alors, de toute façon, la question principale c’était vous voulez entrer au maquis ? Vous voulez aller au maquis ? Pourquoi, pourquoi faire ? Si c’est pour vous planquer c’est pas la peine, je ne peux rien pour vous. Si c’est pour vous battre, oui. Mais c’est pour se battre ! C’est pour combattre ! Et une fois au maquis, on n’en sort pas. On crève de faim, on a froid, etc. mais voilà les conditions. » Et à partir de là, s’il était d’accord. Il venait. Et la leçon était donnée ni vin, ni alcool, pas de femmes au maquis, pas d’appareil photo. C’était des règles strictes. Ni vin, ni alcool, ni appareil photo. Des appareils photo ça fait tellement de dégâts ! Et alors les gars qui posent, vous voyez des maquisards dans des revues, ils sont tous avec la cigarette au bec, avec des mitraillettes, ils sont tous là rassemblés. Ça me fout en rogne. ça c’est des trucs qu’on ne faisait pas, non ! C’était trop risqué ? Oui ! Revenons à l’attaque. Dans le village j’avais des blessés, des blessés de chez moi. Il y en avait un surtout qui était un peu plus blessé que les autres, plus mal en point. Ils étaient chez le maire du pays qui était aussi médecin. Mais il y avait un commandant, un major allemand qui était blessé. Je n’avais pas pu faire autrement que de leur confier. Je l’avais mis en consigne au maire du village, le docteur Suchot. Il y avait donc, quand les Allemands sont arrivés, quand le commandant de bataillon s’est pointé chez le maire, il a vu qu’il y avait un maquisard, c’ était Laville, il a vu qu’il y avait un blessé allemand aussi. Le blessé allemand lui a dit le maquis qui est là, qui est parti, il a des prisonniers allemands ». Il était donc parfaitement au courant qu’Il y avait des Allemands et qu’on n’achevait pas les blessés, puisque il y en avait un qui était là. Donc, à mon avis, c’est pour ça qu’il s’est bien comporté vis- à-vis de la population. Il n’y a rien eu. Quand ils ont pris des otages, qu’ils les ont alignés le long de l’église, et quand, le soir, très tard, ils ont quitté le village de Magny-les-Jussey. Ils ont enterré leurs morts, ils sont relâché les otages. Autrement dit, ces gars là se sont comportés en en soldats. Mais moi j’estime que nous aussi on s’était comportés en soldats. Et vous, sans avoir d’expérience militaire, puisque vous étiez très jeune, à l’ époque, vous aviez déjà qu’il fallait fonctionner comme ça pour éviter les représailles ? Écoutez, c’était l’expression de mon éducation. Tous les gars du maquis, c’était l’expression de leur certificat d’études, c’était l’expression de leur catéchisme pour ceux qui étaient croyants, c’était l’expression de leur famille. On ne tue pas un blessé. Autrement dit, mes jeunes gars n’avaient reçu d’abord aucune formation politique, d’abord il n’y en avait pas. Au maquis j’essayais de leur montrer l’exemple. Quand même, moi j’étais un gars qui ne dormait pas beaucoup deux heures par nuit, et ça continue ! J’étais donc à l’aise. On ne pouvait pas me critiquer en disant il va courir les filles, il picole », ou ceci-cela. Alors mes gars m’aimaient bien. Au point de vue commandement, moi, je n’ai jamais eu de problèmes de commandement. Il y avait des gars qui étaient sergents, qui avaient été sergents dans l’armée. J’avais un sergent pilote, par exemple, Georges, dont je parle souvent. Et puis j’avais fait beaucoup de sport. J’avais été capitaine de l’équipe de basket –à l’époque il n’était pas nécessaire de mesurer deux mètres– de mon lycée. Je faisais beaucoup d’athlétisme, 400 m, 200 m, j’avais commencé au 100à m, mais alors les 1000 m ça ne me plaisait pas du tout. 800 m c’était déjà un peu trop long. Je suis resté plutôt d dans les 400 m. alors je faisais les championnats de l’Île-de-France, ce n’était pas l’ile-de-France à l’époque, c’était la région parisienne. On faisait des championnats scolaires, des championnats universitaires
 Autrement dit, je faisais beaucoup de basket, le dimanche et le mardi soir à Coubertin à la porte de Saint-Cloud. Donc j’avais le sens déjà de l’arbitrage. L’arbitrage c’est un commandement ! Je n’ai jamais eu de problèmes, comment dirais-je, de difficultés, je n’ai jamais été intimidé par un sergent, un sergent- chef. Mon père était gendarme, je vivais dans des casernes de gendarmerie depuis ma naissance . La hiérarchie je connaissais. Le commandement je connaissais, je savais qu’il y avait parmi les gradés des vaches, comme on les appelait, et il qu’y avait des types bien, sympas, on disait pas sympas à l’époque, on disait chics. Enfin vous voyez, donc des problèmes de commandement je n’en ai pas eu. Parcouriret acheter dans une large sĂ©lection de Collections « Histoire Contemporaine » : Art et Articles de Collection sur AbeBooks.fr. Passer au contenu principal. abebooks.fr. Chercher. Ouvrir une session Votre compte Panier Aide. Menu. Votre compte Vos commandes Recherche avancĂ©e Collections Livres anciens Art & Collection Vendeurs Devenir vendeur Aide Fermer.

3Ăšme RĂ©publique 1914-1940 L'Ă©cole vecteur d'une culture de guerreL'Ă©cole, par l'intermĂ©diaire des enfants, devient un instrument essentiel de la propagande en France comme en Allemagne. Elle sert notamment Ă  la propagande pour l'emprunt lorsque l’État lance ses quatre grands emprunts, chaque annĂ©e, entre 1915 et a Ă©galement pour rĂŽle de rassembler les Ă©nergies et de les engager dans la voie de rĂ©alisations au service de la communautĂ© nationale, la participation de tous Ă  l'effort de guerre se faisant de plus en plus impĂ©rieusement sentir, Ă  mesure que le conflit se parole du maitre dans la classe, Ă©voquera, d’abord, le noble souvenir de ces morts pour exalter leur exemple, en graver la trace dans la mĂ©moire des enfants. [...] Elle dira les causes de la guerre, l’agression sans excuse qui l’a dĂ©chainĂ©e, et comment devant l’univers civilisĂ© [...] La lutte acharnĂ©e qui nous conduit irrĂ©sistiblement Ă  la victoire, ajoute chaque jour Ă  la gloire de nos soldats mille traits d’hĂ©roĂŻsme oĂč le maĂźtre d’école puisera le meilleur de sa leçon ...».Instructions du ministre de l’instruction publique, A. SarraultLa guerre sert de support pĂ©dagogique aux manuels de toutes les matiĂšres, sujet de rĂ©flexion et d'exercices dans lesquels sont exaltĂ©s le devoir patriotique, le sacrifice des soldats, et est exacerbĂ© le ressentiment contre l'ennemi. AprĂšs 1916 une usure se produit et les apprentissages traditionnels retrouvent leurs droits dans l'enseignement. A la gloire de Jean Corentin CarrĂ© et L'idĂ©al moral et l'Ă©cole, affiches de Victor ProuvĂ© Jean-Corentin CarrĂ©Jeune breton de 15 ans, rĂ©ussit Ă  s’engager dans un rĂ©giment d’infanterie. Sa mort hĂ©roĂŻque, en 1918, en fait pour la propagande militaire française l’emblĂšme idĂ©al du dĂ©vouement Ă  la une lettre adressĂ©e Ă  son instituteur depuis le front, Jean-Corentin CarrĂ© Ă©crit Je ne pourrais pas vivre sous le joug de l’ennemi ; c’est pourquoi je suis soldat. Eh ! bien, ce sentiment de l’honneur, c’est Ă  l’école que je l’ai appris, et c’est vous, mon cher maĂźtre, un de ceux qui me l’on enseignĂ© ! Je souhaite que tous les petits Ă©coliers comprennent les leçons qui leur sont donnĂ©es de la mĂȘme maniĂšre que je les ai comprises. La vie en elle-mĂȘme n’est rien si elle n’est bien remplie. »Cet extrait de lettre est dupliquĂ© sur une affiche et diffusĂ© aux enfants des Ă©coles en 1919. A ses dĂ©fenseurs, la France reconnaissante, offert par l'union des grandes associations françaises. 2 aoĂ»t 1914-1919, cinq ans aprĂšs ! Carte postale A nos maĂźtres, qui, par milliers, nous ont donnĂ© l'Exemple suprĂȘme en tombant au Champ d'Honneur pour la Victoire du Droit et de la sĂ©rie des cartes-sonnets illustrĂ©es de la Cigalia, Paris. L'idĂ©al moral de nos maĂźtres. A la mĂ©moire des maĂźtres et des Ă©lĂšves de l'enseignement public morts pour la France. Image 19x27 Ce que serait devenue l'Ă©cole si les allemands n'avaient pas Ă©tĂ© vaincus AprĂšs 1916, une usure se produit. L'absentĂ©isme est frĂ©quent Ă  l'Ă©cole, en l'absence des pĂšres les familles ont besoin des enfants pour travailler. La guerre se prolonge et s'installe au quotidien, avec son lot de deuils et de souffrances. Les lettres des soldats du front parviennent aux familles avec un discours sensiblement diffĂ©rent. Parents, enfants et enseignants se dĂ©tournent de ce "bourrage de crĂąne". La place de la guerre dans les enseignements diminue et les apprentissages traditionnels retrouvent leurs droits. Souvenir de la Grande Guerre, offert par la ville de Paris aux Ă©lĂšves des Ă©coles, le 1er dĂ©cembre 1918. A Meunier Gilbert. CPA, Bombardement de Reims. Les Ă©coles souterraines - Ecole Dubail 210 Ă©lĂšves. - Le petit Ă©colier de Reims, Les livres roses pour la jeunesse, Librairie Larousse, 1918. Les emprunts de la dĂ©fense nationaleDans les Ă©coles, pendant la seconde quinzaine d'octobre, les exercices scolaires servent Ă  dĂ©montrer l'importance du grand devoir que la Patrie demande Ă  ses enfants. Lectures, dictĂ©es, rĂ©dactions, problĂšmes d'arithmĂ©tique, deviennent le moyen d'expliquer la nĂ©cessitĂ© de l'emprunt, son mĂ©canisme, ses avantages. Partout nos maĂźtres font apprendre aux Ă©coliers "l'Appel aux français", une page ardente du discours que le 14 septembre 1916, M. Ribot, ministre des finances, prononça Ă  la chambre des dĂ©putĂ©s...Les images de Rabier, d'Hansi surtout, rĂ©pandues par millions, ont rendu les leçons agrĂ©ables et faciles. Le maĂźtre en commente le texte, en dĂ©veloppe la lĂ©gende. Les rapports de nos inspecteurs d'AcadĂ©mie signalent en particulier l'heureux effet de l'affiche de Bernard Naudin, et de celle d'Abel Faivre oĂč un jeune poilu, la flamme aux yeux, clame sa foi dans la victoire. "Souscrivez... on les aura!"Les Ă©coles en 1914-1917, Louis Lumet, 1917 Certificat donnĂ© aux Ă©lĂšves qui participent Ă  la souscription des Ă©coles pour les Emprunts de la DĂ©fense Nationale Le mois de l'or dans les Ă©coles, offert par l'Inspecteur d'AcadĂ©mie du Loiret Ă  un Ă©colier. La campagne de l'orDĂšs le dĂ©but de la guerre, la Banque de France, a fait tous ses efforts pour augmenter son Ă©norme encaisse mĂ©tallique. Accroitre ces prodigieuses rĂ©serves, c'est accroitre son crĂ©dit et par lĂ  mĂȘme le crĂ©dit du son appel, des ComitĂ©s se sont organisĂ©s sur tous les points du territoire, et ce sont encore les maĂźtres de l'Enseignement qui ont Ă©tĂ© les meilleurs ouvriers de cette propagande nationale. GrĂące Ă  eux, nul n'ignore aujourd'hui le rĂŽle immense de l'or dans la dĂ©fense de la patrie. " Plus d'or et moins de sang", a-t-on dit avec raison. Parce qu'il est la seule monnaie internationale, il permet d'acheter Ă  l'Ă©tranger les matiĂšres premiĂšres qui nous manquent, il dĂ©veloppe la puissance de notre outillage et de nos armements et mĂ©nage ainsi le sang prĂ©cieux de nos soldats.Les Ă©coles en 1914-1917, Louis Lumet, 1917 L'Ă©cole pour l'Ă©coleC'est GeneviĂšve Coulon qui fonde aprĂšs la guerre le comitĂ© "L'Ă©cole pour l'Ă©cole", oeuvre d'entr'aide scolaire pour les enfants des rĂ©gions prĂ©sidente du ComitĂ© "L'Ă©cole pour l'Ă©cole", Ă©crit le 19 octobre 1919 aux Inspecteurs d'acadĂ©mie "Notre Ɠuvre ne vous est certainement pas inconnue car elle a reçu la haute approbation de M. le Ministre de l'Instruction publique et elle est patronnĂ©e par les directeurs Bellan et Ɠuvre a pour but de faire adopter les Ă©coles dĂ©vastĂ©es dont la dĂ©tresse est affreuse par les Ă©coles de l'arriĂšre qui n'ont pas souffert des douleurs de l'invasion,Notre intention n'est pas de nous substituer Ă  l'Etat, mais de remplacer jusqu'Ă  leur relĂšvement les caisses des Ă©coles et les municipalitĂ©s ruinĂ©es qui ne peuvent rien faire pour leurs voudrions que chaque Ă©cole dĂ©vastĂ©e eĂ»t une Ă©cole-marraine qui lui enverrait les fournitures scolaires livres, cahiers, ardoises, etc
, lesquelles font complĂštement dĂ©faut, et qui donneraient aussi un rĂ©confort moral Ă  ces malheureux Ă©prouvĂ©s qui se croient un peu dĂ©sirerions Ă©galement que des vĂȘtements chauds fussent distribuĂ©s aux enfants anĂ©miĂ©s par de longues souffrances et dont la plupart, au dire du docteur Calmet, sont menacĂ©s de tuberculose... - Carte de France politique, dressĂ©e par J. Forest, gĂ©ographe officiel de l'Instruction Ă  une Ă©cole par le comitĂ© "L'Ă©cole pour l'Ă©cole". CPA, La grande Guerre en Champagne Argonne-Meuse mairie et Ă©cole en ruine. Les maĂźtres d'Ă©coles affrontent avec courage le champ de bataille, beaucoup y tombent. Sur 35000 instituteurs mobilisĂ©s, plus de 8000 sont est signĂ© le 11 novembre le retour de l'Alsace-Lorraine Ă  la France, mais la lĂ©gislation scolaire antĂ©rieure et le rĂ©gime concordataire y sont guerreLe patriotisme dĂ©lirant connaĂźt un regain aprĂšs l'armistice de 1918. Les enfants participent activement aux commĂ©morations et Ă  l'Ă©dification des monuments aux morts. TĂ©lĂ©gramme adressĂ© par le Ministre de l'Instruction publique aux PrĂ©fets, en aoĂ»t 1914."Les instituteurs qui ne sont pas appelĂ©s sous les drapeaux n'hĂ©siteront pas Ă  faire au pays le sacrifice de leurs vacances. Ils resteront Ă  leur poste jusqu'Ă  la fin de la crise. Ils offriront leur concours aux autoritĂ©s civiles et militaires. Tout citoyen trouvera prĂšs d'eux des conseils, tout pĂšre de famille du rĂ©confort. Ils auront soin de mettre la population en garde contre les fausses nouvelles, lui rappelant que seules les dĂ©pĂȘches officielles mĂ©ritent crĂ©ance. Ils donneront dans chaque commune l'exemple du sang-froid et du zĂšle patriotique, comme leurs collĂšgues plus jeunes donneront dans chaque rĂ©giment l'exemple de l'hĂ©roĂŻsme." La guerre 14-183 aoĂ»t 1914 l'Allemagne dĂ©clare la guerre Ă  la France."L'Union SacrĂ©e" permet la reconstitution ou le retour de nombreuses 30 septembre 1914, Ă  la veille de la rentrĂ©e scolaire, le ministre de l'Instruction publique et des beaux-arts, Albert Sarraut, Ă©crit aux recteurs d'acadĂ©mie Je dĂ©sire que le jour de la rentrĂ©e, dans chaque classe, la premiĂšre parole du maĂźtre aux Ă©lĂšves hausse le cƓur vers la patrie, et que sa premiĂšre leçon honore la lutte sacrĂ©e oĂč nos armĂ©es sont les Ă©coliers français sont impliquĂ©s dans la guerre. La cocarde du souvenirDĂ©but 1916, sous le haut patronage de Monsieur PoincarĂ©, PrĂ©sident de la RĂ©publique, une nouvelle Ɠuvre de solidaritĂ© nationale est constituĂ©e sous le titre de " LA COCARDE DU SOUVENIR" dont le siĂšge est Ă  Paris. L'Ɠuvre se dĂ©finit par la reconnaissance des tombes militaires et marins morts pour la tombes hĂątivement creusĂ©es pendant la fiĂšvre d’une bataille, les unes marquĂ©es d’une croix, les autres d’une simple pierre ou d’une branche d'arbre, elles portent, tantĂŽt des inscriptions sommaires, tantĂŽt un signe fragile. Mais le temps passe et la pluie efface ». Les lettres mal formĂ©es deviennent illisibles peu Ă  de l'Ɠuvre consiste Ă  fixer de maniĂšre indĂ©lĂ©bile, sur une cocarde aux couleurs de la Patrie, les quelques indications qui figurent sur les tombes de nos soldats jusqu'au jour oĂč les leurs pourront venir leur rendre les suprĂȘmes devoirs. Pour accomplir cette tĂąche, l'Ɠuvre a besoin du concours de tous. Chacun peut participer dans la mesure de ses moyens, et reçoit avec reconnaissance toutes les offrandes, mĂȘme les plus modestes. - Ecole Marthe Corneille Ă  Rouen ADSM 1T2392 Correspondance avec des soldats "filleuls" de l'Ă©cole ; envois de colis et de vĂȘtements sont rĂ©parĂ©s et transformĂ©s et sont distribuĂ©s au dĂ©but au Consulat de Belgique pour les rĂ©fugiĂ©s français et belges, puis aux pauvres de l'Ă©cole et aux soldats logĂ©s dans l'Ă©cole et au front. Jeanne Suraud, institutrice Ă  Vindelle, raconte 
1er aoĂ»t 1914, dĂ©part de l’ assure le service, devient secrĂ©taire de mairie, offre son aide Ă  la municipalitĂ©, Ă  scolaires. L’institutrice assure seule le service d’octobre 1914 Ă  janvier 1915, puis une jeune intĂ©rimaire vient l’aider. L’institutrice fait faire des tricots pour les soldats, achĂšte la laine, quĂȘte pour avoir l’argent nĂ©cessaire, enrĂŽle pour le travail Ă©lĂšves, jeunes filles et mamans de la localitĂ©. Elle garde les enfants aussi souvent que les parents le dĂ©sirent. En classe la frĂ©quentation continue Ă  ĂȘtre bonne ; mais les petits garçons quittent plus tĂŽt l’école qu’ils n’en avaient l’habitude, parce qu’ils rendent des services aux champs. Les enfants prennent part et font eux-mĂȘmes les quĂȘtes pour les journĂ©es organisĂ©es et prennent part aux Ɠuvres qui leur sont accessibles. En 1914 et 1915 leurs offrandes Ă©taient spontanĂ©es et assez abondantes. Mais depuis elles sont bien plus modiques. Ce n’est pas indiffĂ©rence ni Ă©goĂŻsme mais les peines dans chaque famille sont devenues plus vives, on souffre de la vie chĂšre, tout cela explique la modicitĂ© des offrandes Ă  l’époque et les rĂ©fugiĂ©s. Les enfants Belges sont traitĂ©s par leurs petits camarades français sur le pied d’égalitĂ©. Ils jouent gaiement avec eux, ils les font causer. Il n’y a aucune distinction entre les uns et les et le souvenir Un tableau commĂ©moratif des morts pour la patrie contenant les noms des anciens Ă©lĂšves a Ă©tĂ© affichĂ© et souvent les enfants s’inclinent en passant NoĂ«l du soldat – 1914. Une somme de 20 f 90 c a Ă©tĂ© recueillie, 21 f ont Ă©tĂ© envoyĂ©s pour cette tricot. Le relevĂ© du travail fait a Ă©tĂ© mentionnĂ© dans une fiche spĂ©ciale qui porte linge du blessĂ© en nature 680 f, en espĂšces 385 f. Total 1065 f. Estimation en dessous de la valeur rĂ©elle. Tricot en nature 266 journĂ©es. Le dĂ©tail des collectes faites a Ă©tĂ© fourni sur une fiche spĂ©ciale dont le total peut se rĂ©sumer ainsi secours national 180 f pris par le Conseil municipal sur les fĂȘtes publiques – JournĂ©e du 75 80 f ; journĂ©e serbe , 23 f ; journĂ©e du poilu 68 f ; journĂ©e belge 80 f ; les orphelins de guerre 80 f, offre par les enfants de l’argent de leurs levĂ©es de prix ; les Ă©prouvĂ©s 13 f ; la ligue des enfants de France 9 f ; ambulances automobiles 80 f, don du Conseil municipal. Total gĂ©nĂ©ral de ces diffĂ©rentes journĂ©es plus de 500 le 25 septembre 1917. L’Accueil françaisLe 23 fĂ©vrier 1915, un avis paraĂźt dans le journal La France du Nord annonçant la crĂ©ation de l’Accueil français par la FĂ©dĂ©ration des Amicales d’instituteurs et institutrices de France et des Colonies Avis aux familles de la rĂ©gion du Nord rĂ©fugiĂ©es dans diverses rĂ©gions de FranceNous informons nos malheureux compatriotes du Nord et du Pas-de-Calais qui ont dĂ» Ă©vacuer les localitĂ©s envahies, que la FĂ©dĂ©ration des Amicales d’instituteurs et institutrices de France et des colonies vient de fonder Ă  leur intention L’Accueil Ɠuvre, qui fonctionne sous le haut patronage de M. le Ministre de l’Instruction publique, a pour but de recueillir et de placer gratuitement, pendant la durĂ©e de la guerre, les enfants des rĂ©fugiĂ©s belges et enfants d’ñge scolaire de 2 Ă  13 ans sont placĂ©s dans des familles habitant les rĂ©gions Ă©loignĂ©es des hostilitĂ©s ; ils y seront nourris et soignĂ©s gratuitement aussi longtemps qu’il le faudra, comme s’ils Ă©taient rĂ©ellement de la parents peuvent ĂȘtre assurĂ©s que ces placements prĂ©sentent toutes les garanties dĂ©sirables au point de vue de la tranquillitĂ©, de la moralitĂ© et du bien-ĂȘtre ; ils sont d’ailleurs effectuĂ©s sous la surveillance directe des instituteurs et de l’Accueil français permettra ainsi aux chefs de famille de pouvoir se livrer Ă  certaines occupations sans avoir du souci au sujet de leurs enfants qui seront soigneusement gardĂ©s pendant toute la durĂ©e de la guerre ou jusqu’à ce qu’ils soient rĂ©clamĂ©s pour leurs comitĂ© a dĂ©jĂ  reçu, de toutes les rĂ©gions, plus de trente mille demandes d’enfants. Les familles dĂ©sireuses de profiter des avantages qui leur sont offerts devront s’adresser soit au prĂ©sident de l’Amicale du dĂ©partement oĂč elles sont rĂ©fugiĂ©es ; soit Ă  Me Mauger, "ƒuvre de l’Accueil français", FĂ©dĂ©ration des Amicales, 73, rue Notre-Dame de Nazareth, Paris, 11e, en indiquant la rĂ©gion prĂ©fĂ©rĂ©e pour le placement de leurs enfants. Les instituteurs et institutrices de chaque commune se feront un devoir de les aider dans leurs le PrĂ©fet du Pas-de-Calais a bien voulu accorder son bienveillant appui Ă  l’Ɠuvre humanitaire de la FĂ©dĂ©ration des Amicales. Nous lui en adressons nos plus vifs prĂ©sident de l’Amicale du Nord DARTUSLe prĂ©sident de l’Amicale du Pas-de-Calais L. LEDOUX Aux enfants de france, Ă©dition de la FĂ©dĂ©ration des amicales d'institutrices et d'instituteurs publics, vendue au bĂ©nĂ©fice de l'Accueil Nos instituteurs soldats font la classe en français aux petits alsaciensLa reconquĂȘte de l’Alsace-Lorraine s’affiche comme le principal but de guerre territoires ayant retrouvĂ© la France dĂšs aoĂ»t 1914, obtiennent un retour d’un enseignement en français effectuĂ© par des militaires ou des instituteurs sous les drapeaux. Le Petit Journal du 29 novembre 1914. En Alsace, nos instituteurs soldats font la classe en français aux petits la Schul und Gemeinhaus maison d'Ă©cole et mairie, les petits alsaciens, en leurs beaux habits du dimanche, venaient de se rĂ©unir. Ils s'installĂšrent aux pupitres. Quelques parents restaient debout dans le fond de la salle. Un brouhaha fait de surprise et d'impatience accueillit le est-il ce vieux magister allemand, Ă  barbe rousse et Ă  lunettes, rogue, pĂ©dant, la schlague en main, image caricaturale de la Kultur germanique, dont Hansi s'est fait l'historiographe cruel ? C'Ă©tait un sous-officier, un sous-officier en tenue qui grimpait dans la haute visage rayonnant, trapu, dĂ©cidĂ©, blond, les prunelles bleues un vrai fils d'alsace, pardieu ! Il s'adressa en patois Ă  ses Ă©lĂšves et aux parents ; tous Ă©clatĂšrent de rire. Et cette premiĂšre leçon n'eut qu'un thĂšme, une phrase d'abord parlĂ©e, qu'Ă  tour de rĂŽle sur le tableau noir, puis sur les cahiers les enfants inscrivaient "La France est notre patrie. Vive la France !" CPA La grande Guerre 1914-15. L'Alsace reconquise - A Massevaux - Nos officiers assistent Ă  la premiĂšre classe de français. Les instituteurs hĂ©roĂŻques, Les livres roses pour la jeunesse, Librairie Larousse,1915. CPA Guerre europĂ©enne en Hte-Alsace la rĂ©crĂ©ation d'une Ă©cole alsacienne, l'instituteur allemand et le nouvel instituteur français en uniforme sont au milieu de leurs Ă©lĂšves novembre 1914. - L'illustration 1915 les Ă©coliers Participation des Ă©coles aux oeuvres nĂ©es de la guerreDes journĂ©es nationales voire dĂ©partementales sont organisĂ©es afin de rĂ©colter des fonds pour la dĂ©fense nationale et pour les Ɠuvres de guerre. C’est le cas notamment des journĂ©es des solidaritĂ© est Ă©galement encouragĂ©e par les municipalitĂ©s qui crĂ©ent de nombreuses Ɠuvres Ă  destination des blessĂ©s, des rapatriĂ©s, des prisonniers
Les cercles du soldat se dĂ©veloppent Ă©galement, ils sont des lieux d’accueil et de convivialitĂ© pour les soldats blessĂ©s ou en permission. Ils se rencontrent ainsi pour jouer aux cartes, faire de la lecture, assister Ă  des spectacles
La mobilisation s’effectue ainsi Ă  l’arriĂšre Ă  travers la participation des civils Ă  ces multiples Ɠuvres de guerre. Quelques ƒuvres nĂ©es de la guerre - Loterie au profit de l'Ɠuvre des JournĂ©e des JournĂ©e du poilu- Cercle du Accueil français- Emprunt de la dĂ©fense nationale- ƒuvre des prisonniers de journĂ©e des tuberculeux- Cocarde du souvenir...

LECLOCHER : 1623.. Sur la chapelle elle-mĂȘme, c'est en haut du clocher que l'on peut lire la date de 1623 sur le linteau de la chambre des cloches. Je lis l'inscription Y. PLOU / SENEC . Ma lecture, proposĂ©e dĂšs 2012 sur mon blog mais nĂ©gligĂ©e, a Ă©tĂ© confirmĂ©e en 2017 lorsque Guy Leclerc a pu accĂ©der au clocher (il a alors "dĂ©couvert" "Y. Plouzenec 1623" et non "Lagadec
PubliĂ© le 08/11/2014 Ă  0349 Le Verdier a payĂ© un lourd tribut Ă  la guerre de 14-18, comme tous les villages agricoles du pays. Au moment de la mobilisation, 82 jeunes hommes entre 19 et 45 ans sont partis au front, 21 n'en sont pas revenus. La commune comptait environ 400 habitants, ce qui montre la saignĂ©e. La municipalitĂ© a dĂ©cidĂ© de commĂ©morer cette page de l'histoire communale dans un esprit de paix et non en exaltation du conflit. Le rĂ©sultat en est une belle exposition, qui a nĂ©cessitĂ© un important travail de collecte de documents et d'archives. Les lettres des soldats portent tĂ©moignage des craintes et des espĂ©rances, de la vie au quotidien, dans la boue de la Somme, dans le froid de l'hiver, la peur dans la mitraille, l'inquiĂ©tude pour l'Ă©pouse au village et pour les rĂ©coltes Ă  rentrer. Le village au cƓur Le lien avec Le Verdier n'Ă©tait jamais rompu, la ferme, le village, les camarades restĂ©s Ă  l'arriĂšre Ă©taient toujours prĂ©sents dans les pensĂ©es et les insomnies. Il revient rĂ©guliĂšrement Ă  travers les lettres et les colis. La thĂ©matique de l'exposition suit la chronologie l'entrĂ©e en guerre et la mobilisation, la vie quotidienne dans les tranchĂ©es, correspondances et marraines de guerre, la vie au village, le bilan de la guerre. L'inauguration aura lieu dimanche 9 novembre, Ă  10 h 30, aprĂšs la commĂ©moration au monument aux morts. L'exposition sera ouverte au public le mardi 11 novembre, les samedis 15, 22, 29 novembre et 6 dĂ©cembre de 14 h 30 Ă  17h. Les organisateurs n'ont pas oubliĂ© les enfants, avec une exposition Ă  hauteur du regard». Ils pourront entendre sonner le tocsin, feuilleter un album de coloriage de 1914, toucher des casques de poilus, comprendre une affiche envoyĂ©e dans les Ă©coles Ă  la gloire de Jean Corentin Carré» et rĂ©flĂ©chir Ă  la paix toujours Ă  prĂ©server ou reconstruire.
AGENDA IL SE PASSE TOUJOURS QUELQUE CHOSE À BESSAN. Retrouvez ci-dessous les principales animations ou rendez-vous bessanais de l’étĂ©. Lire la suite.

Bienvenue sur la boutique des Unes et photos mythiques du journal l’Equipe, opĂ©rĂ©e par ArtPhotoLimited. Vous trouvez toutes les Unes de l’Equipe depuis 1900, y compris les Unes les plus cĂ©lĂšbres comme celle du 13 juillet 1998 Pour l’éternitĂ© », du 16 juillet 2018 Un bonheur Ă©ternel », du 27 mai 1993 Le jour de gloire » ou encore du 25 mars 2016 Il Ă©tait le jeu ». Chaque Une est disponible en 3 Ă  4 formats du format 21x29,7 cm jusqu’au format 80x60 cm pour les Unes parues aprĂšs 2004 et avec ou sans encadrement. Tous les jours, la Une de l’équipe du jour est ajoutĂ©e Ă  la dĂ©couvrir d’autres produits du journal l’Équipe, vous pouvez visiter

LaprĂ©sence de l’ambassadeur de Slovaquie (ci-dessous) le 30 janvier 2019 aux obsĂšques de Jean Boyer en est la plus grande encadrent un portique dĂ©corĂ© de colonnes corinthiennes soutenant un fronton triangulaire avec une inscription latine Ă  la gloire de JĂ©sus et de la Vierge. Au-dessus un autre fronton triangulaire est flanquĂ© de deux volutes comme
Du 1er au 10 juillet 2022 Édito Notre Histoire Sophie Mirouze et Arnaud Dumatin dĂ©lĂ©guĂ©s gĂ©nĂ©raux du Fema Notre histoire, c’est celle d’un festival pluridisciplinaire créé en avril 1973 Ă  La Rochelle. Les RIAC – Rencontres Internationales d’Art Contemporain – furent un Ă©vĂ©nement d’avant-garde invitant des artistes du monde entier dans les domaines de la musique, de la danse, du théùtre et du cinĂ©ma. En 1985, seule la section consacrĂ©e au cinĂ©ma Ă©tait maintenue. Ainsi est nĂ© le Festival CinĂ©ma de La Rochelle, obstinĂ©ment non compĂ©titif, sans palmarĂšs ni jurĂ©s ou demandes d’exclusivitĂ©s, caractĂ©ristiques qui en font aujourd’hui un festival unique. À sa tĂȘte jusqu’en 2001, Jean-Loup Passek
 Lire la suite Affiche L’affiche du 50e festival est un Ɠil. MagnĂ©tique et inquiĂ©tant, cet Ɠil, qui sĂ©duit et qui trouble, qui envoĂ»te le spectateur des salles obscures, est celui d’Alain Delon dans Plein Soleil oĂč le jeune acteur français fait une entrĂ©e triomphale dans le palais des artifices, des illusions et des mirages qu’est le cinĂ©ma cĂ©lĂ©brĂ©, comme chaque annĂ©e, Ă  La Rochelle. » Stanislas Bouvier TĂ©lĂ©charger JPG PDF Aftermovie RĂ©alisation — Corentin Leblanc Images — ClĂ©ment Colliaux, Juliette Gadenne, Emma Morel, Corentin Leblanc, Yves SalaĂŒn, Philippe Lebruman Musique — Institut Arnaud Dumatin, Emmanuel Mario, Nina Savary Programmation Liste des films Calendrier Galerie photo Galerie vidĂ©o Programme Catalogue TĂ©lĂ©charger au format pdf Textes Sortir de l'ombre , Yann Dedet Jiƙí Brdečka 1917-1982 , Xavier Kawa-Topor Andrey Koulev, Chasseur de cerf-volant , Theodore Ushev Brad Pitt, la revanche d'un blond , Adrien DĂ©nouette Quelques moments du cinĂ©ma portugais , Bernard Eisenschitz Conversation autour du cinĂ©ma de Binka Zhelyazkova , entre Yoana Pavlova Le cinĂ©ma de Pier Paolo Pasolini , Roberto Chiesi L’espĂ©rance est violente , HervĂ© Joubert-Laurencin Audrey Hepburn, pour l'Ă©ternitĂ© , Pierre Charpilloz Ennio Morricone, gĂ©nie de tous les contraires , StĂ©phane Lerouge Le nouveau cinĂ©ma ukrainien , Anthelme Vidaud JonĂĄs Trueba, les temps du possible , Marcos Uzal Joanna Hogg Naissance d’une cinĂ©aste , Judith Revault d’Allonnes Un cas sans prĂ©cĂ©dent , Denitza Bantcheva Bande-annonce Archives — Bernadette Lafont, John Boorman, Jean-Loup Passek, Jacques Doillon, Michel Piccoli, AgnĂšs Varda, Michel Legrand, Mathieu Amalric, Prune Engler, Elia Suleiman RĂ©alisation — Sophie Mirouze, Sylvie Pras, Arnaud Dumatin Montage — Philippe Lebruman Musique — Florencia Di Concilio Extraits — Fonds Landy / FAR – Fonds Audiovisuel de Recherche, Remerciements Ă  Claudie Landy ClĂ©o de 5 Ă  8 1961 AgnĂšs Varda, Remerciements Ă  CinĂ©-Tamaris Le Fema en AccrĂ©ditations professionnelles TĂ©lĂ©chargements — Logos 50Ăšme Ă©dition — Affiche JPG — Affiche PDF — Kit de communication — Dossier de presse — Catalogue — Programme — Calendrier — Programme enfants — Liste des films Le Fema des enfants En 2022, le festival vous propose une vaste programmation dĂ©diĂ©e aux enfants, des tout-petits aux plus grands, en partenariat avec Benshi. Les enfants sont invitĂ©s Ă  dĂ©couvrir diffĂ©rentes techniques d’animation Ă  travers des films autour des animaux et de la nature, oĂč se croisent hiboux, tortues, castors, tigres, asticots, et autres drĂŽles de petites bĂȘtes, mais aussi des trĂ©sors d’animation venus d’Estonie et de belles avant-premiĂšres. 3 sĂ©ances par jour, tous les jours, pour tous les Ăąges. Certaines sĂ©ances sont suivies d’une animation. À l’issue de chaque sĂ©ance, un goĂ»ter est offert aux enfants par Jardin Bio de LÉA Nature pour un moment de convivialitĂ©. — Retrouvez ici le programme de l’édition 2022 — Toutes les informations sur le Fema des enfants Jeunes cinĂ©philes Revue de presse Concours de la jeune critique
MusĂ©edes Beaux-Arts : Inauguration de l'exposition : "De Vouet Ă  Boucher, au coeur de la collection Motais de Narbonne" (photo : Olivia Voisin, directrice des musĂ©es d'OrlĂ©ans, et Guy et HĂ©lĂ©na Motais de Narbonne - Francesco Cairo: David tenant la tĂȘte de Goliath - Gregorio de Ferrarri: Le Repos pendant la fuite en Egypte - Don au musĂ©e des
A dĂ©couvrir ici. Créée en 1995 par le PĂšre Hubert LeliĂšvre, alors aumĂŽnier de l'hĂŽpital romain des malades du Sida voir son tĂ©moignage, la FraternitĂ© de PriĂšre l'Evangile de la Vie est une rĂ©ponse Ă  l'appel du Serviteur de Dieu Jean Paul II d’élever vers Dieu une priĂšre urgente, d’un rĂ©veil des consciences, d’une formation, d’une prĂ©sence de charitĂ© audacieuse et inventive au service de la vie, depuis sa conception jusqu’à son terme naturel et son entrĂ©e dans la Gloire. Les paroles de l’appel du Pape Jean Paul II rĂ©sonnent encore "une grande priĂšre pour la vie, qui parcourt le monde entier, est une urgence" Evangelium Vitae,100 Un engagement de priĂšre d'une dizaine du chapelet chaque jour, est proposĂ© Ă  tous ceux qui veulent rĂ©pondre Ă  cet appel. On peut aussi y ajouter le jeĂ»ne ou tout autre proposition permettant de s'engager dans cette "contemplaction" au service de la Vie et de la Famille, demandĂ©e par Jean Paul II. Cet engagement est renouvelable chaque annĂ©e. De 2000 Ă  2004, un premier lieu est confiĂ© par l’Eglise Ă  l’Evangile de la Vie. Puis, sur la demande de Monseigneur Jean-Pierre Cattenoz, depuis l’automne 2008, la Famille Missionnaire l’Evangile de la Vie poursuit sa prĂ©sence de priĂšre, d’annonce, de contemplation et de service de l’Evangile de la Vie et de la Famille, dans l’ancien couvent du saint Sacrement, Ă  BollĂšne.
Affiches(1) Réalisateur. Jean-Pierre Améris. Les Folies fermiÚres (2021), Profession du pÚre (2019), Je vais mieux (2017) Actualités. 27 octobre 2021. 29e édition du French Film Festival UK. Voir toutes les actualités liées à la fiche. Sélections (4) Tapis Rouge, Festival du film français (Pays-Bas, 2021) Sélection. Sélection officielle . Festival international
Texte intĂ©gral Les hommes ont repris leur place Ă  la maison et dans les champs, un peu surpris des changements intervenus ici et lĂ  [...]. Ceux dont la femme a eu la charge de tout pendant quatre ans ont plus de mal Ă  reprendre le train d’avant. Il leur faut s'imposer de nouveau Ă  leur place. Et la femme a pris de telles habitudes, a tellement peinĂ© nuit et jour qu'elle abandonne difficilement ses prĂ©rogatives. Quelques hĂ©ros couverts de mĂ©dailles n'arriveront plus jamais Ă  commander. Il est vrai que nous avons des femmes fortes, c'est bien connu ».Pierre Jakez HĂ©lias, Le cheval d'orgueil. MĂ©moires d'un breton du pays bigouden, Plon, 1975, p. 64. La guerre qui exalte les valeurs viriles et opĂšre une sĂ©paration radicale des hommes et des femmes ne me paraĂźt pas favorable Ă  une Ă©volution des rĂŽles sexuels ».Françoise ThĂ©baud, La femme au temps de la guerre de 14, Stock, 1986, p. 299. 1Cette divergence d'apprĂ©ciation quant au rĂŽle de 14-18 sur l'Ă©volution de la condition fĂ©minine, et donc du rapport entre les sexes, tĂ©moigne des remises en cause et des progrĂšs de l'historiographie. Elle illustre aussi l'Ă©cart entre la mĂ©moire qui utilise le passĂ© et l'histoire qui cherche Ă  le comprendre. 1 Anne Kerhuel, Les Bretonnes avaient de l'avance » dans Le Monde, 30 novembre 1978, p. 4 la f ... 2En 1975, le mĂ©morialiste Pierre Jakez HĂ©lias reconstruit un monde perdu alors que la cause des femmes et le renouveau rĂ©gionaliste s'affirment. Il est d'ailleurs remarquable que dans les annĂ©es 1970 et 1980 plusieurs auteurs s'efforcent de montrer une avance » des Bretonnes dans des Ă©crits qui mettent en exergue les spĂ©cificitĂ©s rĂ©gionales1 Cette double interrogation sur les rapports entre la mĂ©moire et l'histoire, entre l'Ă©volution gĂ©nĂ©rale et l'Ă©volution rĂ©gionale, sous-tend cette Ă©tude sur le rĂŽle de la guerre de 14- 18 dans les reprĂ©sentations du genre en Bretagne et Ă  propos de la Bretagne. C'est Ă  partir de supports iconographiques et de discours porteurs des stĂ©rĂ©otypes les plus courants que je tenterai d'analyser les reprĂ©sentations du masculin et du fĂ©minin concernant la Bretagne avant, pendant et aprĂšs la Grande Guerre. La Bretagne d'avant 1914,des reprĂ©sentations fĂ©minines dominantes 2 Daniel Imbert, L'HĂŽtel de Ville de Paris genĂšse rĂ©publicaine d'un grand dĂ©cor », dans Le triom ... 3 Philippe Le Stum, La Bretagne dans l'affiche touristique. 1880-1935 », dans Cahiers de l'Iroise, ... 3En 1888, le conseil municipal de Paris lance un concours pour la dĂ©coration de l'HĂŽtel de Ville. Pour la salle des fĂȘtes, des scĂšnes allĂ©goriques sont imposĂ©es. Le peintre François Ehrmann propose, parmi d'autres esquisses, une reprĂ©sentation de la Bretagne sous la forme d'une femme en coiffe tenant un gouvernail. Son projet est retenu et fait l'objet d'une commande en 18912. Cette image est emblĂ©matique d'une certaine perception de la Bretagne qui donne Ă  la femme une place centrale. Elle prend appui sur la survalorisation de la Basse-Bretagne3 et le rĂŽle attribuĂ© aux femmes de marins. En 1907, Camille Vallaux Ă©crit dans un livre de gĂ©ographie 4 Camille Vallaux, La Basse-Bretagne. Étude de gĂ©ographie humaine, Éd. CornĂ©ly et Cie, 1907, p. 71. Dans la maison du marin, la femme gouverne. Il ne peut en ĂȘtre autrement car le marin-paysan possĂšde Ă  terre des intĂ©rĂȘts qu'il ne peut surveiller lui-mĂȘme. Sa maison, sa vache, son champ de choux et de pommes de terre rĂ©clament des soins aussi importants que ceux de la barque et du filet. La femme bĂ©nĂ©ficie de la direction Ă©conomique qui lui est confĂ©rĂ©e ; aux nombreuses absences de son mari, elle doit aussi une libertĂ© d'allure, un quant Ă  soi trĂšs accentuĂ©. Cette domination de la femme se vĂ©rifie aisĂ©ment dans les districts oĂč les marins font nombre [...]. D'Ă©conomique, la domination de la femme dans la maison du pĂȘcheur devient morale par une transition naturelle. La femme compte par ses conseils autant que par ses travaux. Rien ne se fait sans elle, tout se fait par elle4 ». 5 L'Illustration. 24 aoĂ»t 1904, n° 3052, p. 129. 6 Ibidem, 11 aoĂ»t 1906, n° 3311, p. 91. 4Cette focalisation sur la place de la femme, par les observateurs de la Bretagne Ă  la Belle Époque, est confirmĂ©e par l'Ă©tude de L'Illustration. De 1900 Ă  1914 cette revue, destinĂ©e Ă  un lectorat français aisĂ©, publie 77 documents iconographiques concernant la Bretagne. Sur 69 d'entre eux des femmes sont figurĂ©es, trĂšs souvent sans les hommes. Dans 64 cas, elles portent un costume traditionnel. La rĂ©partition thĂ©matique dessine les contours d'un systĂšme de reprĂ©sentations. Les photographies et les dessins de femmes participant Ă  des pardons dominent 17 occurrences et sont rĂ©currents 1901, 1905, 1911, 1914. La revue voit dans cette pratique religieuse un tĂ©moignage d'archaĂŻsme Il [le pardon] reste au dĂ©but du xxe siĂšcle en pleine activitĂ© de civilisation, l'Ă©vocation la plus Ă©tonnante des Ăąges disparus [...]. Tout concourt Ă  lui donner ce caractĂšre de flagrant anachronisme5 ». Le second thĂšme le plus reprĂ©sentĂ© est celui de la dĂ©fense de l'Église catholique par les femmes contre l'État laĂŻque lutte contre l'expulsion des congrĂ©gations en 1902 11 documents, contre les inventaires en 1906 et 1907 2. La Bretonne incarne ainsi, dans son apparence et dans ses actes, la gardienne des traditions et de la foi. On peut noter que, quand L'Illustration propose des images de femmes en Bretagne Ă©chappant Ă  ce registre convenu, elle met en scĂšne des Parisiennes, par exemple Ă  Dinard en 1906 Ă  l'heure du bain6 ». 7 Jean-François Botrel, La Paimpolaise histoire d'une chanson 1895-1995 », dans Le Pays de Din ... 5Les deux stĂ©rĂ©otypes fĂ©minins les plus connus avant 1914 participent aussi de ce systĂšme de reprĂ©sentations. En 1895, ThĂ©odore Botrel compose La Paimpolaise en empruntant largement Ă  PĂȘcheur d'Islande de Pierre Loti. La chanson connaĂźt un succĂšs trĂšs rapide Ă  Paris, puis en Bretagne mĂȘme oĂč il semble bien s'ĂȘtre produit une forme d'adhĂ©sion identitaire7 ». La femme qui attend au pays breton » incarne la fidĂ©litĂ© Ă  l'homme mais aussi au pays et Ă  la religion. Cette fonction de la femme qui reste, La Paimpolaise, est aussi largement celle de la femme qui part, BĂ©cassine. En crĂ©ant en 1905 pour les jeunes lectrices de La Semaine de Suzette le personnage de la petite bonne Ă  tout faire » bretonne placĂ©e Ă  Paris, Jacqueline RiviĂšre et Joseph Porphyre Pinchon cherchent Ă  faire rire leur public enfantin des maladresses et des bĂ©vues commises par BĂ©cassine. Mais ses Aventures sont aussi le reflet de conceptions du monde. Domestique fidĂšle de la marquise de Grand Air dans le faubourg Saint-Germain, la Bretonne est le faire-valoir d'un monde dominĂ© par le conservatisme social dont les valeurs sont l'ordre, l'Ă©conomie, le travail et la religion. Nigaude sĂ»rement, mais sympathique aussi, elle sert Ă  promouvoir ce systĂšme de rĂ©fĂ©rences auquel elle adhĂšre. 6À la veille de la PremiĂšre Guerre mondiale, les clichĂ©s et les stĂ©rĂ©otypes les plus communs sur la Bretagne sont largement fĂ©minins. La femme est souvent reprĂ©sentĂ©e comme celle qui tient le foyer, garde le cap ou tient la barre ; cette premiĂšre image n'en fait pas pour autant un agent de la modernitĂ© car elle est reprĂ©sentĂ©e, aussi et surtout, comme la gardienne d'un monde traditionnel dominĂ© par la religion ou les superstitions. Pendant la guerre, une nationalisation des images du genre 7La guerre change la rĂ©partition et la fonction des images proposĂ©es au lecteur par une presse qui participe Ă  la mobilisation gĂ©nĂ©rale. L'Illustration consacre six articles Ă  la Bretagne entre 1914 et 1918. Tous ont un objet militaire, et seuls des hommes figurent dans l'iconographie qui les illustre. Mais les hommes ne sont pas reprĂ©sentĂ©s dans leur seule activitĂ© guerriĂšre. Leur fonction symbolique s'Ă©largit, supplĂ©e celle des femmes restĂ©es Ă  l'arriĂšre. Ainsi, en juin 1915, la photographie de fusiliers-marins embellissant une tombe dans le cimetiĂšre de Nieuport est prĂ©sentĂ©e comme un transfert d'une activitĂ© fĂ©minine 8 L'Illustration, 26 juin 1915, n° 3773, p. 651. Nos hĂ©roĂŻques Fusiliers-marins apportent dans les Flandres ce culte des tombes qu'ils entretiennent si fidĂšlement dans leur Bretagne. Comme leurs mĂšres seraient allĂ©es chercher pour eux de beaux coquillages Ă  aligner sur leur tombeau, ils ont trouvĂ© dans les ruines des maisons bombardĂ©es de Nieuport des carreaux de faĂŻence avec lesquels ils composent une croix8 ». 9 Ibidem, 3 juillet 1915, n° 3774, p. 1. 10 Ibidem, 26 aoĂ»t 1916, n° 3834 pour Mathurin MĂ©heut, 5 mai 1917, n° 3879 pour Jean-Julien Lemordant 8Les hommes en guerre deviennent les reprĂ©sentants de l'identitĂ© et du talent rĂ©gional tels ces soldats jouant de la bombarde et du biniou9 ou les peintres combattants Mathurin MĂ©heut et Jean-Julien Lemordant mis en avant dans L'Illustration10. 9Les stĂ©rĂ©otypes fĂ©minins d'avant-guerre sont mis au service de la nation dĂ©fendue par les hommes. ThĂ©odore Botrel, engagĂ© volontaire devenu chansonnier des armĂ©es », adapte la version de La Paimpolaise aux circonstances. En 1917, la librairie Larousse publie dans une collection pour la jeunesse les Refrains de guerre de Botrel. La version, rĂ©putĂ©e improvisĂ©e en mars 1917, transforme le pĂȘcheur mĂ©lancolique en protecteur viril de la femme restĂ©e au pays Mais soudain voici que la GuerreNous appelant tous au combat"Le marin pĂȘcheur" de naguĂšreDevient "un col bleu" de l'ÉtatEt le pauvre gĂąs Carte postale patriotique inspirĂ©e par le recueil de Botrel Autour des lits guerre virilise l’homme et rend le militaire plus sĂ©duisant. Page de garde de BĂ©cassine chez les AlliĂ©s, 1918. BĂ©cassine terrasse le boche » mais seulement par hasard et le temps du tournage d'un film. 11 Refrains de guerre de Botrel le chansonnier des armĂ©es, Librairie Larousse, 1917, p. 11. Soupire tout bas Je serais bien mieuxDevant un joli feu d'ajoncMais je dĂ©fends laPaimpolaiseQui m'attend au pays breton11 ». 10Une Ă©tape supplĂ©mentaire est franchie dans une autre version qui masculinise le titre de la chanson et dans laquelle le hĂ©ros place son amour de la France au-dessus de celui de sa Paimpolaise 12 ThĂ©odore Botrel, Le Paimpolais » dans L'Écho des armĂ©es. Chants du Bivouac, novembre 1914, p. 2. J'aime Paimpol et sa falaiseSon Ă©glise et son fin clocherJ'aime encore mieux ma PaimpolaisePlus encore ma France en danger12 ». 13 Louise Bodin 1877-1929 installĂ©e Ă  Rennes en 1898 aprĂšs son mariage avec un professeur de l'Éc ... 11La popularitĂ© du chansonnier incite des Ă©diteurs de cartes postales Ă  mettre en images des adaptations de productions de Botrel, comme les Contes du lit clos, dans lesquelles la femme, sur fond de dĂ©cor breton typique », semble vouĂ©e au repos du guerrier » et Ă  alimenter les fantasmes des Poilus au front. Ce nationalisme outrancier et cette vulgaritĂ© sont insupportables pour la fĂ©ministe socialiste rennaise Louise Bodin13. Elle propose en 1917 un texte Ă  La PensĂ©e Bretonne contre le botrĂ©lisme 14 CitĂ© par Colette Cosnier, La Bolchevique aux bijoux. Louise Bodin, Pierre Horay, 1988, p. 74. Botrel ne pouvait ĂȘtre que Botrel, au cƓur content, content de peu [...]. Il nous suffit d'indiquer le malaise dont nous sommes saisis lorsque nous nous arrĂȘtons Ă  certaines chansons qui ne peuvent que nous ridiculiser, nous abaisser dans l'esprit de notre ennemi. Certaines abominables cartes postales de haine puĂ©rile, de plaisanterie grossiĂšre, qui se sont vendues chez nous, nous ont fait Ă©prouver le mĂȘme malaise et monter au visage le rouge de l'humiliation14 ». 15 Caumery et Pinchon, BĂ©cassine pendant la guerre, Gautier-Languereau, 1915 ; BĂ©cassine chez les All ... 12BĂ©cassine est, elle aussi, convoquĂ©e pour promouvoir le patriotisme. Les trois albums publiĂ©s durant la guerre15 font se succĂ©der les exploits d'AnaĂŻck Labornez, la petite bonne bretonne, promue au rang de modĂšle. Son courage Ă©gale, voire surpasse, celui des hommes dans des circonstances pĂ©rilleuses. Mais cette apparente promotion fĂ©minine connaĂźt des limites. D'une part BĂ©cassine est hĂ©roĂŻque presque malgrĂ© elle, agissant par hasard et par impulsion non par raisonnement ; elle reste, selon l'expression de la marquise de Grand Air, une jeune fille qui n'a pas de cervelle mais tant de cƓur ». D'autre part son champ d'action dans la guerre reste limitĂ© par sa condition fĂ©minine. Elle n'a que l'apparence militaire. Alors qu'elle rĂȘve d'ĂȘtre cantiniĂšre, elle est mobilisĂ©e comme receveuse de tramway. Elle terrasse, seule, un soldat allemand, mais il s'agit du tournage d'une scĂšne de cinĂ©ma. Les jeunes lectrices de ces albums dĂ©couvrent la participation des femmes Ă  l'effort de guerre, mais aussi que la guerre vĂ©ritable, celle des hommes, est ailleurs dans un front ou un avant » mythifiĂ©. 13Que La Paimpolaise et BĂ©cassine soient bretonnes importe dĂ©sormais peu car la propagande de guerre pousse Ă  une homogĂ©nĂ©isation nationale des reprĂ©sentations du genre. StĂ©rĂ©otypes rĂ©gionaux et images de la petite patrie » ne sont plus que des outils au service de la grande patrie ». L'affiche rĂ©alisĂ©e par le peintre concarnois ThĂ©ophile Deyrolle pour la journĂ©e du FinistĂšre » du 10 octobre 1915 est de ce point de vue exemplaire. Au premier plan, l'homme en uniforme marche, fusil Ă  l'Ă©paule, d'un pas dĂ©cidĂ© ; au second plan, sa femme, en costume breton, le suit, admirative, un enfant dans les bras. 16 Marthe Dupuy Ă©crit 19 Ă©ditoriaux publiĂ©s Ă  la Une de L'Ouest-Éclair en 1916. 14Le discours tenu sur les rapports du fĂ©minin et du masculin par la presse bretonne Ă  grand tirage n'apparaĂźt pas plus spĂ©cifique mĂȘme si le poids de la religion contribue Ă  accentuer certains arguments. Le quotidien rĂ©publicain catholique L'Ouest-Eclair s'assure d'ailleurs en 1916 la collaboration de Marthe Dupuy, journaliste Ă  L'Intransigeant. Une division sexuĂ©e du travail s'opĂšre alors au sein de la rĂ©daction du journal. À l'Ă©ditorialiste fĂ©minine16 Ă©choit la question fĂ©minine » traitĂ©e essentiellement sur le mode de la morale, de la compassion et de la tendresse. Aux Ă©ditorialistes masculins est rĂ©servĂ© le commentaire de l'actualitĂ© militaire, Ă©conomique et politique, souvent traitĂ©e dans un registre virulent. Au fil de ses Ă©ditoriaux, Marthe Dupuy dĂ©veloppe une conception double du rĂŽle de la femme en ces temps de guerre. Elle est tout d'abord celle qui doit assurer son rĂŽle d'Ă©pouse, de mĂšre fidĂšle aux valeurs chrĂ©tiennes, admirative de la vie du Christ souvent mise en parallĂšle avec celle du soldat au front. Pour une veuve de guerre enceinte, elle Ă©crit 17 L'Ouest-Éclair, 19 fĂ©vrier 1916. La maternitĂ© vous ramĂšnera, petite maman, le soleil que vous croyez Ă©teint, en vous redonnant dans les yeux du nouveau-nĂ© qui bientĂŽt s'ouvriront le regard de Celui qui dort dans la terre de France, le bon sommeil du sublime Ouvrier au repos aprĂšs la tĂąche17 ». 18 Ibidem, 29 mars 1916. 19 Ibidem, 28 avril 1916. 20 Ibidem, 6 mai 1916. 15DĂ©nonçant le bombardement par les Autrichiens de Ferrare et de Ravenne comme le massacre des Innocents », elle en appelle Ă  toutes les femmes dont l'Ă©poux offre noblement au feu une poitrine oĂč bat un cƓur honnĂȘte et magnifique. J'en appelle Ă  toutes les mĂšres devant lesquelles j'Ă©voque l'image de cette mĂšre italienne tenant, Ă©tendu sur ses genoux, le corps inerte de son fils... Mater, Mater Dolorosa !18 ». Mais la guerre fait naĂźtre une femme nouvelle, partout la femme se lĂšve dans l'ombre du guerrier19 » et la femme de 1916 ne ressemble plus que de fort loin Ă  la femme de 1914. La blouse d'infirmiĂšre et le vĂȘtement sobre l'emportent en nombre sur la silhouette bayadĂšre tout comme le dĂ©vouement tangible et le raisonnement pratique l'emportent sur le verbiage lĂ©ger et l'inconscient Ă©goĂŻsme de jadis20 ». S'interrogeant sur l'avenir de cette femme rĂ©vĂ©lĂ©e par la guerre, Marthe Dupuy Ă©crit 21 Ibidem, 28 avril 1916. la vraie femme de France restera ce qu'elle a toujours Ă©tĂ© le modĂšle des mĂšres, la digne compagne du soldat rentrĂ© dans ses foyers, l'Ăąme de la maison mais [...] la femme a dĂ©sormais le droit d'ĂȘtre considĂ©rĂ©e selon sa valeur. Le rire Ă  son Ă©gard, le sourire mĂȘme serait injure. Elle n'est plus l'adjointe de l'homme. Elle a fait ses preuves. Elle est son Ă©gale21 ». 22 Ibidem, 6 mai et 12 juin 1916. 23 Ibidem, 30 juin 1916. 24 Ibidem, 31 mai et 16 juillet 1916. 25 Ibidem, 27 dĂ©cembre 1916. 16Mais de ces principes Ă©noncĂ©s, l'Ă©ditorialiste de L'Ouest-Eclair tire des propositions ambivalentes, voire contradictoires. Si elle souhaite que la femme puisse voter sous certaines conditions22, elle fait le vƓu qu'elle puisse retourner Ă  la terre23, Ă©lever dignement ses nombreux enfants24, et que lui soit Ă©pargnĂ© le travail Ă  l'usine25. Ce programme est sans doute le reflet implicite des attentes du lectorat du journal. En fĂ©vrier et mars 1918, L'Ouest- Eclair lance un dĂ©bat sur le vote des femmes, publie des rĂ©ponses de lectrices et conclut par un avis nĂ©gatif assorti d'une critique de la position de Louise Bodin jugĂ©e dangereuse pour la famille. 26 L'Ouest-Éclair, 9 mars et 16 mai Nouvelliste de Bretagne, 14 aoĂ»t 1918 et 25 avril 1916 ... 27 Par exemple Ă  FougĂšres en 1917 ; voir Olivier Martin, FougĂšres en guerre, 1914-1918, maĂźtrise, Ren ... 28 L'Ouest-Éclair, novembre-dĂ©cembre 1916. 29 Le Phare de la Loire, 28 mai et 27 juin 1917. 17La multiplication des Ă©loges, des marques de reconnaissance Ă  l'Ă©gard des femmes ne remet donc pas en cause les conceptions traditionnelles de leur rĂŽle. Cette rĂ©sistance du temps long » peut mĂȘme trouver des arguments dans la mĂ©fiance, la crainte, la peur qui s'expriment aussi Ă  l'encontre des femmes pendant la guerre. Le plus banal est le rappel de la frivolitĂ© fĂ©minine qui conduit Ă  condamner l'Ă©volution de la mode26. Des rĂ©serves, voire de l'hostilitĂ©, au sujet de l'emploi des femmes dans les usines sont formulĂ©es par des organisations ouvriĂšres27 et par la presse qui s'efforce de dĂ©fendre le travail Ă  domicile jugĂ© sans doute plus conforme Ă  la condition fĂ©minine28. Un vĂ©ritable antifĂ©minisme transparaĂźt mĂȘme chez certains faiseurs de l'opinion publique. Maurice Schwob, le directeur du quotidien nantais Le Phare de la Loire, estime au printemps 1917 que les grĂšves des ouvriĂšres sont soutenues ou fomentĂ©es par les Allemands qui profitent de leur innocence. Il rĂ©cidive Ă  propos des troubles dans les gares dont il attribue l'origine aux prostituĂ©es, manipulĂ©es par les Boches », qui feraient boire les soldats permissionnaires29. 18De 1914 Ă  1918, le consensus national s'impose mĂȘme dans les images. En Bretagne, comme ailleurs, la femme est reprĂ©sentĂ©e, majoritairement, comme l'auxiliaire dĂ©vouĂ©e, fidĂšle, de l'homme-soldat qui la protĂšge. Cette conception dominante est rĂ©sumĂ©e, jusqu'Ă  la caricature, dans le discours de clĂŽture de l'Union RĂ©gionaliste Bretonne Ă  ChĂąteaubriant en septembre 1917 30 CongrĂšs de ChĂąteaubriant, 13-17 septembre 1917 », dans Bulletin de l'Union RĂ©gionaliste Bretonne ... Que les absents ne regrettent rien tandis qu'au front de bandiĂšre, ils tiennent le fusil, ils lancent la grenade, ils servent Ă  mĂȘme que veux-tu l'obus et la marmite aux Boches, les femmes, en cette circonstance, comme partout, se sont chargĂ©es de venir en nombre tenir gaiement leur place, et nous aurons eu, nous autres Ă  ChĂąteaubriant, la bonne fortune de votre premier congrĂšs de guerre, que retiendront peut-ĂȘtre vos annales sous le doux nom de CongrĂšs des Dames30 ». AprĂšs la guerre, la virilisation des images de la Bretagne 31 Myriam Baron, La symbolique des espaces mortuaires. Les monuments aux morts de la guerre 1914- 191 ... 32 Tristan Perreau, Les monuments aux morts de la guerre de 1914-1918 dans l'arrondissement de ChĂątea ... 33 Pour le dĂ©partement de l'Ille-et-Vilaine, j'ai retenu pour composer cet Ă©chantillon les 111 monume ... 34 Antoine Prost, Les monuments aux morts », dans Pierre Nora, Les lieux de mĂ©moire I. La RĂ©publiqu ... 35 HervĂ© Moisan, Sentinelles de pierre. Les monuments aux morts de la guerre de 14-18 dans la NiĂšvre, ... 36 Breiz Atao, janvier-fĂ©vrier 1923, p. 1. 19L'empreinte de la Grande Guerre sur les reprĂ©sentations du fĂ©minin et du masculin peut ĂȘtre Ă©valuĂ©e Ă  partir de ces tĂ©moins de pierre que sont les monuments aux morts. L'Ă©tude exhaustive des monuments aux morts des cinq dĂ©partements bretons n'est pas encore rĂ©alisĂ©e. Seuls les dĂ©partements du Morbihan, de la Loire-Atlantique disposent d'inventaires accessibles et complets31. Plusieurs travaux ont portĂ© sur des cantons du FinistĂšre32, de l'Ille-et-Vilaine33 ou procĂ©dĂ© de façon alĂ©atoire pour un dĂ©partement. Il est cependant possible, actuellement, en regroupant ces diffĂ©rentes enquĂȘtes, d'interroger un corpus de 661 monuments, soit un peu plus de la moitiĂ© de ceux Ă©difiĂ©s en Bretagne. La premiĂšre remarque est que ces monuments ne distinguent pas d'emblĂ©e la Bretagne du reste de la France. 323 d'entre eux, soit 49 %, appartiennent au type gĂ©nĂ©rique de la stĂšle ou de l'obĂ©lisque dont Antoine Prost a montrĂ© la prĂ©dominance au plan national34. Si l'on prend en compte les figurations humaines, 130 statues 20 % du corpus mettent en scĂšne des soldats, 33 seulement des femmes 4,9 % souvent associĂ©es Ă  un Poilu. La surreprĂ©sentation masculine paraĂźt accentuĂ©e en Bretagne. Les 564 monuments Ă©tudiĂ©s par Antoine Prost dans 35 dĂ©partements ne reprĂ©sentent que 91 Poilus de tous genres soit 16 % de l'Ă©chantillon. Dans le dĂ©partement de la NiĂšvre, Ă©tudiĂ© par HervĂ© Moisan35, les soldats ne constituent que 7,5 % des 325 monuments et les reprĂ©sentations fĂ©minines 4,3 %. Cette surreprĂ©sentation masculine bretonne est peut-ĂȘtre Ă  mettre en relation avec les volontĂ©s rĂ©gionales cherchant Ă  construire une mĂ©moire hĂ©roĂŻque de 14-18. Les monuments aux morts, comme la crĂ©ation du mythe des 240 000 Bretons tuĂ©s, participeraient ainsi Ă  l'ultime intĂ©gration nationale de la Bretagne. Ils lisseraient les particularitĂ©s d'une rĂ©gion qui affirmerait son alliance Ă  la France dans le sang versĂ©. Cette interprĂ©tation peut trouver des arguments dans l'attitude des autonomistes de Breiz Atao qui dĂ©noncent des monuments gallinacĂ©s », trop francophiles Ă  leurs yeux36. 37 Jean Sannier, Aux Bretons morts pour la France », dans La Bretagne touristique, 15 novembre 1922 ... 38 Henri Quilgars, Le sabotage de l'Ăąme bretonne. Les monuments aux morts et la tradition bretonne ... 20Peu frĂ©quente, la statuaire commĂ©morative fĂ©minine devient un objet de controverse au dĂ©but des annĂ©es 1920. Alors que Jean Sannier, dans La Bretagne touristique37, considĂšre ces femmes de pierre, sculptĂ©es en costume local, comme l'expression d'une spĂ©cificitĂ© rĂ©gionale, Henri Quilgars, dans Breiz Atao, y voit au contraire le sabotage de l'Ăąme bretonne » car ces femmes gĂ©missantes malgrĂ© leur costume et leur coiffe ne sont pas bretonnes mais françaises [...]. La Française pleure peut-ĂȘtre, mais la Bretonne s'humilie en pleurant38 ». Monument aux morts de Pontrieux, inaugurĂ© en femme porte le deuil des hĂ©ros statufiĂ©s. Monument aux morts de Baud, inaugurĂ© en dans le deuil, l’homme prĂ©cĂšde la femme 39 La Bretagne Ă  Paris, en France, aux colonies, 22 aoĂ»t 1934. 40 Pierre Champion, Soldats bretons, durs soldats », dans La Bretagne Ă  Paris, 18 octobre 1924, p. ... 41 Le ministre de la Marine marchande, Rio, sĂ©nateur du Morbihan, inaugure le pavillon de la Bretagne ... 42 L'Ouest-Éclair, 5 dĂ©cembre 1934. 43 Ibidem, 11 dĂ©cembre 1934. 21Femmes en pleurs sans doute mais hommes en gloire sĂ»rement. Les constructeurs de la mĂ©moire bretonne de 14-18 Ă©rigent un panthĂ©on symbolique essentiellement masculin. La presse bretonne multiplie les hommages aux soldats bretons prĂ©sentĂ©s comme les plus valeureux de France. Le rappel de l'importance des pertes humaines, des combats glorieux sert Ă  dĂ©fendre et Ă  illustrer la rĂ©gion et Ă  lutter contre les prĂ©jugĂ©s dont elle estime ĂȘtre la victime39. Si un hommage collectif est rendu Ă  cette race batailleuse et entĂȘtĂ©e40 », quelques noms sont particuliĂšrement distinguĂ©s Jean-Pierre Calloc'h, l'amiral Ronarc'h, Jean-Julien Lemordant ou Corentin CarrĂ©. La mĂ©moire officielle peut en faire les successeurs d'une longue lignĂ©e de Bretons virils au service de la France41. Culture de guerre et dĂ©fense rĂ©gionale se mĂȘlent aussi pour faire un portrait flatteur du Capitaine Conan de Roger Vercel. Il est prĂ©sentĂ© dans L'Ouest-Éclair comme Du Guesclin revenu pour la Grande Guerre42 » et un vrai et solide Breton sympathique en dĂ©pit de ses pires violences43 ». 44 La Bretagne Ă  Paris, 29 avril 1939. 45 Ibidem, 24 juin 1939. 22Cette virilisation de l'image de la Bretagne par la mĂ©moire de 14-18 continue Ă  faire du soldat le protecteur de la femme. Dans les annĂ©es 1930, les multiples dĂ©nonciations bretonnes des bĂ©cassineries » sont souvent faites au nom du souvenir des hĂ©ros de la Grande Guerre. En 1939, le film BĂ©cassine de Pierre Caron est vilipendĂ© car il jette le discrĂ©dit sur les filles et les femmes de ces soldats et marins bretons qui se sont sacrifiĂ©s dans la derniĂšre guerre44 ». Et pour en finir avec BĂ©cassine, un instituteur breton propose de remplacer au MusĂ©e GrĂ©vin cette caricature offensante par le mannequin d'un Fusilier-marin, d'un Terre-neuvas, ou encore de Corentin CarrĂ©, le plus jeune soldat mort pour la France45 ». * 23ClichĂ©s et stĂ©rĂ©otypes privilĂ©gient plutĂŽt le fĂ©minin en Bretagne avant la Grande Guerre. La saignĂ©e de 14-18 et ses enjeux de mĂ©moire met en avant le soldat hĂ©roĂŻque. DĂ©mobilisĂ©e, l'intĂ©rimaire BĂ©cassine retourne Ă  ses aventures naĂŻves. Bien sĂ»r, il ne s'agit que d'images, d'une petite partie Ă©mergĂ©e des reprĂ©sentations sociales. Mais leur longĂ©vitĂ©, leur rĂ©currence, donc leur usage, sont aussi des indices de l'Ă©volution des conceptions. De ce point de vue, 14-18 apparaĂźt plus comme un moment de confrontation que de rupture dans les conceptions des rĂŽles sociaux du fĂ©minin et du masculin. En Bretagne, ce sont les profondes mutations Ă©conomiques des annĂ©es 1960 qui mettront fin au syndrome de BĂ©cassine. Notes 1 Anne Kerhuel, Les Bretonnes avaient de l'avance » dans Le Monde, 30 novembre 1978, p. 4 la femme a toujours eu, en Bretagne, une situation trĂšs supĂ©rieure Ă  ce qu'elle avait dans le reste de la France en droit et en fait » ; AgnĂšs Audibert, Le matriarcat breton, puf, 1984 ; Philippe Carrer, Le matriarcat psychologique des Bretons, Payot, 1984. 2 Daniel Imbert, L'HĂŽtel de Ville de Paris genĂšse rĂ©publicaine d'un grand dĂ©cor », dans Le triomphe des mairies. Grands dĂ©cors rĂ©publicains Ă  Paris. 1870-1914, MusĂ©e du Petit Palais, 1987, p. 63-71. 3 Philippe Le Stum, La Bretagne dans l'affiche touristique. 1880-1935 », dans Cahiers de l'Iroise, 1993, n° 159, p. 19-25. 4 Camille Vallaux, La Basse-Bretagne. Étude de gĂ©ographie humaine, Éd. CornĂ©ly et Cie, 1907, p. 71. 5 L'Illustration. 24 aoĂ»t 1904, n° 3052, p. 129. 6 Ibidem, 11 aoĂ»t 1906, n° 3311, p. 91. 7 Jean-François Botrel, La Paimpolaise histoire d'une chanson 1895-1995 », dans Le Pays de Dinan, tome XV, 1995, p. 273-303. 8 L'Illustration, 26 juin 1915, n° 3773, p. 651. 9 Ibidem, 3 juillet 1915, n° 3774, p. 1. 10 Ibidem, 26 aoĂ»t 1916, n° 3834 pour Mathurin MĂ©heut, 5 mai 1917, n° 3879 pour Jean-Julien Lemordant. 11 Refrains de guerre de Botrel le chansonnier des armĂ©es, Librairie Larousse, 1917, p. 11. 12 ThĂ©odore Botrel, Le Paimpolais » dans L'Écho des armĂ©es. Chants du Bivouac, novembre 1914, p. 2. 13 Louise Bodin 1877-1929 installĂ©e Ă  Rennes en 1898 aprĂšs son mariage avec un professeur de l'École de MĂ©decine, suffragiste en 1913, elle est infirmiĂšre volontaire en 1915. En 1917, elle Ă©crit dans le premier numĂ©ro de La Voix des femmes ; elle lie alors fĂ©minisme, pacifisme et socialisme. Elle adhĂšre Ă  la SFIO en 1918, choisit la TroisiĂšme Internationale en 1920, rompt avec la Voix des femmes en 1921. SecrĂ©taire de la fĂ©dĂ©ration dĂ©partementale du pcf d'Ille-et-Vilaine de 1921 Ă  1923, elle prend ses distances avec le parti en cours de bolchevisation et le quitte en 1927. 14 CitĂ© par Colette Cosnier, La Bolchevique aux bijoux. Louise Bodin, Pierre Horay, 1988, p. 74. 15 Caumery et Pinchon, BĂ©cassine pendant la guerre, Gautier-Languereau, 1915 ; BĂ©cassine chez les AlliĂ©s, 1917 ; BĂ©cassine mobilisĂ©e, 1918. 16 Marthe Dupuy Ă©crit 19 Ă©ditoriaux publiĂ©s Ă  la Une de L'Ouest-Éclair en 1916. 17 L'Ouest-Éclair, 19 fĂ©vrier 1916. 18 Ibidem, 29 mars 1916. 19 Ibidem, 28 avril 1916. 20 Ibidem, 6 mai 1916. 21 Ibidem, 28 avril 1916. 22 Ibidem, 6 mai et 12 juin 1916. 23 Ibidem, 30 juin 1916. 24 Ibidem, 31 mai et 16 juillet 1916. 25 Ibidem, 27 dĂ©cembre 1916. 26 L'Ouest-Éclair, 9 mars et 16 mai Nouvelliste de Bretagne, 14 aoĂ»t 1918 et 25 avril 1916 Ce n'est pas le moment de remettre au goĂ»t du jour la dĂ©cadence romaine ou la pourriture byzantine. La vie de notre peuple se joue sur le front [...]. Or des femmes, des mĂšres, des sƓurs de ces hommes au front se pavanent et s'affichent en des toilettes de carnaval ». 27 Par exemple Ă  FougĂšres en 1917 ; voir Olivier Martin, FougĂšres en guerre, 1914-1918, maĂźtrise, Rennes 2, 1991. 28 L'Ouest-Éclair, novembre-dĂ©cembre 1916. 29 Le Phare de la Loire, 28 mai et 27 juin 1917. 30 CongrĂšs de ChĂąteaubriant, 13-17 septembre 1917 », dans Bulletin de l'Union RĂ©gionaliste Bretonne, 1918, p. 30. 31 Myriam Baron, La symbolique des espaces mortuaires. Les monuments aux morts de la guerre 1914- 1918 dans le dĂ©partement du Morbihan, maĂźtrise de gĂ©ographie, Paris VII, 1988 ; Yves Pilven Le Sevellec, Une Ă©tude des monuments aux morts de la Loire-Atlantique », dans Visions contemporaines, n° 4, mars 1990. 32 Tristan Perreau, Les monuments aux morts de la guerre de 1914-1918 dans l'arrondissement de ChĂąteaulin, maĂźtrise d'histoire, ubo, Le Gall, Les monuments aux morts de la guerre de 1914-1918. Étude sur trois cantons du sud-ouest FinistĂšre, maĂźtrise d'histoire, ubo, 1988. 33 Pour le dĂ©partement de l'Ille-et-Vilaine, j'ai retenu pour composer cet Ă©chantillon les 111 monuments sur 360 dans tout le dĂ©partement choisis de façon alĂ©atoire par Yves HĂ©lias, Les monuments aux morts. Essai de sĂ©miologie du politique, DEA d'Études politiques, Rennes, facultĂ© des Sciences juridiques, 1977. 34 Antoine Prost, Les monuments aux morts », dans Pierre Nora, Les lieux de mĂ©moire I. La RĂ©publique, Gallimard, 1984, p. 200. 35 HervĂ© Moisan, Sentinelles de pierre. Les monuments aux morts de la guerre de 14-18 dans la NiĂšvre, Bleu autour, 1999. 36 Breiz Atao, janvier-fĂ©vrier 1923, p. 1. 37 Jean Sannier, Aux Bretons morts pour la France », dans La Bretagne touristique, 15 novembre 1922, p. 11 Ă  18. 38 Henri Quilgars, Le sabotage de l'Ăąme bretonne. Les monuments aux morts et la tradition bretonne », dans Breiz Atao, mars 1923, p. 289. 39 La Bretagne Ă  Paris, en France, aux colonies, 22 aoĂ»t 1934. 40 Pierre Champion, Soldats bretons, durs soldats », dans La Bretagne Ă  Paris, 18 octobre 1924, p. 1. 41 Le ministre de la Marine marchande, Rio, sĂ©nateur du Morbihan, inaugure le pavillon de la Bretagne Ă  l'exposition de 1937 Comme naguĂšre les Duguay-Trouin, les La Motte-Picquet, les CoĂ«tlogon, les KerguĂ©len, les Magon, les Bisson, les Ronarc'h, les Langle de Cary, ses enfants seront toujours prĂȘts Ă  lui rĂ©pondre ainsi que notre cher "Bleimor" Je suis le matelot au bossoir, le guetteur. La France m'a appelĂ© ce soir ». 42 L'Ouest-Éclair, 5 dĂ©cembre 1934. 43 Ibidem, 11 dĂ©cembre 1934. 44 La Bretagne Ă  Paris, 29 avril 1939. 45 Ibidem, 24 juin 1939. Cette publication numĂ©rique est issue d’un traitement automatique par reconnaissance optique de caractĂšres.
Suiveztoute l'actualitĂ© de la culture et du divertissement en France : Spectacles, cinĂ©ma, expositions, art, musique, littĂ©rature Consultez l'ensemble des articles, reportages, directs et Le Museum d'Histoire Naturelle de Paris sur la piste des grands singesIls sont nos plus proches cousins, et sont en pĂ©ril immĂ©diat. le Museum d'Histoire Naturelle, Ă  Paris, dĂ©die une exposition aux grands singes. Les propos scientifiques et ludiques permettent de se familiariser avec ces en fĂȘte de l'art de faire Ă  l'art tout courtOn le sait, les modes se suivent, se dĂ©modent, reviennent au goĂ»t du jour... Dans ce domaine, les loisirs crĂ©atifs n'Ă©chappent pas Ă  la rĂšgle. Le tricot, le crochet, et mĂȘme le point de croix sont en vogue. Un phĂ©nomĂšne Ă  constater au salon "Aiguilles en fĂȘte Ă  Paris", et dans les ateliers d'artistes, qui ne rechignent pas Ă  explorer ces procĂ©dĂ©s."Late Rembrandt" les derniĂšres oeuvres du maĂźtre au RijksmuseumLe Rijksmuseum prĂ©sente jusqu'au 17 mai 2015 la premiĂšre grande rĂ©trospective de l'Ɠuvre ultĂ©rieure de Rembrandt van Rijn. Plus de cent Ɠuvres de grands musĂ©es et collections privĂ©es du monde entier sont exposĂ©es Ă  Amsterdam pour Late week de New York Kanye West lance une collection sportswear avec AdidasLe rappeur amĂ©ricain Kanye West a dĂ©voilĂ© au premier jour de la Fashion week de New York, une collection de baskets pour la marque allemande Adidas, les Yeezy 750 Boost et une cinquantaine de silhouettes sportives fĂ©minines ou masculines. Cet habituĂ© des premiers rangs des dĂ©filĂ©s de mode avait dĂ©jĂ  lancĂ© en octobre 2011 Ă  Paris une collection qui n'avait pas fait l' Torreton partage sa passion pour le théùtre avec des lycĂ©ensPhilippe Torreton est le parrain des Didascalies, le festival de théùtre lycĂ©en qui se dĂ©roule en ce moment en Dordogne. Devant 500 jeunes, il a notamment dĂ©crit sa passion pour le théùtre, et le bonheur que cet art apporte Ă  ceux qui en jouent ou qui y Up Lille les visiteurs sont aussi des acheteursArt Up Lille, la grande foire d'art contemporain du Nord a ouvert ses portes au public hier et les ventes ont dĂ©jĂ  commencĂ©. L'Ă©vĂ©nement attire chaque annĂ©e de nombreux visiteurs et enregistre de plus en plus de transactions. A Lille le marchĂ© de l'art contemporain se porte bien pour le plus grand plaisir des artistes et des l’OdĂ©on, l'Ă©nigmatique "Ivanov" de Luc Bondy et Micha LescotLuc Bondy monte Ivanov » de TchĂ©khov avec Micha Lescot qui fut, il y a peu, son Tartuffe ». Lescot est dĂ©jĂ  sur le plateau quand le public entre assis sur une chaise, barbu, prostrĂ©, les jambes de biais, tournĂ© vers le rideau de scĂšne. Autiste ou quasiment. Qui est Ivanov ? On se le demande. Trois heures plus tard, on continue de se le de New York Winnie Harlow, Jamie Brewer, mannequins et diffĂ©rentesA la fashion week de New York les mannequins Winnie Harlow, atteinte de vitiligo, et Jamie Brewer, comĂ©dienne trisomique, ont dĂ©filĂ© sur les podiums prĂ©sentant l'automne-hiver 2015-16. Le monde de la mode est-il en train de changer et d'accepter les diffĂ©rences sur les catwalks ?Les "Mues" de Nathalie Menant rendent leur corps aux femmesDentelles prisonniĂšres du plĂątre, corps malmenĂ©s par la maladie ou les accidents de la vie, "Mues" est un hommage aux femmes qui ont souffert. Le nouveau projet de la plasticienne Nathalie Menant met les ĂȘtres en apesanteur et rĂ©concilie les femmes avec leur corps. L'exposition est Ă  dĂ©couvrir Ă  l'Arcades Institute de Tours, jusqu'au 21 fĂ©vrier townships Ă  l'opĂ©ra, Pumeza Matshikiza signe un trĂšs beau "Voice of hope"En quelques annĂ©es, Pumeza Matshikiza a imposĂ© sa prĂ©sence et sa voix chaude de soprano venues d'ailleurs dans le monde de l'opĂ©ra. Des townships du Cap aux ors des théùtres du monde, sa trajectoire est singuliĂšre, mais la Sud-Africaine n'a rien oubliĂ© de ses origines. Pour preuve, un premier disque, "Voice of Hope", dans lequel elle offre une large place aux musiques traditionnelles de son pays. Rina Kanehara reçoit l'un des prestigieux prix de Lausanne future Ă©toile ?Devenir danseuse professionnelle, Ă©toile. C'est le rĂȘve de toutes les petites filles qui pratiquent les danses classique ou contemporaine. À 17 ans, Rina Kanehara s'en approche, en se voyant dĂ©cerner un des prix du prestigieux Concours de Diaz Morales dans la nouvelle vague de la vidĂ©o contemporaineLe Fresnoy, Studio national d'art contemporain Ă  Tourcoing, propose une rĂ©trospective de l'oeuvre du vidĂ©aste Sebastian Diaz Morales, au travers de huit installations."Mimi" "La BohĂšme" de Puccini revisitĂ©e au Grand Théùtre de ProvenceLe Grand Théùtre de Provence propose de redĂ©couvrir l'esprit de l'opĂ©ra "La BohĂšme" de Puccini, dans un spectacle musical qui en revendique l'Ă©vocation, sans tomber dans l'adaptation. "Mimi" est une oeuvre moderne, contemporaine, sur ce thĂšme universel de l' premiĂšre biennale d'art dans le bidonville de Dharavi Ă  BombayLe bidonville de Bombay, rendu cĂ©lĂšbre par le film "Slumdog Millionaire", organise sa premiĂšre biennale avec la volontĂ© de promouvoir la santĂ© au travers de l'art. Pendant trois semaines, les habitants de Dharavi, l'un des plus grands bidonvilles d'Asie situĂ© au coeur de la capitale Ă©conomique de l'Inde, exposent leurs oeuvres. "Les amoureux de Peynet", hommage Ă  un certain romantisme Ă  ParisLes Amoureux de Peynet symbolisent l'avĂšnement de la Saint-Valentin comme fĂȘte du romantisme, en connaissant un succĂšs Ă©norme dans les annĂ©es 60 et 70. Aujourd'hui encore leurs silhouettes nous sont familiĂšres. Une galerie Ă  Paris propose une exposition qui leur est Donetsk, pendant la guerre, le spectacle continue Ă  l'OpĂ©raLa vie tente de continuer bon grĂ© mal grĂ© Ă  Donetsk, dans l'Est de l'Ukraine. MalgrĂ© les circonstances, l'OpĂ©ra de la ville n'a pas complĂštement cessĂ© de proposer des reprĂ©sentations, comme ce samedi, Ă  la veille du Bruni Tedeschi au théùtre dans une piĂšce de FassbinderL'actrice et rĂ©alisatrice Valeria Bruni Tedeschi revient au théùtre dans "Les larmes amĂšres de Petra von Kant" de Fassbinder, mis en scĂšne par Thierry de Peretti au Théùtre de l'Ɠuvre, oĂč elle se rĂ©jouit de pouvoir "tomber le masque"."Sans rancune", le vaudeville Ă  la sauce Daniel RussoLe Théùtre du Palais-Royal affiche "Sans Rancune", une piĂšce de boulevard de Sam Bobrick et Ron Clark, mise en scĂšne par SĂ©bastien Azzopardi. Daniel Russo y tient le rĂŽle principal aux cĂŽtĂ©s de Anne Jacquemin, Xavier Letourneur et David Talbot. La piĂšce raconte l'histoire d'un milliardaire quittĂ© par sa femme qui a trouvĂ© l'amour auprĂšs d'un serveur. Un vaudeville qui se veut Ă©chevelĂ©. La 8e Ă©dition d’Art-Up a tenu ses promessesPlus de visiteurs-acheteurs sont venus Ă  ce grand supermarchĂ© hivernal de l’art contemporain. On estime Ă  25% l’augmentation du montant des transactions. 104 galeristes français et 27 Ă©trangers dont 18 belges se sont partagĂ©s les mÂČ d’ architectes au service de la mode Ă  la villa Noailles Ă  HyĂšresPour son 30e anniversaire, la Villa Noailles met la mode Ă  l’honneur avec "Archimode. 6 architectures pour la mode". L'exposition explore les analogies entre le travail de crĂ©ateurs de mode et celui des architectes au travers de six projets Chanel, Prada, Isabel Marant, Kris Van Assche, Damir Doma et Français qui veulent réécrire "La Marseillaise" aprĂšs CharlieUne pĂ©tition, des pages sur les rĂ©seaux sociaux, des articles dans la presse, le dĂ©sir de nombreux citoyens de modifier les paroles de la Marseillaise ne date pas d'hier. Pourtant les Ă©vĂ©nement de janvier dernier ont ravivĂ© le sentiment de beaucoup qu'il ne faut pas rĂ©pondre Ă  la violence par des paroles porteuses elles-mĂȘmes de division alors que le but d'un hymne est justement d' les musĂ©es bannissent les perches Ă  selfieLes musĂ©es amĂ©ricains sont en train d'interdire les perches Ă  selfies, craignant pour la tranquillitĂ© de leur public et pour l'intĂ©gritĂ© de leurs Ɠuvres, rapporte la presse amĂ©ricaine. GĂ©rald Dahan "Les politiques ont tellement de dĂ©fauts qu’ils en deviennent attachants"L’humoriste aux 500 canulars est au théùtre Montparnasse jusqu’au 15 mars. Il y reprend certains de ses appels et laisse le public libre de choisir des chansons et les imitations qui vont avec. Il Ă©tait l’invitĂ© des "Cinq derniĂšres minutes" du Journal de 13 heures de France 2Jean et Charles d'OrlĂ©ans, pĂšre et aĂŻeul de François 1er, rĂ©inhumĂ©s Ă  AngoulĂȘmeUne cĂ©rĂ©monie de rĂ©inhumation a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©e le 15 fĂ©vrier 2015 en la cathĂ©drale d'AngoulĂȘme. Les ossements de Jean et de Charles d'OrlĂ©ans ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s au pied d'un pilier de l'Ă©difice. DĂ©couverts en 2011, ils avaient Ă©tĂ© identifiĂ©s comme Ă©tant ceux du pĂšre et du grand pĂšre du roi François musĂ©e du parfum Fragonard un ancien manĂšge vĂ©locipĂ©dique pour Ă©crinA deux pas de l’OpĂ©ra Garnier, dans un lieu insolite qui fut au XIXe siĂšcle l’Eden Théùtre, puis un manĂšge vĂ©locipĂ©dique, s'installe un musĂ©e du parfum. Visite du chantier avec le parfumeur Fragonard qui a conservĂ© au lieu sa modernitĂ© industrielle du XIXe siĂšcle en attendant d'humer, dĂšs l'Ă©tĂ© prochain, ans d'histoire du parfum."La maison d’à cĂŽtĂ©", un thriller Ă©motionnel qui vire de la comĂ©die au drameCréée en 2011 Ă  Broadway, cette piĂšce de Sharr White Ă©voque la dĂ©rive d’une femme brillante qui peu Ă  peu perd ses repĂšres Ă  cause de troubles mentaux. L’amour de son mari l’aidera Ă  reprendre pied. L'art vestimentaire des rois de la dĂ©barque au Palais de TokyoLes rois de la sont venus du Congo pour rendre hommage Ă  Yohji Yamamoto et Jean-Charles de Castelbajac, dieux de la mode auxquels ils vouent un culte absolu. Les membres du mouvement nĂ© dans les annĂ©es 60 Ă  Brazzaville, qui Ă©rigent le vĂȘtement au rang d'Ɠuvre, ont investi le Palais de Tokyo, le temps d'un dĂ©filĂ©, dans le cadre de l’exposition Le Bord Des Mondes. A dĂ©couvrir jusqu'au 17 maiGustav Klimt et la SĂ©cession viennoise Ă  la PinacothĂšqueAutour de Gustav Klimt, une de ses principales figures, la PinacothĂšque de Paris prĂ©sente la SĂ©cession viennoise, courant autrichien de l'Art nouveau qui s'est dĂ©veloppĂ© au tournant du XXe siĂšcle en rĂ©action Ă  l'art acadĂ©mique avec l'objectif de crĂ©er un art total. Au cƓur de l'exposition, une copie de sa "Frise Beethoven" et une de ses peintures les plus cĂ©lĂšbres, "Judith".Takis, un artiste magnĂ©tique au Palais de TokyoIl affole les boussoles, fait jouer de la musique par des aiguilles et flotter des cĂŽnes mĂ©talliques Ă  quelques centimĂštres d'une toile le Palais de Tokyo consacre une spectaculaire rĂ©trospective Ă  Takis, 90 ans, le grand magnĂ©tiseur. L'exposition "Champs magnĂ©tiques" est Ă  dĂ©couvrir du 18 fĂ©vrier au 17 mai 2015. La course aux paradis perdus Ă  l’open des artistes de MonacoLa galerie l'EntrepĂŽt de Monaco accueille jusqu'au 10 mars 2015 la cinquiĂšme Ă©dition du concours des artistes de Monaco. Venus du monde entier, ils Ă©taient 121 sur la ligne de dĂ©part. Peintres, sculpteurs, photographes ou encore performers, ils ont tous produit une Ɠuvre originale sur le thĂšme Ă©vocateur des paradis perdus sĂ©lectionnĂ©e par un jury de professionnels et par les internautes.> Kerhallet Le livre de BD remis Ă  ses auteurs; Maison de quartier. Le livre des 40 ans; Sous le signe de la danse. Examens rĂ©ussis ! Budokan. Un stage de NoĂ«l bien suivi; CLCV. Une super fĂȘte de NoĂ«l Ă  Quizac; Griedge Mbock. Un beau cadeau de NoĂ«l Ă  l’école de Kerbernard; École de Pen ar Streat. CrĂ©ation d’un concert jeune public En cette fin de centenaire, rappelons nous du parcours de Jean CORENTIN, l'enfant soldat. Corentin Jean CarrĂ© nĂ© au FaouĂ«t le 9 janvier 1900 et mort le 18 mars 1918 Ă  Verdun, est considĂ©rĂ© comme le plus jeune poilu de France. En 1914, lorsqu’éclate le conflit, Jean-Corentin CarrĂ© n’est qu’un enfant du FaouĂ«t, un petit village du Morbihan, dans le centre de la Bretagne. NĂ© en 1900 dans une famille modeste de journalier agricole, il se dĂ©marque par son intelligence et son esprit dĂ©brouillard. "C’était un Ă©lĂšve brillant pour l’époque. Il a eu son certificat d’études Ă  12 ans avec les fĂ©licitations du jury et a ensuite Ă©tĂ© employĂ© chez le percepteur", raconte Pierre Palaric, le prĂ©sident de l’association MĂ©moire du pays du FaouĂ«t, dont le propre pĂšre a cĂŽtoyĂ© Jean-Corentin dans la cour de l’école communale. Lorsque le pĂšre de ce dernier est appelĂ© Ă  rejoindre le front, le fils veut aussi dĂ©fendre sa patrie et en dĂ©coudre avec les Allemands, mais il est alors beaucoup trop jeune. Sa demande d’engagement volontaire est refusĂ©e par le maire du village. Jean-Corentin CarrĂ© ne se laisse pas pour autant dĂ©courager. En avril 1915, il explique Ă  sa famille qu’il veut embarquer pour l’AmĂ©rique du Sud, mais c’est en fait Ă  Pau qu’il pose ses bagages. Toujours dĂ©cidĂ© Ă  porter l’uniforme, il se prĂ©sente au bureau de recrutement sous le faux nom d’Auguste Duthoy. Pour ne pas Ă©veiller les soupçons, il dĂ©clare ĂȘtre nĂ© Ă  Rumigny dans le dĂ©partement des Ardennes, alors occupĂ© par l’armĂ©e allemande. Aucune vĂ©rification n’est donc possible. MalgrĂ© son visage enfantin, Jean-Corentin atteint son objectif. Il est incorporĂ© au 410e RĂ©giment d’infanterie Ă  Rennes oĂč il retrouve ses compatriotes bretons. Jean-Corentin CarrĂ© se dĂ©marque aussi trĂšs vite sur le front. Dans son carnet de route oĂč il consigne son vĂ©cu dans les tranchĂ©es, dans le secteur du Mesnil-lĂšs-Hurlus dans la Marne, il raconte ses premiĂšres reconnaissances en novembre 1915 "Je sors tout seul, baĂŻonnette au canon et cartouches dans les poches. Je traverse des tranchĂ©es dĂ©molies et pleines de cadavres que je suis obligĂ© de piĂ©tiner. [
] Je vois un Boche Ă  cinquante mĂštres de moi courir dans la direction de ses lignes. Je tire, l’ombre continue Ă  courir puis s’évanouit Ă  mes yeux. [
] Je rentre vivement et je vais rendre compte de ma mission au capitaine, qui me fĂ©licite." RemarquĂ© par ses supĂ©rieurs, il est nommĂ© caporal puis sergent. Il est mĂȘme citĂ© Ă  l’ordre du corps d’armĂ©e et obtient la croix de guerre. Mais quelques jours avant son 17e anniversaire, le poids de sa fausse identitĂ© lui pĂšse trop et il dĂ©cide de rĂ©vĂ©ler la supercherie Ă  son colonel par une lettre "Je vous Ă©cris pour vous demander s’il me serait possible ayant l’ñge rĂ©glementaire de reprendre mon vĂ©ritable nom. [
] Je ne suis pas plus patriote qu’un autre, mais je considĂšre qu’un Français, lorsqu’il est assez fort pour faire un soldat, est un lĂąche s’il reste Ă  l’arriĂšre". GrĂące Ă  la bienveillance de son officier supĂ©rieur, Jean-Corentin CarrĂ© rĂ©intĂšgre l’armĂ©e en fĂ©vrier 1917, sous son vrai nom, et il est mĂȘme promu adjudant. DĂ©sormais aguerri au combat dans les tranchĂ©es, le Breton souhaite rejoindre la prestigieuse aviation. Le petit paysan du Morbihan obtient son brevet de pilotage. "On l’a autorisĂ© Ă  entrer dans l’aviation comme rĂ©compense pour ses actions d’éclat. Il s’était fait remarquer en se portant toujours volontaire. Il a dĂ» prendre le goĂ»t de l’aviation en voyant les combats aĂ©riens au-dessus de sa tĂȘte. Cela correspondait Ă  ce qu’il voulait, prendre des risques mais pour lui seul. Il le disait, il voulait 'semer l’effroi et la terreur chez les boches'". Jean Corentin Ă  bord de son avion d'entrainement. Mais le quotidien d’un pilote est encore plus dangereux que celui d’un "simple trouffion". La durĂ©e de vie des pilotes est Ă  ce moment de seulement trois mois. AffectĂ© Ă  un avion d’observation Jean-Corentin CarrĂ© ne dĂ©roge pas Ă  cette funĂšbre rĂšgle et pĂ©rit lors d’une mission en 1918. "Adjudant CarrĂ© Jean-Corentin, du 410e rĂ©giment d'infanterie, pilote Ă  l'escadrille SO 229 attaquĂ© par trois avions ennemis, le 18 mars, s'est dĂ©fendu Ă©nergiquement jusqu'Ă  ce que son appareil soit abattu, l'entraĂźnant dans une mort glorieuse", rĂ©sume sa troisiĂšme et ultime citation. Un hĂ©ros national En quelques mois, le petit Ă©colier du FaouĂ«t devient un hĂ©ros en Bretagne et dans toute la France. Deux biographies lui sont consacrĂ©es. À la demande du ministĂšre de l’Instruction publique, une affiche est mĂȘme rĂ©alisĂ©e en 1919 pour cĂ©lĂ©brer sa gloire dans les salles de classe. Les enfants des Ă©coles rendant hommage aux jeune Jean Corentin CARRE dans la commune Bretonne du Faouet. Source WikipĂ©dia / France 24 Pour les plus jeunes de 7 Ă  77 ans est sortie une BD sur ce jeune hĂ©ros,

dendroits, des grandes affiches à la programmation la plus pointue, tout le monde peut y trouver son bonheur. Il est temps de retourner flùner au vent de nos festivals et, pour vous y aider, on vous a concocté un petit guide (non-exhaustif) des temps forts de notre été tourangeau. Découvrez le programme dans notre numéro 420 de tmv, à télécharger JUSTE

En cette annĂ©e du centenaire de la premiĂšre guerre mondiale nombreux sont les livres, articles, Ă©missions tĂ©lĂ©visĂ©es et bandes dessinĂ©es qui rendent hommage au souvenir de cet horrible conflit qui ne fut qu’une interminable boucherie orchestrĂ©e par les grands » qui nous gouvernent. Cet album nous raconte l’histoire vĂ©ridique de Jean-Corentin CarrĂ© qui fut l’un des plus jeunes combattants de l’époque dans l’armĂ©e française. En aoĂ»t 1914 Jean a 14 ans et dĂ©ambule dans les rues de son village, LE FAOUËT dans le Morbihan; il doit rentrer dĂ©jeuner pour dire au revoir Ă  son pĂšre qui part Ă  la guerre. Les adieux sont teintĂ©s de patriotisme, d’orgueil masculin et de revanche aprĂšs la dĂ©faite lors de la guerre de 1870. Seule la mĂšre du jeune Jean, dont les yeux reflĂštent la peur qui l’étreint, se tient en retrait. Lors de la parade de dĂ©part des soldats elle rĂ©pondra au dĂ©sir d’aller dĂ©fendre son pays exprimĂ© par Jean » ne sois pas pressĂ© d’aller en enfer, mon fils! . Jean va alors montrer son intelligence et sa volontĂ©! il va dire Ă  ses parents qu’il part trouver fortune en AmĂ©rique du Sud mais se rend Ă  Pau oĂč, sous un faux nom, il va rĂ©ussir Ă  s’engager; il a 15 ans. DĂšs lors il va se retrouver sous le feu des allemands, crapahutant dans les tranchĂ©es et faire l’expĂ©rience de la guerre dans toute son horreur. Le scĂ©nario de Pascal Bresson mĂ©langeant les scĂšnes de combat et le rĂ©cit du parcours du jeune Jean CarrĂ© de son village Ă  l’engagement, est admirablement construit. De leur cotĂ© les dessinateurs, StĂ©phane Duval et Lionel Chouin, donnent une vue plus que rĂ©elle de la guerre des tranchĂ©es; les assauts des soldats sortant, baĂŻonnette au canon, de leur trou au coup de sifflet de l’officier, les hommes fauchĂ©s par les moulins Ă  cafĂ© » mitrailleuses allemands, dĂ©membrĂ©s vivants par les moineaux » obus, les gaspards » rats grouillant sur les cadavres qui, comme le racontera Jean dans un courrier Ă  sa mĂšre, grignotent ce qui reste sur les os. On en arrive a sentir l’odeur de pestilence et de mort Ă  la simple vue de ces images si crĂ©dibles. Cet album est le premier tome d’un triptyque consacrĂ© Ă  cet enfant qui deviendra un homme en l’espace de quelques semaines et qui, comme beaucoup, partit au combat avec des idĂ©es de patriotisme sans s’imaginer ce que la bĂȘtise des nations peut coĂ»ter au peuple. Un trĂšs beau document qui donne bien Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  l’heure actuelle oĂč les conflits fleurissent de partout comme chrysanthĂšmes au cimetiĂšre un premier novembre. J’attends le deuxiĂšme tome avec impatience. JEAN-CORENTIN CARRE, L’ENFANT SOLDAT – TOME 1 – PARUTION 8 OCTOBRE 2014 EDITIONS PAQUET – COLLECTION MEMOIRE 1914-1918 – PRIX DE VENTE 13,50 € DESSINS StĂ©phane Duval & Lionel Chouin SCENARIO Bresson COULEUR Jean-Luc Simon JR

CorentinJean CarrĂ© nĂ© au FaouĂ«t le 9 janvier 1900 et mort le 18 mars 1918 Ă  Verdun, est considĂ©rĂ© comme le plus jeune poilu de France . En 1914, lorsqu’éclate le conflit, Jean-Corentin CarrĂ© n’est qu’un enfant du FaouĂ«t, un petit village du Morbihan, dans le centre de la Bretagne. NĂ© en 1900 dans une famille modeste de Le 18 mars 2018 au FAOUËT 56320l’AETA Bretagne rendra hommage avec son Drapeau au plus jeune Poilu de France mort en combat aĂ©rien il y a 100 ansLes arpĂštes sont attendus pour cet hommage dans le cadre du devoir de mĂ©moire cher Ă  l’AETASoldat Ă  quinze ans, sergent dĂ©corĂ© Ă  seize, adjudant Ă  dix-sept, tuĂ© Ă  l’ennemi Ă  dix-huit, telle fut la vie de Jean Corentin Corentin CARREDe tous les morts inscrits sur le monument aux morts du FaouĂ«t Morbihan, il en est un dont le nom vivra dans l’Histoire de France, c’est celui de Jean-Corentin CarrĂ©, dit le Petit Poilu du FaouĂ«t », mort Ă  l’ennemi dans son avion en flammes, Ă  l’ñge de dix-huit ans. Son exemple mĂ©rite d’ĂȘtre citĂ©, en particulier aux enfants des Ă©coles, c’est pourquoi un hommage lui sera rendu le 18 mars 2018, date du centenaire de sa mort au FaouĂ«t le 9 janvier 1900 Jean Corentin CarrĂ©, bien que son pĂšre fĂ»t un pauvre journalier, frĂ©quenta assidĂ»ment l’école jusqu’à douze ans, puis entra comme petit commis chez le percepteur qu’il suit lorsque ce dernier fait mouvement sur MaulĂ©on PyrĂ©nĂ©es Atlantiques. Vint la guerre. Jean-Corentin CarrĂ©, dĂšs les premiers jours, voudrait s’engager, mais il n’a que quatorze ans alors que l’ñge lĂ©gal est de dix-sept. Il essaye alors d’obtenir des papiers au nom de son frĂšre plus ĂągĂ© ; il n’y rĂ©ussit pas. Mais le 27 avril 1915, Ă  quinze ans et trois mois, il est plus heureux ; il tente en effet le tout pour le tout auprĂšs du bureau de recrutement, en ayant recours Ă  un subterfuge. Pour ne pas Ă©veiller les soupçons, il dĂ©clare s’appelĂ© Auguste DUTHOY, ĂȘtre nĂ© Ă  Rumigny Ardennes, dĂ©partement alors occupĂ© par l’armĂ©e allemande. Aucune vĂ©rification n’étant possible, il est engagĂ© au 410Ă©me d’ 20 octobre 1915, il part pour le front Ă  Sainte-Menehould. Portant allĂšgrement son barda » et ne le cĂ©dant en rien aux vieux brisquards. Le 29 octobre, Jean-Corentin CarrĂ© reçoit le baptĂȘme du feu. Je n’ai pas eu peur » note-t-il sur son journal ». Le 15 novembre il monte en premiĂšre ligne et tout aussitĂŽt il est volontaire pour toutes les missions. AprĂšs avoir tenu les secteurs de Mesnil-les-Hurlus, de Somme-Tourbe, de Somme-Suippe jusqu’en mai 1916, le 410Ăšme prend position entre la ferme de Thiaumont et la cĂŽte du Poivre, en avant de la cĂŽte de Froideterre et du fameux ravin de la Mort. Le 19 juin 1916 ; il est sergent il a juste seize ans et demi, pas encore l’ñge officiel d’ĂȘtre 15 novembre, le Petit Poilu, qui a pour mission de couper les barbelĂ©s ennemis, fait un prisonnier allemand, ce qui lui vaut de chaudes fĂ©licitations et une citation Ă  l’ordre du corps d’armĂ©e. Il a la croix de guerre et ses dix-sept ans tant attendus DUTHOY voudrait reprendre son nom, aussi le 29 dĂ©cembre 1916 il adresse la lettre suivante Ă  son colonel Mon identitĂ© est fausse. Je ne suis pas le sergent Auguste DUTHOY. Je m’appelle CarrĂ© Jean-Corentin je suis nĂ© Ă  Le FaouĂ«t Morbihan, le 9 janvier 19O0. J’aurai 17 ans le 9 janvier prochain. Je vous Ă©cris pour vous demander s’il ne me serait pas possible, ayant l’ñge rĂ©glementaire, de reprendre mon vĂ©ritable nom sans quitter le front. Je prĂ©fĂ©rerais rester Ardennais jusqu’à la fin de la guerre et sans que mes chefs directs sachent la vĂ©ritĂ©. Je ne suis pas plus patriote qu’un autre, mais je considĂšre qu’un Français, lorsqu’il est assez fort pour faire un soldat, est un lĂąche s’il reste Ă  l’ colonel, je suis, sous vos ordres, le serviteur de la France ».Jean-Corentin jours plus tard, en rĂ©ponse, le colonel nommait le sergent DUTHOY adjudant. Le changement de nom s’effectue, mais l’adjudant DUTHOY devient le soldat CarrĂ©. Toutefois, en quelques jours, le colonel lui rend, l’un aprĂšs l’autre, tous ses grades. Le 16 avril, le 410Ăšme attaque les Cavaliers de Courcy, et la compagnie de CarrĂ© est citĂ©e Ă  l’ordre de l’armĂ©e, ayant fait cinquante prisonniers, enlevĂ© un canon, deux minenwerfer » et deux mitrailleuses. Le16 juin, nouvelle attaque qui vaut au Poilu sa seconde citation Ă  l’ordre de l’ 20 juin, sur sa demande, il passe dans l’aviation. Je saurai montrer aux aviateurs, dit-il, ce que vaut un Breton du 410Ăšme ».PassionnĂ© pour sa nouvelle arme, il fait preuve des plus belles qualitĂ©s militaires et conquiert rapidement son brevet de pilote. Au mois de fĂ©vrier 1918 il revint en il a le pressentiment de sa mort. Un soir, chez sa sƓur, Ă  la fin du repas, il grave ces mots sur la table CarrĂ© Jean, tuĂ© le 22 mars ». Il ne se trompait guĂšre. Le 18 mars, en effet, il tombait prĂšs de Souilly, accomplissant un dernier exploit prĂšs de ce Verdun qu’il avait dĂ©fendu comme fantassin. Voici sa derniĂšre citation posthume Adjudant Jean-Corentin CarrĂ©, du 410Ăšme rĂ©giment d’infanterie, pilote Ă  l’escadre par trois avions ennemis, le 18 mars, s’est dĂ©fendu Ă©nergiquement jusqu’à ce que son appareil soit abattu, l’entraĂźnant dans une mort glorieuse. tvWCpmI.
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